Article de Ismaïla Ciss, Abdoulaye Toure
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 2, juin 2015, pp. 209-223.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Sociologie, Culture, Identité, Islam, Consommation, Ethnie, Perception, Comportement social, Valeur sociale, HISTOIRE, Trafic d'être humain, Alcool, Sénégal
Le présent article tente d’analyser l’usage des drogues dans la société sénégalaise et le contexte de la traite des esclaves et de l’économie de traite. Elle concerne deux groupes : les Saafi et le groupe Maniwel. Son intérêt réside dans le choix d’une approche visant à mettre en évidence le caractère transculturel de l’usage des drogues mais aussi les perceptions, attitudes et comportements qui lui sont liés. Les Saafi sont une composante de l’entité ethnoculturelle Seereer, longtemps réfractaire à l’islam, et qui ont traîné, jusqu’à une période récente, la réputation de grands consommateurs d’alcool ; le groupe Maniwel, une culture marginale née d’une identité fabriquée par le métier des transports en commun et qui se superpose aux valeurs culturelles de différentes communautés nationales. Ce groupe « transethnique » a fait de l’usage des drogues un moyen de marquer sa particularité dans un environnement fortement islamisé.
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Livre de Véronique Nahoum Grappe, édité par Descartes et Cie, publié en 2010.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Alcool, Ethnologie, Anthropologie, Consommation, Mode de vie, Attitude, Culture, Tradition, Lien social, Relation, Fête, Motivation, Comportement social
Notre vie quotidienne nous met sans cesse un verre dans la main, surtout le soir, en fin de semaine ou d'année, sans que nous y prêtions une grande attention. Entre boire " un " coup et s'enivrer, il y a de la marge. Mais l'alcool, sous toutes ses formes, imprègne le buveur de ses images : fêter un succès, marquer un bon moment, consoler un chagrin, une douleur, calmer une angoisse, augmenter un plaisir, remplir un vide... Si toutes les raisons de boire sont si contrastées, c'est que la fonction de l'alcool dans notre manière de "faire société" est plus profonde et importante qu'il n'y paraît. Ce n'est pas seulement la médecine ou la psychiatrie qui peuvent aider à le comprendre, mais aussi les sciences sociales. Véronique Nahoum-Grappe est anthropologue à l'EHESS. Elle est l'auteur, entre autres, de La Culture de l'ivresse, Quai Voltaire, 1991, L'Ennui ordinaire, Austral, 1995, Le Féminin, Hachette, 1997, La Ballade politique, Les prairies ordinaires, 2005.