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La France, tôt confrontée à l'immigration, et marquée aussi par son passé colonial, a vu monter la prégnance de la figure de l'Autre dans la vie de tous les jours, comme au cœur du discours politique. Qu'il soit issu du regroupement familial, étudiant, travailleur qualifié ou non qualifié, travailleur temporaire, frontalier, réfugié, demandeur d'asile, sans papiers, le migrant incarne souvent une figure menaçante, toujours sujette aux mêmes stéréotypes.
Au fil des diverses vagues d'immigration, les critères de l'altérité demeurent intacts : la religion (des Polonais "bien trop catholiques" dans la France laïque de la Troisième République aux musulmans "islamistes"), la violence (du "couteau facile" des Italiens dans les années 1970 au terrorisme importé de Syrie), la concurrence déloyale sur le marché du travail (du "un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés de trop !" des années 1970 au plombier polonais).
En se basant sur les articles de journaux, les proclamations politiques, les ouvrages de sciences sociales, mais aussi les romans et films, Catherine Wihtol de Wenden montre comment la mémoire collective concernant l'image de l'Autre s'est construite de 1870 à nos jours. Et propose quelques pistes pour en finir avec la figure péjorative du migrant : une citoyenneté inclusive, la lutte contre les discriminations, la construction d'une mémoire du vivre ensemble par la mise en musées.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 42, 2016, pp. 55-66.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, État, Citoyenneté, Étranger, Droit d'asile, Statut juridique, Mesure provisoire, Précarité, Suisse
À partir du cas des personnes admises provisoirement dans le cadre de la procédure d’asile en Suisse, cet article analyse les effets des catégories juridiques construites par les États sur les conditions de vie des personnes définies comme étrangères à la citoyenneté restreinte. Il met en évidence que la précarité de ce statut juridique peut conduire à renforcer la précarité socio-économique et limiter la marge de manœuvre des migrants pour faire face aux difficultés de l’existence. L’article est basé sur des analyses secondaires d’informations statistiques et juridiques et sur des entretiens semi-directifs avec des personnes étant ou ayant été au bénéfice d’une admission provisoire.
Depuis le milieu des années 1980, les descendants d'immigrés sont présents dans l'espace médiatique et les débats politiques à travers un ensemble de questions : les révoltes dans les banlieues, la construction des identités, la montée du chômage, etc.
Mais qui sont les descendants d'immigrés ? Quelle est leur histoire ? Comment cette catégorie a-t-elle émergé ? Les nombreuses études qui leur ont été consacrées témoignent d'un champ de la recherche en expansion, s'appuyant en particulier sur les données statistiques de l'enquête nationale Trajectoires et Origines (Ined, Insee, 2008).
À travers cinq grands domaines de la vie sociale (la banlieue et l'exclusion, les conditions de scolarité et l'accès au marché du travail, l'entrée dans la vie adulte et la formation du couple, les pratiques familiales et les valeurs, la citoyenneté et les appartenances identitaires), cet ouvrage dresse un bilan des connaissances sociologiques acquises. Centrées à l'origine sur les descendants d'immigrés maghrébins, elles englobent aujourd'hui les descendants d'immigrés des autres minorités visibles.
Un modèle prédictif de la participation et de la continuité de participation a été construit et testé dans deux pays (Belgique et Allemagne) auprès des jeunes autochtones et issus de l’immigration turque. Les questionnaires furent remplis par 1355 jeunes; 57,1 % à Liège (Belgique) et 42,9 % à Jena (Allemagne). La participation civique, et l’intention de continuer à participer, sont prédites par des motivations et des barrières, des normes sociales, l’exemple donné par la participation civique d’amis et de parents, l’intérêt et l’attention pour la politique, la confiance dans les institutions et, enfin, le sens de l’efficacité collective. Un tel ensemble de facteurs psychosociaux est à la base de la participation, au-delà des conditions
spécifiques qui caractérisent les pays et les jeunes issus de l’immigration turque dans ces pays.