Article de Corentin Legras
Paru dans la revue Revue des politiques sociales et familiales, n° 150, 2024-1, pp. 13-30.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Inceste, Mineur, Histoire familiale, Prise en charge, Institution, Viol, Abus sexuel, ASE, AEMO, Victime, Consentement, Parole
Oubliés des débats bien qu’omniprésents pour les professionnels du travail social, du soin et de la justice, les incestes commis par des mineurs génèrent des bouleversements spécifiques dans les familles françaises. Cet article est issu d’un travail en cours de thèse en anthropologie portant sur les familles faisant face à l’inceste entre mineurs et sur les reconfigurations familiales qui adviennent une fois le secret levé. Il présente deux familles dans lesquelles un enfant révèle avoir été victime d’inceste par son frère, à la suite de quoi elles font l’objet de prises en charge institutionnelles. Jusqu’alors indicible, l’inceste est raconté, répété, interprété par les membres de la famille et les professionnels. Au fil du temps et de la multiplication des contextes d’énonciation, les premiers récits discordants des auteurs et des victimes désignés de l’inceste présentent des variations : ils évoluent pendant que s’entremêlent des enjeux interpersonnels, familiaux et institutionnels. L’analyse porte sur un questionnement issu d’un terrain ethnographique au sein d’un service de protection de l’enfance spécialisé : comment restituer les expériences des mineurs auteurs d’inceste et de leur famille, lorsque la vérité apparaît comme une donnée variable, incertaine, affective, individuelle ou collective, qui suscite adhésion ou contestation, mais avec laquelle il est indispensable de composer ?
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Article de Jean Luc Viaux
Paru dans la revue Dialogue, n° 232, juin 2021, pp. 39-55.
Mots clés : Enfance-Famille, Inceste, Consentement, Père, Fratrie, Abus sexuel, Loi, Violence, Mineur
Le consentement et le discernement seraient-ils dans l’inceste le gage qu’il n’y a pas de violence ? À lire la loi française telle qu’elle est et à entendre la défense de beaucoup de parents incestueux, la soumission du sujet incesté à leur entreprise serait la preuve d’une non-violence. Or, l’inceste est violence quelle que soit la façon dont les actes sexuels qui le réalisent sont commis parce que l’inceste ne se réduit pas à l’illégalisme de l’acte sexuel. Les cas cliniques et judiciaires dans lesquels l’allégation d’inceste consenti a été énoncée montrent que l’inceste n’est en fait jamais consenti pour ce qu’il est concrètement : un acte sexuel entre deux personnes interdites de mariage, mais qu’il est toujours une violence absolue dont la mentalisation ne vient que longtemps après. Ce que les victimes ont pu croire, même après révélation des actes, c’est que leur place d’enfant et la relation à celui qui les agresse passent par la confusion entre désir sexuel et désir de lien, la notion d’inceste étant indicible.
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Article de Florence Calicis
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 2, juin 2021, pp. 89-111.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Abus sexuel, Inceste, Pédophilie, Répétition, Thérapie, Approche systémique, Prise en charge, Honte, Culpabilité, Victime, Identité sexuelle, Enfant maltraité, Thérapie familiale, Traumatisme, Image de soi
La pratique clinique avec les auteurs d’abus sexuels se révèle riche d’enseignements utiles à l’accompagnement thérapeutique des victimes. Je voudrais ici nuancer certaines idées reçues et m’affranchir d’une vision manichéenne auteurs-victimes qui s’avère contre-productive sur le plan clinique. Diaboliser l’agresseur, présenté comme entièrement mauvais, n’aide pas la victime à élaborer ses pénibles sentiments de honte et de culpabilité, aussi infondés soient-ils, en partie liés à la relation complexe et ambivalente qui a pu se nouer entre eux. Des pistes cliniques intégrant cette complexité seront suggérées.
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Article de Marie José GRILHOM, Alain DUCOUSSO LACAZE, Louise ATANI, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 208, juin 2015, pp. 17-98.
Mots clés : Violence, Corps, Femme, FEMME BATTUE, Relation femme-homme, Violence conjugale, Mariage, Enlèvement, Mythe, Pouvoir, Sexualité, Inceste, Traumatisme, Thérapie, Maternité, Souffrance, Mutilation sexuelle, Transmission, Honte, Psychanalyse, Culture, Viol, Abus sexuel, Silence, Victime, Thérapie de couple, ALGERIE, ANTIQUITE, MOYEN AGE
Comment penser les violences qui attaquent le corps de la femme dans divers contextes criminels (le couple, la famille, les mauvaises rencontres, le hasard des rues, etc.) ? Les chiffres élevés de la mortalité féminine incitent à envisager différents facteurs psychologiques (pulsion, plaisir, vengeance, destruction d'autrui), mais aussi culturels (violences de guerre, violences coutumières ou rituelles) et sociaux. Afin de sortir d'une seule lecture moderne de ce phénomène, ce numéro croisera des lectures historiques et culturelles avec des approches psychologiques de la question. La réflexion engagée aura comme point d'appui essentiel le rôle des liens familiaux dans la production de la violence faite au corps de la femme.
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Article de Barbara GHYSSEL, Serge GOFFINET
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 33, n° 2, pp. 91-104.
Mots clés : Suicide, Prévention, Traumatisme, Abus sexuel, Inceste, Relation familiale, Étude de cas, Adolescent
Notre article prend appui sur une réflexion théorico-clinique destinée à créer des dispositifs psychothérapeutiques permettant de prévenir les gestes suicidaires chez des adolescents psychotraumatisés. Dans ce cadre, nous nous sommes demandé s'il y avait des éléments spécifiques liés à l'adolescence dans la question du dépassement du trauma, en particulier l'abus sexuel intrafamilial. Une de nos hypothèses est que, dans cette période adolescentaire, le trauma doit d'abord être incorporé sur la scène familiale avant que le sujet puisse entamer son travail d'élaboration psychique. La tentative de suicide serait ainsi à voir comme un signe de l'échec de ce processus d'incorporation du trauma. Nous développerons l'idée que ce non-transmissible serait lié à ce que le trauma individuel viendrait constituer une attaque mythique trop importante pour l'équilibre familial.
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