Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Article de Florence Pradal, Marie Cécile Simonnet de Sancy
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 79-91.
Mots clés : Travail social : Métiers, Médiateur familial, Séparation, Divorce, Conflit, Accompagnement social, Famille, Déontologie, Relation travailleur social-usager
L’article se propose d’analyser comment la médiation familiale, profession qui s’est inscrite récemment dans le champ social, a pu apporter de nouveaux paradigmes dans la distance habituellement observée par les professionnels de ce champ. Son traitement des conflits familiaux avec son mode d’accompagnement des séparations se révèle être une approche originale orchestrée par l’intervention d’un tiers médiateur neutre, impartial et indépendant, au sein d’un espace dédié, confidentiel, que les personnes choisissent librement d’investir pour tenter de résoudre elles-mêmes leurs différends. Toutefois, cette distance n’est pas exempte de paradoxes, comme nous le développerons dans cet écrit.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 19-31.
Mots clés : Travail social : Métiers, Relation travailleur social-usager, Distance, Éthique, Accompagnement, Émotion, Autonomie, Institution, Respect
Le terme de « bonne distance » mobilise, pour parler de la relation et du travail relationnel, une métaphore spatiale, qui évoque un tir bien réglé ou un curseur qui serait à la bonne place entre éloignement et proximité. Cette « bonne distance » a des justifications professionnelles et éthiques. Bien que la formule soit commode, elle est très floue. L’article montre, à partir d’exemples empiriques, comment elle recouvre un certain nombre de conflits : autour du contenu de la professionnalité, des modalités du respect de l’usager, des méthodes de formation à la bonne distance, plus expérientielles ou plus technicistes. Par ailleurs, le contenu de la « bonne distance » est un construit social, soumis à variations historiques, et également sensible aux situations concrètes d’interaction, comme le media de l’interaction, l’âge des usagers, le cadre institutionnel du travail de care. Enfin, l’article montre que si la thématique commode de la « bonne distance » est interprétée de manière psychologisante, elle masque une autre problématique, importante et délicate, celle de la gestion de l’autonomie de l’usager, qui renvoie à des enjeux non seulement psychologiques et émotionnels, mais aussi politiques. L’éthique des professionnels se joue également par rapport aux institutions.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 65-72.
Mots clés : Travail social : Métiers, Épidémie, Communication, Pratique professionnelle, Technologie de l'information et de la communication, Distance, Relation professionnelle, Relation travailleur social-usager, Intervention à domicile, Crise, Confinement
La « crise du Covid » a été un révélateur des fonctionnements institutionnels. Les organisations ont dû s’adapter à la restriction des relations « en présentiel » en s’appuyant sur les outils de communication, téléphone et Internet. Les professionnels ont dû repenser leurs pratiques, prendre en compte les besoins accrus des publics. Les équipes de direction ont dû maintenir leur fonction dans une distanciation qui a complexifié leur management. Confrontées à l’inédit, des institutions « en pleine aventure » ont été animées par des travailleurs sociaux imaginatifs. L’article offre quelques réflexions sur cette période d’incertitude.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 37-49.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Institution, Crise, Épidémie, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Care, Abandon, Personne handicapée, Personne âgée, SDF, Vulnérabilité, Éthique, Déontologie, Technologie numérique, Télétravail, Confinement, HCTS (Haut conseil du travail social)
Cet article vise à identifier les tensions vécues par les travailleurs sociaux confrontés à des mesures sanitaires imposées, à des institutions dans un premier temps démunies, et à des personnes en grande souffrance « oubliées » par les autorités. Une fois ces tensions identifiées, il sera utile de tenter de comprendre comment les professionnels de l’aide et du soin ont pu s’organiser et s’adapter face à cette nouvelle réalité.
De multiples exemples montrent que des pratiques de travail social ont ainsi pu être « réinventées » : aujourd’hui, l’importance de « l’aller vers », la nécessité de prendre en compte la situation de la personne ou du groupe dans sa globalité, de recentrer l’action des professionnels vers leur cœur de métier et de leur laisser prendre des initiatives apparaissent comme des évidences aux auteurs du rapport du Haut Conseil du travail social qui traite de l’impact de la crise sanitaire sur les organisations et les pratiques professionnelles des travailleurs sociaux. Si ces points sont partagés, il est loin d’être certain qu’ils soient tous mis en œuvre à l’avenir. En effet, si après le premier confinement de mars et avril 2020 nombreux étaient ceux qui parlaient du monde d’après forcément différent, beaucoup aujourd’hui souhaitent plutôt revenir au monde d’avant. Cela pose la question de savoir ce que sera demain le travail social.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 28, 4/2019, pp. 153-165.
Mots clés : Travail social : Métiers, Animateur socioculturel, EHPAD, Technologie numérique, Médiation, Relation travailleur social-usager
Après une définition de l’animation sociale et socioculturelle, l’article aborde la place des animateurs dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (ehpad). À partir d’exemples concrets, il analyse comment les animateurs, après avoir utilisé de nouvelles technologies dans le cadre de leur travail (planification, création de documents graphiques, communication externe, recherche d’activités), ont adapté leurs pratiques en intégrant les technologies numériques (journal, vidéo, contacts avec la famille lointaine, jeux) devenant alors des médiateurs numériques. Cela permet d’aborder les relations spécifiques des animateurs avec les technologies numériques.
Dans le même temps, de par la place particulière des animateurs en ehpad, n’étant ni personnel soignant ni personnel d’entretien, affectés principalement au bien-être des usagers, l’article montre en quoi leur vision peut aussi freiner l’installation de certaines innovations technologiques qui peuvent soit justifier, soit amener une diminution de temps de relations humaines.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 22, novembre 2018, pp. 113-131.
Mots clés : Travail social : Métiers, Milieu rural, Intervention sociale, DSL, Précarité, Jeune, Mobilité sociale, Reproduction sociale, Partenariat, Relation travailleur social-usager, Loir et Cher
« Existe-t-il des spécificités de l’intervention sociale en milieu rural ? » Pour tenter de répondre à cette question, une démarche empirique a été choisie : des entretiens ont été réalisés avec des professionnels de l’intervention sociale en milieu rural. Quelques données de cadrage dégagent le profil de la population rurale du Loir-et-Cher : faible niveau de formation de la population rurale, absence d’emploi, mobilité restreinte, voire volonté de rester dans son environnement immédiat, précarité et pauvreté. À travers la parole et l’expérience des enquêtés, ce qui semble spécifique dans leur approche concerne à la fois une conception du métier, une posture professionnelle, une proximité physique dans l’accompagnement des personnes. Ce sont des professionnels du « front office » c’est-à-dire en contact direct avec les personnes et la population.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 21, août 2018, pp. 125-135.
Mots clés : Travail social : Métiers, Accompagnement social, Croyance, Pratique religieuse, Travailleur social, Relation travailleur social-usager, Pratique professionnelle, Laïcité, Relation éducative, Outil, CNLRQ (Comité national de liaison des régies de quartier), FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers d'assistance privés à but non lucratif), CGET (Commissariat général à l'égalité des territoires), Strasbourg
Depuis le début des années 2000, on a pu assister à la montée en puissance de l’interrogation du secteur social, sanitaire et médico-social concernant les manifestations du fait religieux dans le cadre de l’accompagnement de personnes et dans l’organisation du travail, et les confusions qui pouvaient en résulter concernant les principes de la laïcité. L’auteur a accompagné un certain nombre des grands acteurs de ces secteurs qui ont mené un travail d’approfondissement. Cet article détaille les cinq convergences sur lesquelles débouchent ces cheminements : la nécessaire volonté politique des dirigeants, l’obligation de passer par le relevé des problématiques rencontrées, la nécessaire réappropriation par tous les acteurs des fondamentaux historiques et juridiques de la laïcité, l’élaboration en commun des outils et l’appui à trouver auprès des sites officiels, en particulier au travers des guides produits, les travaux des fédérations, une bibliographie indicative.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 21, août 2018, pp. 97-110.
Mots clés : Travail social : Métiers, Laïcité, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Intervention sociale, Pratique religieuse
Depuis quelques années, les travailleurs sociaux sont exposés à la manifestation de faits religieux. Dans ce contexte, les intervenants se mobilisent autour du principe de laïcité. Selon la traduction qui en est faite, la mise en acte de ce principe aboutit à des orientations distinctes dans les positionnements professionnels et l’accompagnement socio-éducatif proposé aux personnes accompagnées. Considérée comme un dogme occultant tout débat, comme une norme « qui s’impose à tous », ou comme un cadre de travail ouvrant sur des perspectives d’intervention, la laïcité fait l’objet d’usages différenciés. Ainsi, si les organisations du secteur cherchent de plus en plus souvent à expliciter le sens de ce principe, les travailleurs sociaux confrontés aux faits religieux, quant à eux, réagissent en fonction du rapport qu’ils entretiennent avec les questions religieuses et la manière dont elles sont abordées en France. Dans cette perspective, élucider ce que recouvre l’application du principe de laïcité peut contribuer à conforter, à nuancer ou à mettre à mal un ensemble de conceptions rattachées à ce principe.