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"Soit ils me croient moi, soient ils le croient lui". Dire l'inceste entre mineurs, en famille et en institutions

Article de Corentin Legras

Paru dans la revue Revue des politiques sociales et familiales, n° 150, 2024-1, pp. 13-30.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Inceste, Mineur, Histoire familiale, Prise en charge, Institution, Viol, Abus sexuel, ASE, AEMO, Victime, Consentement, Parole

Oubliés des débats bien qu’omniprésents pour les professionnels du travail social, du soin et de la justice, les incestes commis par des mineurs génèrent des bouleversements spécifiques dans les familles françaises. Cet article est issu d’un travail en cours de thèse en anthropologie portant sur les familles faisant face à l’inceste entre mineurs et sur les reconfigurations familiales qui adviennent une fois le secret levé. Il présente deux familles dans lesquelles un enfant révèle avoir été victime d’inceste par son frère, à la suite de quoi elles font l’objet de prises en charge institutionnelles. Jusqu’alors indicible, l’inceste est raconté, répété, interprété par les membres de la famille et les professionnels. Au fil du temps et de la multiplication des contextes d’énonciation, les premiers récits discordants des auteurs et des victimes désignés de l’inceste présentent des variations : ils évoluent pendant que s’entremêlent des enjeux interpersonnels, familiaux et institutionnels. L’analyse porte sur un questionnement issu d’un terrain ethnographique au sein d’un service de protection de l’enfance spécialisé : comment restituer les expériences des mineurs auteurs d’inceste et de leur famille, lorsque la vérité apparaît comme une donnée variable, incertaine, affective, individuelle ou collective, qui suscite adhésion ou contestation, mais avec laquelle il est indispensable de composer ?

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Responsabiliser les auteurs de violences conjugales

Article de Doriane Meurant, Marie Janote

Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 120-127.

Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Prise en charge, Soin, Agresseur, Abus sexuel, Stage, Injonction thérapeutique, Patriarcat, Responsabilité

Cet article décrit les stages de responsabilisation des auteurs de violences conjugales, ordonnés par le parquet de Toulouse et appliqués par l’Arseaa, qui se tiennent à Toulouse. Il explicite le cadre juridique de la mesure, les attentes du parquet, les caractéristiques du stage et interroge les forces et limites de ce dispositif ainsi que les possibles évolutions. 

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Savoirs expérientiels et gestion de crise : le groupe miroir de la CIASE

Article de Alice Casagrande, Martine Dupré, Mireille Paulet

Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 205-216.

Mots clés : Justice-Délinquance, Abus sexuel, Victime, Pair aidant, Groupe de parole, Groupe de travail, Compétence, Expert, CIASE (Commission indépendante d’investigation des abus sexuels dans l’Église)

Le présent article est issu d’une intervention à trois voix lors d’une journée de l’andesi en septembre 2021. Prononcée à un moment où le rapport de la CIASE (Commission indépendante d’investigation des abus sexuels dans l’Église) n’était pas encore paru, elle visait à proposer une analyse d’un groupe de travail interne à la commission associant experts et représentants des associations et collectifs de victimes. Le présent texte conserve volontairement les styles différents des trois oratrices qui se sont exprimées, afin d’en donner à voir les cheminements respectifs.

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Le scénario d’une traversée houleuse : le placement familial d’adolescents auteurs de violences sexuelles

Article de Sonia Corré, Pascal Roman, Vincent Estellon

Paru dans la revue Dialogue, n° 235, mars 2022, pp. 137-152.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Abus sexuel, Adolescent, Accompagnement, Famille d'accueil, Adaptation, Recherche-action, Échec, Rupture, Placement familial, Kaës (René)

Au sein du service de placement où exerce en tant que psychologue le premier auteur de cet article a été développée une recherche longitudinale qui vise à explorer le fonctionnement psychique des adolescents auteurs de violences sexuelles et les modalités de leur accompagnement éducatif et thérapeutique. L’article propose de se centrer sur leur placement en famille d’accueil, la dynamique relationnelle témoignant des particularités des liens tissés avec les premiers objets. La présentation de la situation de Nicolas mettra en exergue les difficultés, malentendus et usures qui semblent illustrer un scénario qui se répète et qui conduit à la rupture. Les auteurs ouvrent une réflexion, dans une perspective psychodynamique, pour tenter de comprendre les mouvements psychiques à l’œuvre du côté de l’adolescent, notamment sur un plan intersubjectif, dans la perspective développée par René Kaës, et invitent à s’intéresser aux adaptations nécessaires au sein des dispositifs éducativo-thérapeutiques d’accompagnement.

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Processus de changement chez des adolescents auteurs d’agirs violents sexuels : apport des épreuves projectives

Article de Pascal Roman

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 189-209.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Crime sexuel, Abus sexuel, Changement, Test, Test de personnalité, Analyse comparative, Méthode, Projection, Psychothérapie, Rorschach (Test de)

Cet article présente les résultats d’une étude exploratoire portant sur les processus de changement des adolescents auteurs de violences sexuelles qui bénéficient d’une prise en charge psychothérapeutique. La méthodologie repose sur une démarche de type longitudinale, avec un recueil de données issues des prises en charge groupales et de la passation d’épreuves projectives à deux temps du traitement. Les données projectives de neuf adolescents font l’objet de cet article (Rorschach et TAT proposés à huit mois d’intervalle en moyenne). L’analyse qualitative de ces données est conduite à partir de cinq axes, établis à partir de la littérature, dans la perspective de l’École de Paris. Les résultats montrent l’existence de potentiels de changements avérés, même si contrastés selon les différents axes d’analyse. L’intrication entre les processus de changement mobilisés dans le traitement psychothérapeutique et le processus d’adolescence mérite d’être souligné, ainsi que la fragilité narcissique marquée dont témoignent ces adolescents.

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Consentir à l’inceste : un oxymore

Article de Jean Luc Viaux

Paru dans la revue Dialogue, n° 232, juin 2021, pp. 39-55.

Mots clés : Enfance-Famille, Inceste, Consentement, Père, Fratrie, Abus sexuel, Loi, Violence, Mineur

Le consentement et le discernement seraient-ils dans l’inceste le gage qu’il n’y a pas de violence ? À lire la loi française telle qu’elle est et à entendre la défense de beaucoup de parents incestueux, la soumission du sujet incesté à leur entreprise serait la preuve d’une non-violence. Or, l’inceste est violence quelle que soit la façon dont les actes sexuels qui le réalisent sont commis parce que l’inceste ne se réduit pas à l’illégalisme de l’acte sexuel. Les cas cliniques et judiciaires dans lesquels l’allégation d’inceste consenti a été énoncée montrent que l’inceste n’est en fait jamais consenti pour ce qu’il est concrètement : un acte sexuel entre deux personnes interdites de mariage, mais qu’il est toujours une violence absolue dont la mentalisation ne vient que longtemps après. Ce que les victimes ont pu croire, même après révélation des actes, c’est que leur place d’enfant et la relation à celui qui les agresse passent par la confusion entre désir sexuel et désir de lien, la notion d’inceste étant indicible.

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Abus sexuels : comment la clinique des auteurs vient en aide aux victimes

Article de Florence Calicis

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 2, juin 2021, pp. 89-111.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Abus sexuel, Inceste, Pédophilie, Répétition, Thérapie, Approche systémique, Prise en charge, Honte, Culpabilité, Victime, Identité sexuelle, Enfant maltraité, Thérapie familiale, Traumatisme, Image de soi

La pratique clinique avec les auteurs d’abus sexuels se révèle riche d’enseignements utiles à l’accompagnement thérapeutique des victimes. Je voudrais ici nuancer certaines idées reçues et m’affranchir d’une vision manichéenne auteurs-victimes qui s’avère contre-productive sur le plan clinique. Diaboliser l’agresseur, présenté comme entièrement mauvais, n’aide pas la victime à élaborer ses pénibles sentiments de honte et de culpabilité, aussi infondés soient-ils, en partie liés à la relation complexe et ambivalente qui a pu se nouer entre eux. Des pistes cliniques intégrant cette complexité seront suggérées.

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Le grand-parent maltraitant : questions théorico-cliniques et pratique de réseau

Article de Emmanuel de Becker

Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 141-157.

Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Famille, Maltraitance, Enfant maltraité, Abus sexuel, Réseau, Responsabilité, Prise en charge, Thérapie

La prévalence des situations de maltraitance sur enfants demeure importante, celles-ci intervenant habituellement dans le cadre familier de la jeune victime. Si de nombreux aspects théoriques et cliniques des formes de maltraitance sont aujourd’hui étudiés, peu de travaux se centrent sur les questions spécifiques des transgressions commises par les grands-parents. À partir d’une vignette clinique, l’auteur montre l’utilité d’une prise en charge s’appuyant sur les temps successifs que constituent l’évaluation et le traitement. Tenir un cadre et évaluer, c’est-à-dire faire émerger d’un côté les ressources, de l’autre les défaillances, représente par essence un temps constructif. Quatre catégories principales de fonctionnement psychique des grands-parents maltraitants sont retrouvées. Comme la plupart de ceux-ci relèvent de soins individuels et familiaux, on gagne en efficacité par une diffraction des tâches via un travail en réseau.

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Punitivité comparée. Les cadrages ordinaires des violences de genre en Allemagne et en France

Article de Bénédicte Laumond

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 3, septembre 2020, pp. 347-382.

Mots clés : Justice-Délinquance, Violence, Genre, Analyse comparative, Abus sexuel, Violence conjugale, Viol, Représentation sociale, Justice, France, Allemagne

Cet article propose une analyse des représentations ordinaires des violences de genre en Allemagne et en France. Celles-ci sont étudiées à partir de l’administration de trois cas criminels fictifs décrivant des violences de genre auprès de répondants allemands et français (n = 100) qui doivent attribuer une sanction à chaque cas et justifier leur choix. Il s’agit de déterminer si les citoyens ordinaires allemands et français partagent des représentations similaires des violences de genre. Constatant que les répondants français se montrent plus punitifs que les Allemands, nous expliquons cette différence en nous interrogeant sur le cadrage légal et les débats publics sur la formation des représentations ordinaires des violences de genre. La prise en compte des caractéristiques sociodémographiques des enquêtés permet enfin d’expliquer de manière plus nuancée la demande punitive exprimée dans chaque pays.

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La destructivité liée à l’abus sexuel sur l’enfant

Article de Emmanuel de Becker

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIII, n° 1, janvier-mai 2020, pp. 3-21.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Abus sexuel, Maltraitance, Traumatisme, Résilience, Victime

L’abus sexuel sur l’enfant représente non seulement une problématique de santé individuelle mais également une thématique de santé publique. Si la maltraitance sexuelle constitue une question de santé physique et psychique d’un individu aux retombées multiples et variées, elle confronte également les aspects des premiers liens, les liens d’attachement, étant donné qu’elle se déroule habituellement dans le cercle familial. À la lumière de trois vignettes cliniques, l’article discute du concept de destructivité d’une part de manière générale et d’autre part spécifiquement dans les situations d’abus sexuel, pour proposer in fine quelques points d’attention autour de la parole de l’enfant au cours de la prise en charge. Précisons que l’enfant, qu’il se confie ou non, reste bien souvent psycho-traumatisé. La destructivité renvoie au caractère destructeur d’un élément vivant ou non et, plus généralement, à la faculté de détruire. En lien avec cette notion, on peut globalement observer des facteurs dits de gravité et d’autres dits de protection susceptibles de coexister. Si les premiers sont plus importants, la probabilité est grande que les symptômes soient invalidants et durables en soulignant qu’ils peuvent s’aggraver dans la durée ou apparaître de façon différée. Si les facteurs de protection sont significatifs, alors l’enfant connaîtra davantage de chances d’une faible atteinte traumatique et d’une cicatrisation plus ou moins rapide.

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