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Si le Maroc passe pour un pays où la sexualité est taboue, force est de constater que sa place au sein des espaces publics reste complexe. À partir de la reconstitution des stratégies littéraires et de « l'entrée en littérature » de Hicham Tahir, jeune écrivain ayant publié en 2012 un recueil de nouvelles très remarqué intitulé Jaabouq, il s'agit de comprendre la nature des positions socialement construites à l'égard des phénomènes considérés comme déviants. En parlant de l'homosexualité sans se déclarer lui-même homosexuel ou bien en évoquant la vie des migrants subsahariens au Maroc en traitant la question de la prostitution, Hicham Tahir s'est socialement positionné dans l'espace littéraire marocain comme un auteur ambivalent, capable de transcender l'opposition entre le « normal » et le « pathologique ».
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 17, printemps 2014, pp. 109-120.
Mots clés : Homosexualité, Drogue, Identité sexuelle, Communauté, Groupe d'appartenance, Approche clinique
Le slam (consommation de drogues par voie intraveineuse dans un cadre sexuel) est apparu dans la communauté gay. Les enjeux identitaires manifestes associés à cette nouvelle pratique sexuelle et d'usage de drogues invitent à penser l'expérience clinique par une approche de genre. L'article propose d'observer et d'interroger la souffrance identitaire et ses déterminants sociaux, inconscients, politiques et historiques grâce à ce que l'auteur définit comme « genre gay ». À la limite des nécessités individuelles de la construction de l'identité viennent s'opposer les enjeux collectifs de la communauté, faisant parfois porter à l'individu le lourd tribut d'une conquête identitaire. La détermination inconsciente du sujet croise à l'identité les enjeux sociaux et culturels de l'individu, qu'il faut examiner dans leurs divergences et leurs chevauchements pour éclairer la compréhension d'un phénomène si spectaculaire que le slam et dégager quelques perspectives cliniques et thérapeutiques.
Article de Roberta MESSINA, Thérèse SCALI, Salvatore d' AMORE
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 3, pp. 387-400.
Mots clés : Homosexualité, Loi, Environnement social, Discrimination, Parentalité, Couple, Célibat, Mode de vie, Analyse comparative, BELGIQUE, ITALIE
Cet article se propose d'étudier les relations de couple de même sexe dans deux contextes socio-législatifs radicalement différents (Belgique et Italie), et en particulier de mettre en évidence les liens entre le style d'attachement romantique, l'homophobie intériorisée, le soutien social ainsi que le désir et l'intention de parentalité. L'échantillon total est de 120 jeunes homosexuels (60 Belges et 60 Italiens), chaque sous-groupe étant stratifié en deux catégories égales selon le sexe (30 hommes et 30 femmes) et selon le statut relationnel (30 célibataires et 30 sujets en couple). Des corrélations significatives ainsi que des différences intergroupes ont pu être démontrées, permettant donc de mieux comprendre la manière de vivre les relations de couple et le désir de parentalité chez les individus homosexuels.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 1, pp. 69-84.
Mots clés : Homoparentalité, Homosexualité, Couple, Famille, Thérapie familiale, Thérapie de couple, Modèle, Représentation sociale, Psychothérapeute, Formation
Les couples et les familles avec partenaires et parents LGBT (lesbiens, gays, bisexuels, transgenres) sont souvent passés sous silence dans l'approche systémique. Ce silence trouve ses racines dans l'hétérocentrisme qui a influencé la définition de couple, de famille et de relations familiales ainsi que de leur « normalité » vs « pathologie ». Qu'on soit chercheur ou clinicien, il est intéressant de prendre en considération l'impact de l'homophobie, de l'hétérosexisme, de l'hétéronormativité dans la vie quotidienne de ces couples, de ces familles et de leurs enfants. En particulier dans la consultation clinique, il semble important d'en évaluer leur degré de stress, d'ambiguïté relationnelle, d'homonégativité intériorisée ainsi que de support social. Nous réfléchirons aussi sur les atouts et les limites des modèles majeurs de thérapie de couple et de famille dans le travail thérapeutique ainsi que sur la nécessité d'envisager des pistes dans la formation du futur thérapeute sur les questions LGBT. Formation qui pourrait être basée sur le modèle de la diversité comme modèle inclusif des différences familiales et relationnelles contemporaines.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 35, n° 4, pp. 459-484.
Mots clés : Prostitution, TRANSSEXUALISME, Homosexualité, Migration, Sociologie, Identité, Rue, Socialisation, Travail, GENRE, FEMME IMMIGREE, EQUATEUR, FRANCE, NORD, LILLE
Migration, genre, prostitution, seront abordés ici à travers le parcours prostitutionnel de transsexuelles équatoriennes lilloises. La fabrication de l'identité transgenre, identité inscrite dans un « vide du genre », se décline comme un processus, où différents univers de référence s'imbriquent : l'homosexualité, la prostitution, la migration. Ce dessein de transmutation de soi, de « conversion de soi » qui se résout dans et par un long travail identitaire, place le transgenre dans une position paradoxale : celle de s'ancrer dans une identité sexuelle désirée devenir presque femme ou celle de rester dans une identité indéterminée qui dans les deux cas inscrit sa vie dans un espace de marginalité et de transgression.