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Les associations ont pour particularité de reposer sur l'adhésion volontaire de personnes qui forment un collectif avec des visées communes. De ce point de vue, les déterminants et les mécanismes du passage de l'individuel au collectif sont une question cruciale, qui a été jusqu'à présent largement négligée. Cette enquête propose une approche théorique de l'association comme acte, à partir de la notion de bien, courante en économie institutionnelle. L'hypothèse directrice est que les personnes rejoignent une association pour accéder à un bien qu'elles ne sauraient trouver ailleurs, et dont la nature a une incidence sur le statut qu'elles confèrent au collectif. Cette hypothèse est mise à l'épreuve à partir du cas empirique des associations de maladies rares, qui supposent la réunion en un groupe, autour d'objectifs très hétérogènes, d'individus dispersés, peu nombreux et sélectionnés aléatoirement. Cela permet de mettre en évidence quatre motifs d'association et de statut du collectif, correspondant à quatre natures de biens : être consommateur, être efficace, être actif et être ensemble.
Ce dossier participe d'une réflexion sur l'entité « Etat » comme instance de régulation des déviances, et plus particulièrement sur les mécanismes qui font que certaines personnes ou groupes de personnes en viennent à se considérer et/ou à être considérés comme « déviants », et sur le large spectre des médiations qui s'opèrent entre « étiqueteurs » et « étiquetés » (du service à la coercition en passant par la discipline) : il s'agit ici d'ethnographier l'Etat dans sa dimension de contrôle, et donc par là également d'ethnographier le pouvoir. L'observation directe des interactions entre agents de contrôle et acteurs civils confère d'emblée au pouvoir une dimension dynamique et relationnelle. Sans définition a priori, celui-ci est appréhendé à travers ses modalités routinières d'exercice - et notamment à travers les processus d'étiquetage de catégories « déviantes ». C'est en effet dans les manières de faire (Certeau et al., 1990) d'agents étatiques mandatés pour exercer des actions contraignantes ou coercitives, mais aussi dans les manières de (dé)faire que mettent en ouvre les populations visées par le contrôle, que l'Etat prend corps, existe et se donne à voir.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 29, n° 2, pp. 243-260.
Mots clés : Relation soignant-soigné, Communication, Communication paradoxale, Hôpital psychiatrique, Infirmier psychiatrique, Psychopathologie, Famille, Usager, PARADOXE, CONTRADICTION, RESONANCE
L'observation systématique des interactions patients-soignants en institution psychiatrique nous a permis de mettre en exergue un pattern spécifique que nous avons appelé «hypercorrection». Ce concept constitue une nouvelle «carte» qui permet de décrire des interactions qui peuvent apparaître comme étant «paradoxales» mais qui en fait sont d'une autre nature. Cette carte présente l'avantage de rendre intelligibles ces situations difficiles où l'intervenant de première ligne se sent coincé entre des attentes contradictoires. Dans l'hypercorrection, les deux termes de l'injonction se produisent à des moments différents du cycle de la demande alors que dans les doubles liens, les deux termes de l'injonction se produisent à des moments identiques. Plus globalement, cette étude suggère que le travail clinique en institution vise moins à regarder le «patient» qu'à observer comment ce dernier interagit avec les intervenants et comment il négocie sa place dans l'institution. Sur le plan psychopathologique, ces observations nous incitent à nous interroger sur le lien entre le cycle pathologique des syndromes psychiatriques et les formes d'interactions qui se déroulent au sein de la famille.