Article de Charlotte Piarulli
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3-4, automne 2023, pp. 47-58.
Mots clés : Lien social-Précarité, Accompagnement de la personne et identité, Malade, Relation soignant-soigné, Hôpital, Durée, Temps, Organisation du travail, Aménagement de l'espace, Relation d'aide, Toulouse
Il s’agit ici de considérer l’espace consacré à la réanimation au sein de l’Oncopole de Toulouse, et de montrer comment son organisation matérielle exerce un impact sur la relation entre les sujets soignés et les professionnels du soin. Le service de Réanimation de l’Oncopole suppose, dans sa scénographie, que les personnes soignées n’y passent qu’un temps très court – il s’agit en effet d’y prendre en charge les stades critiques des situations pathologiques des personnes soignées, accueillies initialement dans d’autres services de l’établissement. Nous voudrions montrer qu’en réalité, les séjours des personnes prises en charge en Réanimation peuvent être amenés à s’étirer dans le temps. Cette présence étirée des personnes soignées entre alors en contradiction avec l’organisation matérielle du service lui-même. C’est cette dissonance – entre la permanence d’une présence et un espace conçu pour « des instants » – que nous nous proposons d’étudier ici, en croisant notre expérience de terrain à la lecture du philosophe Maurice Merleau-Ponty.
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