Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Cet article défend l'idée d'une complexification des modes de reproduction sociale par l'école en montrant le poids des groupes de pairs dans les processus de socialisation des adolescents. L'enjeu est aujourd'hui le contrôle, par les familles, de ce processus et l'un des moyens de mettre en ouvre ce contrôle, toujours relatif, est le choix de l'établissement de scolarisation. Les réformes successives du système éducatif français, et la massification scolaire qui en a résulté, ont entraîné l'émergence d'un « collège démocratisé » dans lequel les parcours se diversifient principalement en fonction des établissements. Ce processus se concrétise par une spécialisation ethnique et sociale des collèges. Cette ségrégation scolaire transforme l'ensemble des modalités de la reproduction sociale par l'Ecole. D'abord par son ampleur, elle produit une segmentation de l'offre éducative qui participe de la reproduction sociale. Celle-ci prend deux voies. Tout d'abord, les conditions de reproduction du capital scolaire passent en partie par l'établissement qui tend à jouer le rôle que jouaient précédemment les filières. La reproduction sociale passe ensuite par les habitus sociaux dont l'école est devenue un des modes privilégiés de conservation et de reproduction. Dans un tel contexte, la reproduction des habitus passe en partie par les établissements scolaires qui jouent un rôle central dans la constitution des groupes de pairs, des rencontres et des relations d'adolescents eux-mêmes au principe de la formation et de la reproduction des habitus sociaux.
Cet article analyse les marchés scolaires à partir des catégories de l'économie de la qualité en se basant sur deux enquêtes empiriques (collège et lycée).
Paru dans la revue Informations sociales, n° 125, juillet 2005, pp. 38-47.
Mots clés : Mixité, École, Enquête
Il manquait aux statistisques un indicateur relatif à l'origine ethnique des élèves, ce qu'ont mis au point des chercheurs de l'Académie de Bordeaux. Il apparait que l'origine ethnique est un facteur ségrégatif plus fort encore que le niveau scolaire. La constitution des établissements "ghettos" est étroitement liée à la ville et à la carte scolaire, contournée par ceux qui le peuvent encore.