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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Sociabilité carcérale et réinsertion

Article de Axelle François, Anne Marie Nolet, Carlo Morselli

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 389-419.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Sociabilité, Réseau d'information et de communication, Internet, Réinsertion sociale, Interaction, Québec (Province du), Montréal

Prenant appui sur les recherches actuelles dans le traitement de la délinquance et mobilisant l’analyse des réseaux sociaux, cet article interroge l’influence de la sociabilité carcérale sur les perceptions individuelles à l’égard de la réinsertion. Les résultats d’une enquête menée auprès de 22 résidents d’une maison de transition située à Montréal suggèrent que plus le niveau de sociabilité carcérale est élevé, plus les résidents ont une vision négative de leur réinsertion, et inversement. En cohérence avec le phénomène général d’institutionnalisation, ce résultat et l’étude dans son ensemble autorisent la réflexion quant aux interventions conduites auprès de personnes contrevenantes.

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Chères prisons ? Le coût des établissements de détention du canton de Vaud dans une perspective de longue durée, 1845-2015

Article de Sébastien Guex, Hadrien Buclin

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 277-323.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détention, Coût, Évolution, Financement, Suisse

Cet article étudie l’évolution du coût de la détention dans le canton de Vaud entre 1845 et 2015. Il met en lumière que les prisons sont loin d’entraîner un coût exorbitant pour les finances publiques. En effet, le travail des détenus et la vente de produits qui en résulte permettent à l’État de dégager des recettes importantes ; certaines années, des établissements de détention parviennent même à couvrir la quasi totalité de leurs frais de fonctionnement grâce au travail des prisonniers. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, malgré l’augmentation du coût de la détention, notamment provoquée par la hausse des salaires du personnel pénitentiaire, le budget des prisons continue à absorber une part modeste du Produit intérieur brut. Ce constat permet de questionner les discours répandus autour du prétendu coût exorbitant de la détention, ainsi que leurs potentielles instrumentalisations politiques.

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Le film de notre vie (5)

Article de Olivier Hielle, Philippe Rollandin, Florence Cestac

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3063, 1er juin 2018, pp. 26-30.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Société, Approche historique, Administration pénitentiaire

Nous terminons notre exploration de la mutation sociale et sociétale qui a marqué le pays depuis Mai 68. Aujourd’hui, notre attention s’est arrêtée sur l’évolution des prisons et de la politique carcérale. Si les prisons étaient déjà surpeuplées et vétustes – les premières révoltes dans les maisons d’arrêt ont lieu dès le début des années 1970 –, les conditions de détention étaient beaucoup plus dures dans les années 1960 qu’aujourd’hui. Les quartiers de haute sécurité (QHS) – connus sous le nom de « mitards » – ont disparu, les détenus ont conquis des droits comme celui d’avoir la radio et la télévision, le travail en prison s’est un peu amélioré, les médecins sont devenus indépendants et peuvent protéger les détenus. Et, surtout, la politique carcérale n’est plus binaire – prison ou liberté –, des peines alternatives comme le bracelet électronique ou la probation tendent à se développer. Mais le débat sur le fait de savoir si la prison doit être un lieu punitif ou une source de réinsertion reste entier.

Pas de droit du travail pour les détenus

Article de Anne Fairise

Paru dans la revue Alternatives économiques, n° 379, mai 2018, pp. 30-31.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Droit du travail, Travail

Justice. Le travail en prison est encadré à minima et contrevient aux règles pénitentiaires européennes. Il ne semble portant pas près d'évoluer

"Un conditionnement éducatif pour les mineurs délinquants"

Article de Laurent Solini

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3055, 6 avril 2018, pp. 30-31.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Mineur, Délinquance juvénile, Groupe, Image de soi, Tarn

Pendant deux ans et demi, le sociologue Laurent Solini a travaillé en immersion au sein de l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur (Tarn). Il en a tiré un livre, "Faire sa peine", dans lequel il montre que les relations entre les jeunes détenus sont fondées sur une mise en scène de soi, inhérente au fonctionnement et à l'architecture d'un lieu où tout le monde se voit et où la réinsertion est établie sur un projet d'hyperactivité.

Des unités psychiatriques pointées du doigt

Article de Olivier Hielle

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3054, 30 mars 2018, p. 17.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Justice-Délinquance, Enfermement, Santé mentale, Liberté, Prison, Mineur

Prisons, entre laxisme et répression

Article de Christophe Robert

Paru dans la revue Le JAS le journal des acteurs sociaux, n° 225, mars 2018, pp. 14-17.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Répression, Sanction, Réinsertion sociale, Réforme

L'heure serait-elle enfin à l'ouverture du côté des prisons ? Confronté aux limites d'un système pénitentiaire à bout de souffle, le gouvernement s'engage aujourd'hui vers une réforme ambitieuse qui mérite que l'on s'y arrête. Un équilibre pour le moins délicat à trouver entre laxisme et répression, punition et réinsertion.

Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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"Traités en bêtes fauves, les détenus se comportent en bêtes fauves"

Article de Jean Marie Delarue

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3049, 23 février 2018, pp. 14-15.

Mots clés : Justice-Délinquance, Travail-Emploi, Prison, Détenu, Réinsertion professionnelle, Récidive, Prévention, Technologie numérique

Jean-Marie Delarue, conseiller d’Etat, ne mâche pas ses mots pour regretter la faiblesse des politiques publiques en matière de réinsertion et de travail en prison. Celui qui fut le premier contrôleur général des lieux de privation de liberté, chargé de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes détenues, dresse le constat amer du serpent qui se mord la queue : la sécurité érigée en leitmotiv de l’administration pénitentiaire conduirait en fait à… moins de sécurité pour les surveillants de prison comme pour la société, le taux de récidive des détenus désœuvrés et sans perspective professionnelle étant drastiquement élevé. Contributeur du rapport « Travail en prison : préparer (vraiment) l’après », Jean-Marie Delarue plaide pour une revalorisation du travail en milieu carcéral en y intégrant « l’après » plutôt que de rester focalisé sur le « pendant ».

Incarcération : pour la fin de la "recondamnation"

Article de Jonathan Blondelet

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3049, 23 février 2018, pp. 12-13.

Mots clés : Justice-Délinquance, Travail-Emploi, Prison, Travail, Formation professionnelle, Orientation professionnelle, Insertion professionnelle

Réhabilitation du travail en prison, renforcement de la formation et de l’orientation professionnelle, introduction du numérique, rénovation de la gouvernance du travail pénitentiaire et implication des entreprises sont, pour les contributeurs du rapport, les clés de la réinsertion une fois passées les portes du pénitencier. Avec son rapport sur le travail en prison, l’Institut Montaigne plaide pour de véritables politiques publiques en matière de travail pour les détenus.