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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Un salariat sans droit ? Les usages du droit dans la domesticité à temps plein

Article de Alizée Delpierre

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-1, janvier-mars 2021, pp. 105-131.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Droit du travail, Législation, Travail à domicile, Aide à domicile, Employeur, Employé, Négociation, Contrat de travail, Pouvoir

Longtemps exclu du droit du travail, activité peu valorisée et qui engage des populations souvent vulnérables sur le marché du travail, le travail domestique effectué au domicile d’autrui a généralement été décrit comme un travail aux marges du salariat et sujet à l’exploitation. Pourtant, depuis plusieurs décennies, à travers le monde, des cadres législatifs internationaux et nationaux ont été définis pour réguler la domesticité et en protéger la main-d’œuvre. Comment s’expriment-ils dans les maisons où travaillent les employé·es domestiques ? À partir du cas de la France, dont le secteur des services à la personne s’est structuré autour de conventions collectives et d’institutions qui contribuent à formaliser la domesticité, cet article interroge la place du droit dans la construction des rapports de travail entre employeur·es et employé·es. Il s’appuie sur un terrain de recherche conduit auprès de personnes très fortuné·es ayant recours à du personnel de maison à temps plein. L’article montre que, dans cette forme de domesticité, employeur·es et employé·es s’arrangent avec le droit pour établir elles et eux-mêmes les rapports de travail : le droit n’est pas absent de leurs relations, mais ses usages sont à leur entière discrétion, laissant une place réduite aux cadres légaux du travail et à sa régulation extérieure.

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L’approche de la mobilité sociale par les microclasses : une application sur données françaises

Article de Cyril Jayet

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-1, janvier-mars 2021, pp. 63-104.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mobilité sociale, Reproduction sociale, Classe sociale, Profession, Catégorie socioprofessionnelle, Sociologie, Parents

La plupart des recherches classiques en sociologie quantitative ont examiné l’évolution de la mobilité sociale au moyen de schémas de classes sociales ou de nomenclatures professionnelles contenant un nombre limité de catégories, généralement au plus une dizaine. Cet article propose d’analyser la mobilité sociale en France en partant des microclasses, ou professions. Il mobilise les données de l’« Enquête emploi en continu » entre 2013 et 2019. Il montre d’abord que si la reproduction professionnelle apparait comme faible en valeur absolue, elle est en réalité au moins aussi importante que la reproduction des classes sociales lorsque l’on tient compte de la taille des différents groupes sociaux en modélisant la fluidité sociale et en mesurant ainsi l’association par les odds ratios. L’approche en microclasses permet en outre d’identifier les différentes dimensions qui sous-tendent les flux de mobilité entre professions et entre classes sociales. Nous identifions ainsi les rôles respectifs du secteur d’activité, du statut d’emploi, du type d’employeur, des niveaux de rémunération et de diplôme dans la reproduction et la mobilité sociales. Enfin, en examinant séparément l’impact de la profession de la mère et du père sur les destinées des femmes et des hommes, on met en évidence un important effet de structure : les femmes ont une plus grande chance d’avoir la position sociale de leur mère que d’avoir celle de leur père, mais une fois contrôlé l’effet de la ségrégation genrée du marché du travail, l’association entre position d’origine et position sociale est plus forte avec la position du père qu’avec celle de la mère.

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Agie ou latente ? Médiation tierce et production de la confiance en entreprise

Article de Bénédicte Zimmermann

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-1, janvier-mars 2021, pp. 7-32.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Entreprise, Médiation, Confiance, Institution, Organisation, Relation professionnelle

À partir d’une enquête qualitative sur la capacité d’agir des salarié·es en France et en Allemagne, cet article identifie deux modalités de la confiance en entreprise : une confiance agie qui n’est jamais acquise et doit en permanence être confortée dans l’action, une confiance latente qui est là indépendamment de la situation. Il analyse leur production en mobilisant la notion de médiation tierce à travers laquelle Georg Simmel désigne une condition nécessaire de l’expérience sociale. À travers le cas d’une multinationale de l’aéronautique, il montre que la confiance agie est médiée par des dispositifs organisationnels et se forge dans les interactions en situation, alors que la confiance latente prend appui sur des arrangements institutionnels externes à l’entreprise. Complémentaires, ces deux modalités peuvent coexister dans une même organisation, mais sa version latente s’avère introuvable dans la grande entreprise française où domine la confiance agie. C’est l’énigme de cette improbabilité, dont la comparaison franco-allemande se fait le révélateur, que l’article se donne pour objet d’instruire.

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Société adolescente, une illusion moderne ?

Article de Jean Claude Quentel

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 15-26.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Altérité, Anthropologie, Approche historique, Aptitude, Attitude, Autonomie, Identité sociale, Individu, Jeune, Société, Sociologie

L’adolescence est une création sociale récente, mais elle pose un problème général qui est celui de la sortie de l’enfance. À ce problème, de nature anthropologique, tout homme et toute société ont, et ont eu, à se confronter. Cependant, si la question du début de l’adolescence ne fait pas véritablement problème, il n’est pas de même aujourd’hui de celle de sa durée et de sa fin. Les sociétés occidentales prolongent de plus en plus la période de la jeunesse sans toujours bien faire la différence avec l’adolescence. Plus encore, plusieurs auteurs en font aujourd’hui des « sociétés adolescentes » du point de vue de leur fonctionnement. Pour s’y retrouver dans ces questions, il faut creuser les processus qui s’enclenchent à la sortie de l’enfance avec « l’émergence à la personne ».

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Figures adolescentes en exil. De l'adolescence suspendue à l'adolescence contestée

Article de Marina Aznar Berko

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 65-80.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Analyse de la pratique, Approche clinique, Émotion, Estime de soi, Étude de cas, Exil, Groupe, Histoire familiale, Identité, Image de soi, Isolement, Lien social, Maltraitance, MECS, Médiation, Migration, Mineur non accompagné, Narcissisme, Parole, Photographie, Recherche, Réfugié, Représentation sociale, Souffrance psychique, Traumatisme, Violence

Exposés à des violences extrêmes au cours de leur parcours migratoire, les adolescents exilés ont dû affronter une position de solitude, parfois associée à un saut dans le vide, au risque de se retrouver hors du monde. Ces expériences ont engendré une effraction des contenants intrapsychique, intersubjectif et transsubjectif et une panne du travail d’historisation. Le temps psychique de l’adolescence est alors suspendu, écrasé, laissant comme un trou entre l’enfance et l’âge adulte, empêchant le sujet d’occuper des positions identificatoires dans une dialectique entre permanence et changement. Le groupe à médiation photolangage est envisagé comme un dispositif favorisant la figuration des traumatismes et la réhumanisation du lien à l’Autre humain adulte, en s’appuyant sur le groupe comme figure secourable.

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Les mineurs non accompagnés : des adolescents venus d'ailleurs, citoyens de demain

Article de Stéphanie Palazzi, Hocine Idir

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 81-94.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Abandon, Accompagnement, Accueil, Adaptation, Adolescent, Bilan de santé, Confiance, Entretien, Exil, Identité sociale, Intégration, Interprétariat, Maltraitance, Migration, Mineur non accompagné, Parole, Pratique professionnelle, Prise en charge, Psychothérapie, Réfugié, Souffrance psychique, Traumatisme, Dispositif

Les mineurs non accompagnés souhaitent avant tout coller à ce qu’ils perçoivent comme la demande de l’autre, qu’il s’agisse de ceux qui mandatent au pays ou des éducateurs du pays d’accueil. Cela rend difficile tout travail d’élaboration psychique qui imposerait de baisser la garde. Cette contribution expose le dispositif proposé par une consultation hospitalière transculturelle dite de deuxième ligne aux mineurs non accompagnés. La première rencontre est structurée de façon à permettre au jeune qui est reçu de se déprendre des assignations dont les jeunes migrants sont l’objet et de reprendre la parole en son nom. Dans un deuxième temps la psychothérapie permettra au jeune de travailler sur les effets psychiques du parcours migratoire traumatique et sur son histoire dans un mouvement d’aller-retour entre deux temps et deux cultures, avant de s’engager dans la construction d’une identité d’avenir.

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L'école et les espaces intermédiaires : fonction tierce et groupes de parole dans un établissement français au Brésil

Article de Renaud Tilly, Ana Massa

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 95-106.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Crise, Discrimination, Échange, École, Écoute, Épidémie, Étude de cas, Expérience, Groupe de parole, Liberté d'expression, Pensée, Psychosociologie, Représentation sociale, Sexualité, Société, Témoignage, Vie politique, Brésil

Cet article analyse le travail mené auprès d’adolescents au sein d’une école française au Brésil, entre le deuxième tour des élections présidentielles de 2018 et l’arrivée de la pandémie dans ce pays, par le biais de la mise en place de groupes de parole. Il s’agit de comprendre comment les différents aspects d’une crise dans ses dimensions politiques, sociales et subjectives peuvent être envisagés par les adolescents à travers le lien à l’institution, par l’ouverture d’un espace de mise en jeu de la fonction de tiers et l’investissement d’espaces intermédiaires, comme l’occasion de se positionner et d’agir. Ils peuvent devenir moteurs de sa transformation à condition que l’institution scolaire puisse accueillir la conflictualité propre à l’adolescence et à la vie institutionnelle. L’école est saisie comme un lieu où se joue le désir de vivre et d’apprendre sur soi et pour soi à travers la prise en compte de la parole des adolescents.

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Penser les conditions d'une rencontre éducative dans la durée avec des adolescents. Naviguer dans un entre-deux

Article de Antoine Kattar

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 133-146.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Accompagnement, Accompagnant éducatif et social, Appartenance sociale, Approche clinique, Éducation spécialisée, Environnement social, Étude de cas, Groupe d'appartenance, Groupe de parole, Identité, Prévention spécialisée, Psychosociologie, Recherche, Rencontre, Sciences de l'éducation, Témoignage, Vulnérabilité

Dans le cadre de cet article, en s’appuyant sur sa longue expérience de travail « avec » des adolescents, l’auteur évoque la complexité de l’accompagnement actuel des adolescents vivant dans un environnement précarisé. Il s’appuie sur les résultats partiels d’une recherche longitudinale (2014-2020), qu’il a inscrite dans le champ de la clinique en sciences de l’éducation selon une orientation psychosociologique, qui porte sur un groupe de dix adolescents et adolescentes accompagnés par une équipe d’éducateurs et d’éducatrices de la prévention spécialisée. En se référant aux données recueillies dans deux de ses dispositifs de recherche, le pag (paroles d’adolescents en groupe) et les ateliers dits de transitionnalité, et pour illustrer ses propos, l’auteur fait le choix d’analyser quelques moments-clés, sortes d’« arrêts sur image », de sa rencontre avec l’une des adolescentes du groupe. Pour conclure, l’auteur formule des hypothèses quant à la position professionnelle à trouver pour tenir face aux adolescents aujourd’hui et pour les accompagner dans leur passage vers la vie adulte.

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Le risque d'exclusivité imaginaire des adolescents hyperconnectés aux sites sectaires

Article de Elisabeth Kaluaratchige

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 107-119.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Approche clinique, Communication, Croyance, Danger, Identification, Imaginaire, Internet, Langage, Manipulation mentale, Moi, Parole, Relation enfant-parents, Risque, Secte, Symbolique, Lacan (Jacques), Freud (Sigmund)

Cette étude sur les adolescents captés par les sites sectaires est fondée sur les expériences cliniques psychanalytiques. L’Internet, par la triple connexion : image, son et écrit, contrairement aux autres médias tels que la presse, la radio ou la télévision, fournit aux sites sectaires les outils technologiques pour captiver l’attention de l’adolescent. Le détenteur du site présente un idéal nocif et déroutant pour manipuler l’identification de l’adolescent. Dans l’isolement virtuel répétitif, il pourra facilement déraciner l’adolescent de son ordre symbolique et l’enfermer dans une servitude imaginaire régressive et dangereuse. Dans cette configuration clinique, ce n’est pas l’imaginaire seul qui cause le désastre, c’est aussi le défaut de la fonction de l’adulte comme témoin du langage. La prise en charge d’un adolescent capté par les sites virtuels sectaires passerait alors par la consolidation et la réactualisation de cette fonction afin d’inciter l’adolescent à cogiter, penser, raisonner et désirer, dans le champ virtuel mais visant sa vie symbolique dans la réalité.

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Le groupe comme lieu de conflictualisation du féminin et du masculin à l'adolescence

Article de Tamara Guénoun, Barbara Smaniotto

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 51-64.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Approche clinique, Développement, Étude de cas, Identité, Image de soi, Féminité, Groupe, Groupe thérapeutique, Masculinité, Médiation, Puberté, Psychisme, Sexe, Subjectivité, Thérapie de groupe

Les auteures, enseignantes-chercheures et psychologues cliniciennes, proposent d’interroger la mobilisation du féminin et du masculin à l’adolescence à partir d’observations issues de leur pratique respective dans des groupes thérapeutiques distincts. Elles montrent comment les adolescents se saisissent de ce type d’espace, cadrés par des adultes, pour tenter d’articuler d’une part les stéréotypes sociaux sur le féminin, le masculin, la virilité, la sensualité, et d’autre part les courants et désirs contradictoires qui les assaillent. La mise en résonance de ces dimensions constituerait un organisateur psychique majeur des groupes d’adolescents. Ces groupes peuvent dès lors se concevoir comme un lieu de mise en conflit des parts et positions féminines, masculines de la vie psychique, permettant d’en offrir des représentations appropriables subjectivement par l’adolescent.

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