PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Gianluca MANZO, Pierre LIVET, Denis PHAN, et al.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 4, octobre-décembre 2014, pp. 649-840.
Mots clés : Sociologie, Méthode, Recherche, Épistémologie, Informatique, Modèle, Sciences humaines et sociales, Système
L'ambition à l'origine de ce projet est de sensibiliser les sociologues français aux potentialités explicatives et aux enjeux épistémologiques de la simulation multi-agents. L'objectif est de voir comment cette méthode peut fonctionner en pratique. Il en résulte une combinaison de contributions générales et plus spécifiques, rédigées par des spécialistes reconnus dans le domaine de la simulation multi-agents, avec une prévalence de jeunes chercheurs ayant reçu une formation (ou travaillant) dans des disciplines aussi diverses que la sociologie, l'économie, la géographie, la philosophie et les mathématiques.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 285-310.
Mots clés : Internet, Addiction, Technologie de l'information et de la communication, Diagnostic, Psychopathologie, Classification, Sociologie, DSM
Depuis quelques années déjà, certains auteurs luttaient pour faire reconnaître l'utilisation d'Internet comme un objet potentiel de « dépendance » à inclure dans la cinquième version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) alors que d'autres ne partageaient pas cet avis. Par le prisme d'un regard critique, cet article trace les principaux discours des acteurs sociaux qui participent à la construction sociale de la « cyberdépendance ». Plus spécifiquement, les affrontements, conciliations et fronts communs qui se constituent et se métamorphosent au sein de deux sphères d'influence importantes sont mis en lumière, soit celles de la science et de l'intervention sociale.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 311-337.
Mots clés : Délinquance juvénile, Police, Interaction, Relation, Sanction pénale, Territoire, Corruption, Violence, Sociologie, Entretien, Récit de vie, BRESIL
L'objectif de cet article est de rendre compte des interactions entre policiers et jeunes mineurs engagés dans des activités délinquantes dans deux grandes métropoles brésiliennes (Belo Horizonte et Rio de Janeiro), sur la base des récits que ces derniers ont produits durant des entretiens biographiques. Trois dimensions se sont révélées pertinentes pour faire sens des expériences racontées par les jeunes interviewés : le statut du jeune (âge, sexe, degré d'engagement dans la délinquance), le fonctionnement de la police brésilienne (notamment les pratiques extra-légales) et les logiques territoriales (favela versus centre-ville). Nos résultats permettent de mettre à jour la manière dont des logiques structurantes (normes légales en matière de justice juvénile, organisation du trafic de drogue, priorités de l'intervention policière) se combinent et produisent des effets complexes sur les relations entre les jeunes et la police.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 339-360.
Mots clés : Délinquance, Prévention, HONNEUR, Sociologie, Entretien, Récit de vie, TURQUIE
De nombreuses études sociologiques et anthropologiques ont tenté de décrire l'importance de l'honneur dans différentes cultures. Or, ce principe semble toujours avoir été analysé à la lumière de son aspect violent et destructeur. Dans cet article, il s'agit de montrer que l'honneur, loin de ne représenter qu'un principe provoquant des conflits interpersonnels, peut aussi être considéré comme un régulateur des relations sociales. C'est à travers des données discursives récoltées lors d'un terrain effectué en Turquie avec de jeunes adultes que nous tenterons de montrer que seref, l'honneur en turc, peut constituer un frein à la déviance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 361-385.
Mots clés : Droits de l'homme, Droit pénal, Sociologie, Norme sociale, Criminalité, Sanction pénale
L'objectif de cet article est le développement de la thèse suivante : à bien des égards, la contribution de la sémantique des droits de la personne dans les opérations de reproduction du système de droit criminel est certes importante, mais elle ne se distribue pas de la même manière, ni avec la même puissance sur le terrain des normes de comportement et de sanction que sur celui des normes de procédure. En tirant profit d'entretiens qualitatifs réalisés auprès de juges et de procureurs de la Couronne sur la question des droits de la personne et de leurs impacts dans l'ordre du droit criminel, les résultats de recherche présentés dans cet article indiquent que si les droits de la personne fournissent aux acteurs judiciaires une orientation normative stable et garantiste dans l'univers de la procédure, leur impact devient imprévisible, erratique ou tout simplement inexistant dans l'univers des normes de comportement comme dans celui des normes de sanction...
Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.
Cet article rend compte d'un ensemble de travaux de sociologie récemment parus en France, qui se revendiquent de la démarche pragmatiste (celle de Charles Sanders Peirce, William James, John Dewey ou George Herbert Mead) ; ou mettent en évidence la proximité de ses principes analytiques avec ceux de la sociologie (primauté de la pratique, caractère déterminant du contexte, place de l'incertitude, temporalité de l'action, socialité de la normativité). L'examen de ces publications montre également comment certaines notions propres au pragmatisme (habitude, enquête, expérimentation, valuation, démocratie, vérité) sont aujourd'hui assimilées, de façons différentes, par des approches sociologiques distinctes.
Article de Dominique de FRAENE, Francis BAILLEAU, Philip MILBURN, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 2, pp. 127-198.
Mots clés : Détention, Mineur, Enfermement, Éducation spécialisée, Détenu, Discipline, Prison, Jeune, Vie institutionnelle, Entretien, Observation, Sociologie, Ethnologie, Modèle, Analyse comparative, GOFFMAN (ERVING), FRANCE, BELGIQUE
Le présent dossier présente dans l'ordre les résultats de trois recherches (deux recherches françaises et une recherche belge) récemment terminées et qui portent précisément sur cette forme d'enfermement des mineurs.
L'asymétrie des rapports entre chorégraphes-employeurs et danseurs-employés s'inscrit dans des rapports de force symboliques spécifiques à la nécessité pour le chorégraphe de se poser comme « créateur » et aux danseurs de se penser comme interprète. Ce semi-jeu de dupe permet à la production chorégraphique de fonctionner, y compris lorsque la légitimité charismatique du chorégraphe est fragilisée, la dimension économique de la relation de travail se retrouvant alors au premier plan. Ce constat nous conduit à tenir compte des différentes expressions de la violence, y compris lorsqu'elle s'exerce de manière douce avec la coopération même de ceux qui la subissent et ne se mesure qu'après coup par le biais d'un retour réflexif sur la situation de travail.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 1, pp. 29-53.
Mots clés : Prostitution, Droit pénal, Répression, Politique sociale, Modèle, Résistance, Changement, Sociologie, Prise en charge, Évolution, CANADA
Le modèle d'action publique en matière de prostitution au Canada se caractérise par un important volet répressif qui est perçu comme posant de nombreux problèmes. Récemment, la revendication de décriminalisation de cette activité semblait pouvoir être accueillie favorablement. Une commission parlementaire était en effet créée, en 2003, afin de réfléchir à la manière d'amender ce dispositif. Pourtant, aucune transformation de la politique en matière de prostitution n'a pas été observée durant les dix années subséquentes. Est-ce la simple conséquence du retour des conservateurs au pouvoir ? Cet article explore les hypothèses expliquant la renonciation des parlementaires à adopter un modèle qui aurait soustrait la prostitution du ressort des politiques pénales.