PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Anne de Truchis de Lays, Perrine Sablayrolles
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, décembre 2021, pp. 161-180.
Mots clés : Enfance-Famille, Périnatalité, Placement, Grossesse, Relation enfant-parents, Hôpital de jour, Père, Accompagnement, Soutien à la parentalité
Le présent article vise à présenter la pratique clinique de ses auteures auprès des parents dont le premier enfant a été placé et qui attendent un second enfant. Des enjeux importants se jouent autour de cette nouvelle grossesse pour les familles ainsi que pour les professionnels qui les entourent. Dans ce contexte, le service de soins en périnatalité de l’hôpital du Vésinet peut être sollicité pour accompagner le lien parents-enfant de façon précoce et offrir un cadre suffisamment étayant au moment de l’arrivée du bébé. En effet, il reçoit des femmes enceintes et des mères en hospitalisation conjointe avec leur(s) bébé(s). L’ouverture de l’hôpital de jour depuis 2019 permet désormais d’accompagner également les pères de façon officielle dans l’instauration du lien avec leur enfant et de leur offrir une réelle place. Le projet est d’accueillir la famille dans la rencontre avec cet enfant, si possible dès le prénatal. Comment travailler avec les parents alors même que la blessure narcissique en lien avec le premier placement est souvent au premier plan ?
Dans le cadre de cet article les auteurs exposent le fil de leurs études respectives, et parfois communes, qu’ils ont réalisées durant ces quinze dernières années, portant sur différentes configurations d’homoparentalité (parentalité lesbienne, coparentalité, gestation pour autrui pour des pères gays). Plus précisément, les auteurs démontrent, en s’appuyant sur la présentation de vignettes cliniques, comment ils ont abordé l’expérience de la parentalité chez des sujets homosexuels à travers le prisme de réactualisation des conflits intrapsychiques préœdipiens et œdipiens et en recourant aux concepts psychanalytiques de la fonction de tiers, de bisexualité psychique, du fantasme de scène primitive. Cette perspective d’analyse intrapsychique s’inscrit par ailleurs aussi bien dans le lien aux générations antérieures que dans le lien de couple, le lien au tiers de procréation, le lien aux enfants.
Cette étude avait pour objectif d’explorer les caractéristiques personnelles du parent qui impactent le sentiment de compétence parentale (SCP). Des questionnaires en ligne évaluant le SCP (QAECEP) et le style d’attachement du parent (RSQ), ainsi qu’un questionnaire sociodémographique, ont été proposés à 139 participants issus de la population générale (dont 60 pères). Les parents ayant un style d’attachement insécure rapportent un SCP plus faible que les parents sécures. L’âge des parents et le nombre d’enfants vivant au domicile sont corrélés positivement au SCP. Les parents ayant un style d’attachement insécure sont donc susceptibles de rencontrer plus de difficultés dans la perception de leur rôle parental. Cette étude révèle que, au-delà des caractéristiques personnelles du parent, d’autres variables influencent le SCP. Dans le cadre d’une prise en charge pour difficultés à assumer le rôle parental, il est nécessaire de considérer le style d’attachement du parent et les caractéristiques de l’enfant.
Paru dans la revue Dialogue, n° 233, septembre 2021, pp. 137-158.
Mots clés : Enfance-Famille, Nourrisson, Épidémie, Hôpital, Maternité, Relation enfant-parents, Enfant malade, Famille, Maintien du lien, Covid-19
Les mesures sanitaires prises dans les hôpitaux durant l’épidémie mondiale de Covid-19, notamment au cours de la « première vague », sont venues questionner l’auteure dans le cadre de sa pratique au sein d’un service de réanimation néonatale. La fermeture de l’institution hospitalière aux visiteurs au nom de la sécurité sanitaire a ainsi conduit à fermer les services de suite de couches aux pères et à limiter, voire interdire, les visites des parents auprès de leur nouveau-né hospitalisé. Comment inventer des moyens de faire famille au moment où la famille se constitue ou se réaménage dans des conditions aussi extrêmes ? Au travers de quelques observations et de l’analyse d’un cas clinique, l’auteure invite à repenser les pratiques limitant les visites des parents mais également des frères et sœurs auprès des bébés hospitalisés.
L'objectif de notre article est d'enrichir la compréhension de l'évolution de la coparentalité postrupture conjugale. En essayant de comprendre "le rôle de l'enfant dans la qualité de la relation coparentale après la séparation parentale", nous avons analysé le témoignage de huit professionnels habitués à intervenir auprès des familles en situation de coparentalité hautement conflictuelle (HC). L'analyse thématique théorique (Braun et Clarke, 2006) nous a permis d'approfondir nos précédents résultats (Stolnicu et Hendrick, 2019) au regard des connaissances théorico-cliniques mais aussi du savoir d'expérience des experts. Nos résultats visent à promouvoir la conceptualisation des processus familiaux impliqués dans l'évolution de la coparentalité à travers une meilleure compréhension du caractère bidirectionnel des relations parents-enfants.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 3, septembre 2021, pp. 203-223.
Mots clés : Enfance-Famille, Divorce, Séparation, Recherche, Approche historique, Famille recomposée, Idéologie, Déviance, Littérature, Beau-parent, Relation enfant-parents, Approche clinique
"De la déviance à la variance", nous empruntons cette formule à Neyrand (2001) parce qu'elle résume en quelques mots l'évolution de la recherche à propos des foyers post-divorce. Elle-même, sans aucun doute, tributaire de l'évolution sociale. Nous proposons ici de discuter les grandes tendances qui ont fait la recherche sur les foyers post-divorce depuis la seconde moitié du XXe siècle jusqu'à nos jours. Après avoir connu une mise en avant des déviances de ces foyers, il est aujourd'hui essentiel d'en comprendre les variances. Au passage, nous questionnons ici la perte de sens de l'approche par comparaison déficitaire et le danger des recherches issues de la clinique.
Paru dans la revue L'Observatoire, n° 107, juillet 2021, pp. 35-40.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille monoparentale, Santé mentale, Relation enfant-parents, Précarité, Accompagnement, BELGIQUE
Les services de santé mentale (SSM) accompagnent des publics précarisés, cumulant souvent des difficultés d'ordres psychologique, financière, social, relationnel etc. Pour ce faire, ils ont pour points communs de s'appuyer sur une équipe pluridisciplinaire, d'être accessibles financièrement et de na pas avoir de limite de temps pour leurs suivis. L'observatoire à rencontrer Stéphane Haxhe, psychologue au sein de l'antenne famille du SSM de Verviers, dont l'équipe se compose également de deux autres psychologues et d'une assistante sociale. Régulièrement amenée à y recevoir, seuls, ensemble ou séparément des enfants et parents en situation monoparentale, elle propose une analyse des dynamiques relationnelles au sien de ces familles et des difficultés qui peuvent y advenir.
Article de Béatrice Kammerer, Boris Cyrulnik, Marie Aimée Hays, Anne Lamyet al.
Paru dans la revue L'Ecole des parents, n° 639, avril-juin 2021, pp. 26-64.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Relation enfant-parents, Éducation, Épanouissement, Famille, Soutien psychologique, Professionnel de l'enfance, Père, Psychologie du développement, Résilience, Carence affective, Soutien à la parentalité, Dépression post-partum, Relation enfant-mère, Prématurité, Nourrisson, Enfant handicapé, Fratrie, Accueil enfant-parents, Sage-femme, Épidémie, Anxiété, Politique familiale, Immigré, Culturalisme
Devenir parent est devenu un défi. Plus isolés qu’autrefois, plus désireux de concilier leurs vies familiale et professionnelle, les parents d’aujourd’hui sont soumis à de multiples injonctions, entre autres « réussir » l’éducation de leurs enfants, qui doivent être épanouis, compétents et en bonne santé, si possible avant leurs 3 ans, âge au-delà duquel tout serait joué ! Une pression que beaucoup peinent à supporter.
Parentalité et addiction : une proposition thérapeutique inspirée des métaphores relationnelles – Chez les personnes addictes, le produit est souvent utilisé comme un moyen de soulagement de la souffrance. Chez les parents addicts, le bébé risque à son tour de devenir un moyen de soulagement. Dès lors se pose la question de comment aider le parent à repérer les différentes représentations qu’il a de son enfant et du produit ? Et l’aider à désenchevêtrer ces représentations afin de réduire le risque qu’il fasse tenir à son enfant le rôle d’objet de soulagement. Dans cet article, je vais aborder le travail thérapeutique qu’il est possible de faire pour aider les parents à voir et à s’ajuster aux besoins de leur enfant, à construire un lien avec celui-ci. Pour ce faire, nous nous sommes inspirés des métaphores relationnelles conceptualisées par Edith Tilmans-Ostyn. Ouvrir le champ des représentations permet aux parents d’avoir une vision plus large des implications de leurs consommations. Ceci permet aussi de mieux cerner leurs domaines de compétences et leurs limites. Et surtout d’imaginer de s’impliquer plus dans l’éducation de leur enfant et ceci de manière plus adéquate.