PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 68, décembre 2019, pp. 33-42.
Mots clés : Travail social : Formation, Participation, Usager, Émancipation, Démocratie participative, Citoyenneté, Stigmatisation, Pauvreté
La participation des usagers est un thème récurrent dans le travail social. Mais il s’y présente en même temps comme un horizon inatteignable, une sorte d’utopie qui peine à se concrétiser. Combien de fois, dans des réunions, des colloques dans le champ du social ou à propos des questions de pauvreté, une voix s’est élevée dans la salle pour regretter et stigmatiser l’absence des personnes dont on parle, de ceux qui sont directement concernés par les débats en cours. Ils sont absents, non seulement privés de parole, mais, en plus, on peine à les nommer. La participation : entre noble intention démocratique et fallacieux miroir aux alouettes : d’un côté enjeu d’émancipation et de citoyenneté et, de l’autre, alibi ou cache-misère politique.
Le dialogue Freud-Ferenczi a ouvert la psychanalyse à de nouvelles problématiques qui nécessitent de penser l’originaire et le réel : pathologies marquées par des conflits intra- et inter-psychiques de plus en plus précoces, influence de facteurs exogènes (traumas, désordre familial, ou social, modes de communication, etc.). L’observation-adaptation de la clinique à ces souffrances implique des modifications dans la représentation du fonctionnement psychique inconscient (« méta-psychologies en mouvement »), lesquelles engendrent des questions cruciales pour la formation des psychanalystes : finalité de leur propre analyse, travail sur les transferts, intégrations de modèles métapsychologiques de tendances diverses pour aborder la complexité des problématiques singulières, modalités et politique de transmission au sein des écoles comme en leurs marges.
Souhaite-t-on vraiment la participation de toutes et de tous à la vie culturelle ? Celle-ci, en un sens, recèle un véritable pouvoir de subversion. Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD Quart Monde en 1957, en était convaincu
Article de Milan Bouchet Valat, Cyril Jayet, Rémi Sinthon, et al.
Paru dans la revue L'Année sociologique, tome 2, vol. 69, octobre 2019, p. 328.
Mots clés : Lien social-Précarité, Classe sociale, Profession, Diplôme, Inégalité, Sociologie, Recherche en sciences sociales
Dans le débat public et politique qui peut déteindre sur le débat sociologique, juger si les classes sociales existent est souvent autant un marqueur politique qu’une prise de position scientifique ou descriptive sur le monde.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 291-300.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Guerre, Enfance en danger, Agressivité, Violence, Identification, Aliénation
Dès le début de la deuxième guerre civile de Centrafrique, en 2012, de nombreux enfants ont été enrôlés par les différents groupes armés, en premier lieu le Séléka, avant de commencer à être démobilisés en 2015. C’est le cas des ex-enfants soldats placés au Centre de Réinsertion et d’Orientation du Tchad. Dans ce cadre institutionnel pourtant sécure, le programme éducatif se heurte à la survenue et la persistance de comportements opposants et agressifs. Ces enfants se cramponnent farouchement à leur identité de soldat. L’observation clinique de Bouba, 15 ans, qui fait preuve de violences répétées à l’égard des autres enfants du centre et de désobéissance systématique envers l’équipe, illustre ce phénomène. L’échec de cette prise en charge suggère que cet adolescent et ses camarades ont été psychiquement soumis à un processus d’identification à l’agresseur (Ferenczi, 1932, A. Freud, 1936), en l’occurrence aux chefs de guerre et aux miliciens. Le repérage et la mise au travail pluridisciplinaires de ce type d’aliénation identitaire sont indispensables pour relancer le processus de maturation affective de ces ex-enfants soldats.
De nombreuses trajectoires migratoires contemporaines en Afrique de l’Ouest sont comprises à travers le langage commun local en tant qu’« aventure ». L’analyse des expériences restituées par les discours d’acteurs se qualifiant eux-mêmes d’« aventuriers » révèle que la vie d’aventure engendre la perte d’une fraction de soi. Cet article donne à penser le sens de ce deuil identitaire invariablement ressenti, en montrant qu’il ouvre un espace ontologique de liberté au sein duquel l’aventurier se produit au monde par l’exercice de son autonomie. Dès lors se dévoile, au-delà de l’argument économique, l’un des fondements sémantiques et culturels des pratiques d’aventure qui insiste particulièrement sur la quête initiatique de soi et son cheminement intérieur et solitaire.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 241-290.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Nourrisson, Pluridisciplinarité, Habitude, Société, Socialisation, Maturation, Interaction, Rite, Observation
- Leçons apprises de la diversité culturelle et de l’anthropologie pour bien s’occuper de tous les bébés et de leurs parents
- Les observations des bébés : un défi méthodologique et épistémologique
- L’interdisciplinarité en santé dans le champ de la petite enfance : un point de vue anthropologique
- L’échographie obstétricale : rite médical ou rituel séculier de passage ?
- La situation anthropologique fondamentale au regard de la néoténie
Article de Maud Gelly, Paula Cristofalo, Clélia Gasquet Blanchard
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 71-90.
Mots clés : Santé-Santé publique, Courants de pensée en sciences humaines, Classe sociale, Décision, Accouchement, Césarienne, Secteur privé, Genre, Recherche en sciences sociales
Dans un contexte d’interrogation de la pertinence des pratiques autour de l’accouchement, nous analysons le choix de la césarienne comme produit des rapports de classe et de l’offre médicale. Par une enquête qualitative dans une maternité privée de type 1 accueillant une clientèle très aisée, et pratiquant la césarienne à des taux élevés, nous explorerons les logiques professionnelles et les logiques de classe qui contribuent à rendre compte de l’offre et de la demande de césarienne. L’article analyse les conditions sociales de possibilité d’une préférence pour la césarienne, du côté des femmes comme du côté des obstétricien·ne·s, et rend compte des modalités du choix de la césarienne par les femmes et de ses modalités de légitimation, par les obstétricien.ne.s, lorsqu’elle est pratiquée en dehors des critères définis par les recommandations médicales nationales.
Article de Anne Line Couillerot Peyrondet, Isabelle Bongiovanni Delarozière, Olivier Scemama, et al.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 113-124.
Mots clés : Santé-Santé publique, Hospitalisation à domicile, Soins à domicile, Outil, Décision, Suivi médical, Stratégie, Qualité, Sécurité
Alternative à part entière à l’hospitalisation traditionnelle, l’hospitalisation à domicile (HAD) peut être envisagée dans le cadre d’un parcours de santé coordonné afin d’éviter ou de raccourcir une hospitalisation conventionnelle avec hébergement.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 125-133.
Mots clés : Santé-Santé publique, Motivation, Implication personnelle, Santé, Droits des usagers, Accompagnement social, Haute autorité de santé, Évaluation, Relation d'aide
L’aspiration au renforcement démocratique des États modernes touche aussi les domaines du soin, des actions sociales et de l’offre médico-sociale. Chacun de ces États, fort de son histoire, de sa culture et des mobilisations de sa société règle cette ambition différemment. En France, nous avons fait prévaloir l’affirmation des droits et la représentation des associations aux dépens de ce que l’on appelle aujourd’hui l’engagement participatif en santé. Nous avons trop tardé à identifier ses principes et ses modalités. Nous devons le faire maintenant.