PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Si l'on parlait autrefois de toxicomanie ou de dépendance, l'addiction est aujourd'hui considérée en France comme une maladie dans le champ médical et fait l'objet de nombreuses tentatives de définition. Mari Jauffret-Roustide montre ici que penser les addictions implique de prendre en compte leurs déterminations et conséquences neurobiologiques et psychiatriques, mais aussi les enjeux sociaux qui leurs sont associés.
Anxiété, dépression, addiction… 1 Français sur 5 souffre d'un trouble psychique, soi 13 millions de personnes. La crise sanitaire et ses multiples effets ont ainsi provoqué une dégradation sensible de la santé mentale. Ce numéro de Cahiers français fait le point sur cette composant essentielle de notre santé en analysant les évolutions du regard porté sur les troubles psychiques et l'offre de soins, en cernant les principales pathologies et leur traitement, en s'intéressant également aux populations les plus particulièrement touchées (jeunes, seniors, personnes en situation de précarité).
Depuis 2016, la loi de modernisation du système de santé impose une mission de prévention aux centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa). Les frontières de cette mission avec la réduction des risques et son articulation avec le soin ne sont pourtant pas toujours claires ni partagées par les professionnels. Pour accompagner ceux-ci sur le terrain, la Fédération Addiction organise une formation les 3 et 4 avril prochains. Coordinatrice de programmes pour l’association Oppelia et intervenante auprès de travailleurs sociaux depuis quinze ans, Corinne Defrance co-animera ces journées. Au programme, apports théoriques et stratégies d’interventions pratiques.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 93, 2022, pp. 137-147.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Réseau social, Média
Les problématiques liées à l’usage des écrans ne peuvent être traitées en dehors de tout contexte social, historique, politique, voire moral et religieux. En effet, s’il paraît évident, pour certain praticiens, qu’une utilisation excessive de ces appareils ne peut être abordée que sur l’angle curatif ou sanitaire de l’addiction, il convient de s’interroger sans jugement trop hâtif sur la valeur de ces écrans selon une approche plus psychopathologique en questionnant leurs diverses fonctions. Ces usages peuvent en effet révéler une articulation singulière propre à maintenir le sujet dans un état homéostatique particulièrement utile, faisant parfois office de suppléance passagère là où la carence est manifeste.
Paru dans la revue Empan, n° 125, mars 2022, pp. 68-70.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, SESSAD, Participation, Transmission, Expérience, Handicap, Jeune, Addiction, Orientation scolaire, Échange, Récit de vie, Rencontre
Ce témoignage d’un projet mis en place dans un SESSAD décrit la participation d’un ancien jeune du service permettant de partager et transmettre son expérience à un adolescent en quête de réponses légales, professionnelles entre autres.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 119-145.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Toxicomanie, Addiction, Réduction des risques, Politique sanitaire, Intervention sociale, Accès aux soins, Partenariat, Pluridisciplinarité, Médiation, Soin, Psychiatrie, Lyon
Cet article propose une analyse stratégique de l’organisation d’un programme spécifique de prise en charge de l’addiction de la maison d’arrêt de Lyon Corbas : le Programme de Mobilisation pour favoriser l’Accès aux Soins (PMAS). Il aborde la manière dont ce dispositif se déploie dans un environnement issu de la rencontre entre cette prison et l’hôpital psychiatrique du Vinatier. C’est dans cet environnement que doivent se faire l’interaction et l’hybridation de professionnels aux cultures et intérêts multiples, à savoir celles des intervenants du programme et de son équipe encadrante, pour le bon fonctionnement du PMAS. Le prisme d’analyse de Michel Crozier et Erhard Friedberg permet d’éclairer l’origine et les effets des dynamiques à l’œuvre et de comprendre pourquoi, en dépit du gain d’ampleur de ce programme dans cette prison, celui-ci ne s’exporte pas dans d’autres établissements.
Une étude menée par un système de santé intégré californien Kaiser Permanente tente de corréler l’état de santé d’environ 18 000 adultes à dix types d’épreuves négatives subies durant l’enfance. Les résultats mettent en évidence un lien fort entre le nombre d’épreuves différentes subies et la dégradation d’indicateurs de santé, 10, 20 ou 30 ans plus tard. Une centaine de publications traitant thématiquement d’un trouble de la santé rapporté aux épreuves adverses (cancers, troubles psychiatriques, conduites addictives, IST, etc.) constitue le corpus premier de ce travail et cette méthodologie qui font désormais référence au niveau international. Le présent article en propose une introduction.
Article de Claude Marie Côté Dion, Jenny Lee Gagnon, Marie Josée Letarte, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 165-190.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Alcoolisme, Drogue, Parents, Compétence, Soutien à la parentalité, Québec
Cette étude vérifie si différentes caractéristiques des parents et de leur famille prédisent l’évolution de la supervision, de la discipline et de la chaleur ou affection, chez des parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues, au cours de leur participation au programme d’entraînement aux habiletés parentales (PEPH) Cap sur la famille (Laventure et al., 2018). L’échantillon est composé de 29 parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues ayant un enfant âgé entre 6 et 12 ans. Les résultats des régressions linéaires à rebours montrent que l’âge, l’état de santé psychologique (anxiété et irritabilité) et le problème de consommation des parents prédisent l’évolution de leurs pratiques chaleureuses au cours du PEHP. Les résultats montrent que l’anxiété prédit 15,2 % de la variance de l’évolution de la supervision lacunaire. Plus le parent présente un état psychologique anxieux avant le programme, moins il améliore sa supervision durant le programme [...].
Alors que le tabagisme est la première cause de morbi-mortalité évitable en France et qu’il tuera prématurément un fumeur régulier sur deux, il est possible de s’interroger sur le bien-fondé de respecter la liberté de fumer, surtout dans un lieu de soin comme l’hôpital, premier lieu d’accueil des dommages sanitaires et des complications du tabac.
Après le développement du projet « hôpital sans tabac », puis « lieu de santé sans tabac », après avoir facilité la substitution nicotinique dans des objectifs de réduction ou d’arrêt de consommation, la persistance ou l’opposition de certains fumeurs hospitalisés ou travaillant à l’hôpital font se demander ce qui sous-tend ces pratiques et positionnements au-delà du comportement addictif.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 87-99.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Traumatisme, Addiction, Émotion, Psychothérapie, Thérapie, CSAPA
Les liens qui associent les conduites addictives et les antécédents de psychotraumatismes font partie des évidences cliniques pour les praticiens qui travaillent auprès de personnes souffrant d’une conduite addictive. La fréquence et la prégnance des troubles émotionnels liés à des traumatismes psychiques est une donnée régulièrement rapportée parmi les facteurs qui favorisent, voire déterminent l’abus de drogues et les addictions (Fidelle, 2009 ; Aderhold, 2013). Si cette corrélation est à présent corroborée par de nombreuses études épidémiologiques et cliniques, elle est encore insuffisamment prise en compte sur le plan thérapeutique et constitue un enjeu majeur des accompagnements des personnes qui sollicitent nos dispositifs (CSAPA, CAARUD…).