PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59-1, janvier-mars 2018, pp. 7-36.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Chômage de longue durée, Consommation, Foyer, Budget familial, Conditions de vie, Changement, Recherche, Crédit, Espagne
Cet article porte sur les réaménagements de consommation face au chômage de longue durée, à travers le cas des chômeurs espagnols dans la récession de 2008. Pour ce faire, il présente l’étude approfondie par ethnocomptabilité du budget d’un couple de chômeurs issus des petites classes moyennes. Il décrit et analyse les modifications de leurs consommations en termes monétaires (coefficients budgétaires) mais aussi pratiques (organisation des dépenses de manière à les réduire). L’article montre que ces changements engagent une dimension matérielle en termes de conditions de vie (privation), mais aussi un versant symbolique à travers les rapports au futur selon que sont distinguées différentes échéances de consommation (du quotidien au long terme). Enfin, le crédit immobilier est un poste budgétaire structurant et gagnerait à être mieux documenté dans les enquêtes de consommation. Cette contribution ouvre la voie à une comparaison raisonnée et empiriquement étayée des pratiques budgétaires et des conditions de vie à l’échelle européenne, en remettant au centre leur dimension monétaire sans pour autant s’y restreindre.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 26, automne 2018, pp. 185-195.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Cadre, Comportement, Coopération, Créativité, Développement cognitif, Équipe, Groupe, Inconscient, Jeu, Management, Mécanisme de défense, Psychosociologie, Recherche, Règle, Relation professionnelle, Représentation sociale, Stratégie, Symbole, Technologie numérique, Travail
La recherche en psychosociologie du travail dont est issu cet article porte sur l’utilisation d’un serious game (« jeu sérieux ») pour former des cadres au management d’équipe. L’auteur s’intéresse à la créativité et au travail par la médiation du jeu. Elle appuie sa réflexion sur le concept théorique du jeu tel que défini par Winnicott ainsi que sur les différences sémantiques, en anglais, entre « play » et « game ». En partant de ses observations de 16 situations de jeu et des entretiens associés avec les 44 cadres volontaires rencontrés, elle a constaté un degré faible de créativité. La question s’est posée de comprendre quelles sont les conditions qui ont empêché dans l’expérience du jeu la créativité. L’une des raisons fait référence aux conduites défensives dans les groupes.
À partir d’entretiens cliniques menés avec cinq enseignants juifs entre 2015 et 2017, le présent article observe la rencontre entre la condition juive et l’expérience enseignante dans le contexte socio-historique actuel marqué par la montée d’un antisémitisme multiforme présent dans l’espace scolaire. Il repère la judéité comme mobile, ressource, inconfort et épreuve. Il recense les stratégies professionnelles, sociales ou institutionnelles que chacun mobilise pour réassurer sa position et poursuivre l’exercice de son métier. Il questionne les effets sociopolitiques induits par une potentielle fragilisation professionnelle de ces enseignants.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-4, octobre-décembre 2017, pp. 545-576.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Couple, Alimentation, Femme, Homme, Santé, Analyse comparative, Recherche, Genre, Classe sociale, Vieillissement
La vie en couple est-elle bénéfique pour les hommes et pour les femmes, ou pour les hommes au détriment des femmes ? Comment un événement biographique comme la perte du conjoint s’insère-t-il dans le processus du vieillissement ? Nous abordons ces questions à travers une pratique quotidienne qui se déroule largement dans l’espace domestique tout en étant un bon indicateur d’un style de vie conforme aux recommandations de santé et aux goûts dominants : la consommation quotidienne de légumes. Nous utilisons la cohorte épidémiologique Gazel de l’Inserm dont les 20 625 enquêtés sont suivis depuis 1989. Les hommes voient leur consommation de légumes décroitre plus que les femmes quand ils connaissent une rupture d’union. Leur consommation est aussi plus sensible à la position sociale de leur conjointe. La consommation de légumes des femmes ne diminue qu’après la rupture d’une union avec un homme de situation socioprofessionnelle modeste. Nous concluons que, dans notre population d’étude vieillissante, la conjugalité bénéficie aux deux conjoints, mais plus aux hommes qu’aux femmes. Cet article propose un apport méthodologique sur le traitement des non-réponses dans des données de cohorte, et théorique en discutant la possibilité d’une intersection entre genre, classe et statut conjugal dans la sphère domestique.
Paru dans la revue Forum, hors-série 2017, septembre 2017, pp. 44-55.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche, Philosophie, Sciences humaines et sociales, Travail social, Expérience, Deleuze (Gilles), James (William), Whitehead (Alfed North)
La question traitée dans ce texte consiste à saisir si, dans la perspective du courant de la philosophie pragmatiste, nous pouvons proposer une conception de la recherche dont nous pouvons faire usage dans les sciences humaines et sociales et plus particulièrement dans le travail social. Je vais situer mes propos dans un courant pragmatiste large sur une ligne passant par William James, Alfred North Whitehead et Gilles Deleuze.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 40, n° 1, mars 2016, pp. 3-23.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sciences humaines et sociales, Recherche, Éthique, Morale, Norme, Bureaucratie, Modèle
L’article analyse les prémisses, les modalités d’action et le fonctionnement actuel des comités d’éthique en recherche (CER) comme étant basés sur une éthique procédurale dont l’adoption et l’application en tant que modèle sont hautement problématiques. D’une part, le chercheur est constitué en déviant potentiel, en être moralement suspect. D’autre part, la science étant désormais redéfinie en activité potentiellement dangereuse, les CER s’affairent à la contrôler et s’ingèrent ainsi dans la procédure scientifique. L’article conclut en proposant de penser l’éthique non pas comme un principe mesurable, vérifiable et maîtrisable, mais plutôt comme un point d’équilibre à atteindre entre les diverses parties concernées.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 40, 2015, pp. 37-48.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Diplôme, Recherche, Expérience, Étudiant, Étranger
Cette contribution aborde une réalité des épreuves dans la vie des doctorants. Elle met l’accent sur le vécu des doctorants étrangers en France. Loin du fleuve tranquille, la thèse est pour beaucoup de jeunes chercheurs une lutte quotidienne entre recherche doctorale et recherche vitale. Ces épreuves, caractérisées d’existentielles par Boltanski, font référence au domaine des expériences vécues, par exemple des traumatismes, des souffrances (Boltanski, 2009). J’inscris ma démarche dans une sociologie pragmatique (Boltanski), plus particulièrement dans la perspective de « construire une approche qui tient compte de la capacité des acteurs à s’ajuster à différentes situations de la vie sociale (Nachi, 2006).
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 40, 2015, pp. 15-23.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche, Chercheur, Terrain, Enquête, Interaction
Le chercheur commet régulièrement des « erreurs de cadre » lorsqu’il mène ses investigations. Généralement, ces bourdes sont tues dans les productions académiques. On peut supposer qu’elles sont généralement vécues comme autant d’épreuves douloureuses par le chercheur. Le propos de cet article est de faire état de l’intérêt cognitif qu’il y a à analyser ses « erreurs de cadre ».