PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le trope prometteur de la technologie devient le corrélat de l'identité, à même de modifier la biologie du corps de l'homme. Valeurs et pratiques humaines sont impactées jusqu'à la définition même de l'humain. Cet article négocie et critique les possibilités matérielles et symboliques de l'utérus artificiel (UA). Il s'agit d'une ethnofiction qui propose une réflexion prospective sur les enjeux de société d'une telle révision de modèles de parentés (en tant que système de croyances). Au cœur de la définition de l'espèce, l'UA parachèverait de dissocier sexualité et reproduction ; enfin, de façon complémentaire à d'autres technologies de la reproduction, modifierait en profondeur le projet d'enfantement en proposant à chacun un désir d'enfant.
« Un bébé tout seul, ça n’existe pas. » Cette phrase célèbre de Winnicott concerne particulièrement l’action médico-sociale précoce et les CAMSP qui accueillent de très jeunes enfants avec leur famille. Si l’on considère la parentalité comme un processus maturatif qui permettra à un homme, une femme, de répondre aux besoins de leur enfant pour que celui-ci se développe le plus harmonieusement possible, les professionnels concernés se doivent d’accompagner les nouveaux parents dans une construction qui se révèle parfois difficile.
Dans ce numéro nous envisagerons des situations qui peuvent compliquer l’accès à la parentalité. Soit parce que l’enfant tant attendu se révèle "différent", "hors-norme", soit parce qu’il est adopté, soit parce que les parents eux-mêmes sont porteurs d’un handicap, soit parce que l’évolution de notre société multiplie des situations "particulières" : homoparentalité, monoparentalité, procréation médicalement assistée... Et parfois la parentalité déraille et l’enfant est maltraité... Nous chercherons à comprendre ce qui se joue dans ces diverses situations et nous réfléchirons aux moyens d’accompagner les enfants et les familles concernées.
Article de Marta Dominguez Folgueras, Laurent Lesnard
Paru dans la revue L'Année sociologique, vol. 68, n° 2, 2018, pp. 297-313.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Concept, Évolution, PACS, Mariage, Homosexualité, Couple, Démographie, Conditions de travail
La famille est souvent citée comme l’une des institutions sociales les plus importantes et fondatrices de la société : elle remplit des besoins matériels et affectifs essentiels et joue un rôle majeur pour l’intégration des individus dans la société. Bien que les familles continuent à tenir ces rôles, elles ont subi, en tant qu’institution sociale, des transformations importantes ces dernières années....
Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 37-48.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Famille, Identité, Rupture, Rejet, Adolescent, Famille recomposée, Religion, Idéologie, Transmission, Thérapie de couple
À l’adolescence, le mouvement de désaffiliation peut constituer un élément structurant de l’évolution subjective et la transformation identitaire qui s’ensuit une maturation vers l’âge adulte. Toutefois, dans beaucoup de ces cas de bascule identitaire, la désaffiliation se fait de manière abrupte, secrète, dans un refus total des valeurs des parents et des parents eux-mêmes. Les facteurs qui aboutissent à la désaffiliation familiale sont multiples : fragilité de la construction du moi, défaillances des structures sociales et du fonctionnement familial, primauté de valeurs de performance et de rapidité au détriment des liens. À partir d’une situation clinique de couple recomposé, l’auteur essaye d’analyser les effets des facteurs familiaux, incluant les diverses alliances inconscientes, qui contribuent à une transformation identitaire marquée chez un des enfants. Celle-ci, tournée vers la religion et l’idéologie, s'assoit sur une base de revalorisation narcissique et un chaos de la transmission.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 183-198rés.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie, Attachement, Théorie, Couple, Thérapie de couple, Modèle, Approche systémique
La théorie de l’attachement s’est avérée pertinente pour la compréhension clinique des difficultés relationnelles au sein du couple. Elle permet d’appréhender l’histoire individuelle de chaque membre de cette dyade à l’aune de son style d’attachement et de ses représentations relationnelles héritées de ses interactions précoces. Dans ce sens, la thérapie interpersonnelle basée sur l’attachement propose des perspectives intéressantes. Ainsi un modèle s’inspirant de cette approche a été étendu à la relation de couple, se focalisant d’abord sur la problématique d’attachement originelle de chaque partenaire avant d’aborder la dynamique conjugale.
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 139-150.
Mots clés : Enfance-Famille, Alcoolisme, Couple, Isolement, Mort, Séparation
Ce travail interroge la place occupée par l’alcool au sein du couple conjugal. Contrairement aux idées reçues, les auteurs soutiennent que l’alcool ne constitue pas un facilitateur de rupture du lien mais s’envisage plus comme un intercalaire venant prévenir le couple de la fusion. Pour chacun des membres du couple, l’alcool revêt une fonction dans l’économie psychique et c’est souvent à l’occasion de la séparation conjugale que se révèlent les fantasmes nouant les sujets entre eux. Le récit de la cure de Simone vient souligner que de tels couples peuvent s’instituer à partir du défaut d’élaboration de chaque sujet de la « solitude sereine ». Progressivement, le travail thérapeutique aura pour objet de permettre au sujet de découvrir sa « capacité à être seul », créatrice d’un nouveau lien à l’autre.
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 63-75.
Mots clés : Enfance-Famille, Don, Banque de sperme, Procréation médicalement assistée, Parentalité, Filiation, Stérilité, Couple
Au moment où le Comité consultatif national d’éthique s’est prononcé en juin 2017 en faveur de l’ouverture des dons des spermatozoïdes aux femmes en couple et aux femmes seules, les principes de gratuité et d’anonymat qui ont prévalu dans les banques de gamètes sont débattus. L’assistance à la procréation pour des raisons d’infertilité, jusque-là seule autorisée, répondrait dès lors à des raisons sociétales. L’article aborde, dans ce contexte, la façon dont les donneurs et les couples en attente de don sont accueillis actuellement au CECOS de Cochin. L’impossibilité d’enfanter « naturellement » est difficile à vivre. En cas de don hétérologue (avec donneur), les couples doivent surmonter la rupture partielle du lien biologique avec l’enfant, ce qui bouleverse les repères des filiations imaginaire et symbolique. Les couples sont accompagnés dans les étapes de ces procréations électives afin de pouvoir appréhender les enjeux psychiques de ces nouveaux scénarios de la parentalité.
Cet article propose une réflexion sur les spécificités de l’accès à la parentalité dans la famille lesbienne ayant recours à l’insémination avec donneur (IAD). Dans une telle configuration dissociant les dimensions biologique, sociale, juridique et symbolique, comment se mettent en place la fonction maternelle et la métaphore paternelle dans une conception d’enfant incluant la nécessité d’un donneur-géniteur ? À partir d’une vignette clinique est mis au travail un questionnement autour du père œdipien, des identifications au couple parental et ce qui constitue le désir d’enfant et de grossesse de la mère de naissance. De même, cet article vise à mettre en lumière la place que peut occuper le donneur dans une IAD. Donneur potentiellement mis en place de tiers imaginaire par la mère de naissance et contribuant ainsi à une ouverture possible à la métaphore paternelle.
De plus en plus de familles exposent les thérapeutes familiaux à des situations où le couple parental s’est réuni après une période de séparation. Sur la base d’une étude de cas, cet article met en évidence l’impact que peuvent avoir les retrouvailles parentales sur une famille (et notamment sur les enfants) et la complexité des processus psychologiques et systémiques qui peuvent être impliqués. La mise en récit collective de la période de séparation et de la trajectoire familiale semble nécessaire pour préserver la cohésion de la famille et permettre la redéfinition des relations.