Au cours des deux dernières décennies, le travail social peut s'enorgueillir d'une véritable (r)évolution, passé d'une culture orale dans laquelle nous pouvions argumenter une chose et son contraire, à une règle de l'écrit, de l'explicite, du critère, venant éclairer et rendre lisibles nos pratiques. Pour autant, n'y-a-t-il pas dans cet engouement des paradoxes pour lesquels la prise de risque est devenue impossible tant elle révèle les effets de nouvelles dispositions ?

L'auteur propose une réflexion sur la pédagogie et la formation comme prise de risque. En effet, si nous prenons en compte que la prise de risque n'est pas uniquement connotée négativement, comment les personnes qui forment acceptent-elles les enjeux vivants d'une altérité et d'une altération avec les êtres formés ?

À l'opposé de philosophies et de traditions orientales, l'histoire des idées en Occident a majoritairement prôné la séparation du sexe et de la connaissance et la distanciation des corps, dans l'éducation et l'enseignement. Dans certaines trajectoires d'étudiants, cependant, le sensuel ou le sexuel apportent un étayage à l'apprentissage des savoirs et à leur assimilation subjective. L'enseignant ou le formateur sont amenés alors à jouer le rôle de figure d'attachement. Cette posture impliquerait en amont que la démarche clinique soit reconnue partie intégrante d'un processus de formation et de professionnalisation.

Que devient le sens du travail éducatif dans un contexte sociétal bouleversé : primauté de l'image, évitement et fuite du réel, oubli de l'ordre symbolique ? De quelle façon faire lien (et/ou tiers) entre une société en soif d'idéal et la réalité quotidienne de l'accompagnement de personnes en difficulté et en souffrance ? Faut-il entendre, discuter et peut-être (re)définir les mots « danger » et « risque » ?

Travail réflexif réalisé par un groupe de professionnels permettant d'identifier et de mieux comprendre les jeux d'influence et les éléments déterminants opérant dans l'exercice d'une mesure d'AEMO : le cadre judiciaire, la dynamique relationnelle, les représentations du magistrat, les outils utilisés à l'interne (co-interventions, réunions d'évaluation, pluridisciplinarité).

Initiatives éducatives québécoises originales dont l'objectif est de valoriser l'existence des personnes déficientes intellectuelles : l'emploi de ces personnes dans un café, le parrainage de certaines d'entre elles par des personnes dites « ordinaires », la création de discothèques ouvertes à ces publics..

Une recherche à partir de l'action sociale sur les jeunes qui ont migré clandestinement présente des difficultés et des risques souvent liés à la position du chercheur qui est aussi travailleur social. Les chercheurs qui se placent dans la perspective académique ou extérieure aux acteurs des parcours migratoires entrevoient difficilement la complexité des parcours, pouvant ainsi tomber dans la victimisation, voire la criminalisation de leurs protagonistes. En même temps, les professionnels de l'action sociale qui travaillent quotidiennement auprès des migrants se retrouvent face à un dilemme : savoir davantage sur ceux qui entrent dans un État de façon clandestine ou éviter de savoir. Cet article analyse les différentes dimensions de l'éthique du travailleur social-chercheur qui étudie une population en situation de clandestinité.

La « pensée floue » correspond à l'expérience de l'individu contemporain. La vie quotidienne s'inscrit dans un monde abordé par les métaphores de la « mondialisation », de la « globalisation ». L'auteur précise le propos à partir d'une conceptualisation de la notion de « réseau fluide ». Il développe l'hypothèse que la recherche participative répond aux critères de la pensée floue. Son appropriation par les travailleurs sociaux correspond à la recherche d'un espace d'intervention, de mise en forme de la pratique.

Quels sont les savoirs qui sont produits et leurs modalités de construction ? Parle-t-on de savoirs de type analytique et discursif organisé sur la base d'un paradigme disciplinaire ou de savoirs pluriels à mobiliser en situation d'action ? Il existe donc plusieurs savoirs. En effet, des chercheurs et des acteurs sociaux tentent des expériences de co-construction des savoirs dans le cadre de « recherches collectives » avec une question centrale : peut-on hybrider les connaissances ?

La participation des travailleurs sociaux à la compréhension, au développement de nouvelles réponses aux questions d'insertion, de santé, de cohésion sociale, culturelle est devenue un enjeu et un défi pour la recherche en sciences sociales et, plus particulièrement, la recherche en travail social. Les recherches participatives sont des formes de recherche particulièrement adaptées pour comprendre et agir dans une société devenue complexe. En conséquence, la notion de recherche finalisée (ou déclinée selon les disciplines comme action, intervention ou participation) induit un changement épistémologique qui a bien évidemment des conséquences méthodologiques.