PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Rémi Gallou, Sabrina Aouici, Laurent Nowik
Paru dans la revue Retraite et société, vol. 2, n° 86, 2021, pp. 21-182.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Vieillissement, Mobilité géographique, Retraite, Personne âgée, Migration, Contrainte, Décision, Relation familiale, Qualité de la vie, Bien-être, Maintien à domicile, Habitat, Logement, Lien social, Résidence autonomie, Belgique, Maroc, France, Pays de Galles
L’étude des comportements résidentiels est un bon outil d’analyse des transformations sociales, démographiques et politiques qu’expérimentent les générations de retraités. Pendant leur retraite, les individus s’adaptent aux différents changements, que ce soit dans leur vie familiale ou leur environnement social et économique. C’est souvent le moment de réévaluer l’adéquation du logement et de son cadre immédiat aux modes de vie. Beaucoup de retraités recherchent davantage de bien-être, la proximité d’un proche, des services appropriés... Souhaitée ou subie, la mobilité résidentielle n’est pas anodine et, au-delà de sa dimension territoriale, elle modifie les configurations sociales et les solidarités qui sont déterminantes pour soutenir le vieillissement. Alors que certains retraités déménagent parfois plusieurs fois au cours de la retraite, d’autres en revanche confortent leur ancrage résidentiel en procédant à des améliorations de leur logement. Traiter de la mobilité résidentielle pendant la retraite est donc indissociable des réflexions sur le logement adapté au vieillissement et sur le maintien à domicile.
Ainsi, ce dossier de Retraite et société, à travers ses contributions issues de l’enquête française Amare ou de recherches menées dans d’autres pays, nous rappelle l’importance du lieu de vie avec l’avancée en âge.
Sommaire :
- Mobilité résidentielle et vieillissement : pour le meilleur et contre le pire. Sabrina Aouici, Laurent Nowik. Page 21 à 45
- Reconfigurations des logiques résidentielles et désinstitutionnalisation des parcours de vie. Céline Clément, Catherine Bonvalet. Page 47 à 69
- Mobilité de retraite et mobilité post-retraite en Belgique : qui a migré, migrera ? Jean-Paul Sanderson. Page 71 à 89
- Déménager au cours de la retraite, la recherche d’un équilibre entre idéal et compromis. Rémi Gallou. Page 91 à 116
- Mobilités résidentielles des retraités français au Maroc : entre choix hédonistes et enjeux familiaux. Jordan Pinel. Page 117 à 140
- Intégrer la mobilité résidentielle dans une politique de maintien à domicile. Une recherche exploratoire d’un service d’accompagnement au pays de Galles. Sarah Hillcoat-Nallétamby, Jim Ogg, Alexandra Sardani. Page 141 à 161
- Mobilité résidentielle en résidence autonomie : quelles reconfigurations des relations sociales et familiales ? Anne-Bérénice Simzac. Page 163 à 182
La question des personnes âgées de la rue n’apparaît pas comme centrale, que ce soit dans les études ou dans le discours public, peu s’en faut : ce sont plutôt les « jeunes en errance » qui focalisent l’attention des chercheurs et des politiques. Pourtant l’absence de domicile correspond à l’une des formes les plus extrêmes de la précarité, dans un monde contemporain de plus en plus urbanisé, comme vient d’ailleurs de le révéler de façon saillante et crue la crise sanitaire inédite liée au Covid-19. Qui plus est, lorsqu’on est âgé.
Alors, comment vivent les sans-domicile vieillissants au quotidien ? Comment ce vieillissement influence-t-il, voire détermine-t-il, les possibilités d’action au jour le jour ? Et que peut vouloir dire « se réinsérer » pour des sans-abri de 60 ou 70 ans en proie à une logique d’abandon de soi ? Quelles institutions médico-sociales accueillent les personnes vieillissantes ayant un parcours de rue et comment les prennent-elles en charge ? Et puis, de fait, la question de la projection identitaire se pose différemment à 70 ans... Ainsi, la logique de « projet de vie » ne peut pas s’appliquer dans les mêmes termes qu’au début ou au mitan de la vie.
Ainsi, à travers les différentes contributions qui forment ce dossier, Retraite et société souhaite rappeler les particularités de ces sans-abri que l’âge discrimine au quotidien et exclut le plus souvent des possibilités existantes de réinsertion.
Paru dans la revue Retraite et société, vol. 2, n° 84, 2020, pp. 13-40.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Bien-être, Vieillissement, Classe sociale, Inégalité, Enquête, Conditions de vie, Catégorie socioprofessionnelle
Cet article s’intéresse aux conceptions subjectives du « bien-vieillir » chez les plus de 40 ans en France. Nous tentons de mettre au jour les facteurs explicatifs de ces conceptions, en prêtant une attention particulière au rôle du statut socio-économique. Pour cela, nous analysons des données issues d’une enquête quantitative originale menée en 2016 auprès d’environ 1730 adhérents d’une mutuelle. Dans l’ensemble, bien vieillir signifie surtout être satisfait de sa santé, de sa situation financière, de sa vie familiale et de son couple. Les conditions d’existence ont un retentissement sur les conceptions du bien-vieillir. En effet, dans les milieux plus favorisés, bien vieillir est plus souvent synonyme de bonne santé, de sociabilité et de projets, tandis que dans les milieux plus défavorisés, l’accent est davantage porté sur la satisfaction vis-à-vis du logement et de son environnement, ce qui pourrait renvoyer à des conditions d’habitat plus souvent insatisfaisantes et au « choix du nécessaire ».
Article de Rita Grin Debert, Nadya Araujo Guimaraes, Helena Hirata
Paru dans la revue Retraite et société, vol. 2, n° 84, 2020, pp. 97-120.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Travail-Emploi, Vieillissement, Inégalité, Politique sociale, Travailleur âgé, Dépendance, Brésil
Le Brésil, pays marqué par des profondes inégalités sociales, subit actuellement une transition démographique accélérée entraînant un vieillissement de sa population. L’émergence de nouvelles inégalités constitue une première facette du phénomène. Les personnes âgées, en particulier les plus pauvres, jouent un rôle important dans l'apport d'un revenu à leur famille ; cela découle à la fois de leur participation au marché du travail et de l'importance des droits en matière d'emploi qui ont été récemment introduits en leur faveur. Par ailleurs, on constate que la demande de care envers les personnes âgées dépendantes se développe depuis que le nombre de femmes en emploi augmente. Les réseaux d’entraide familiaux et de voisinage restent cependant très actifs parmi les catégories sociales les plus modestes.
La seconde facette concerne les politiques publiques. Même si le pays compte un grand nombre de propositions, lois, ordonnances et mesures, telles que le Statut des personnes âgées (Estatuto do Idoso), la Politique nationale des personnes âgées (Política Nacional do Idoso – PNI), les commissariats de police pour la protection aux personnes âgées, etc., les disparités persistent. Lorsqu’elles sont appliquées, ces mesures bénéficient surtout aux personnes âgées autonomes, les politiques pour les personnes dépendantes restant toujours à un niveau très local. Le résultat constitue donc un véritable paradoxe : les conquêtes les plus en phase avec les directives internationales concernant le vieillissement finissent par accentuer les inégalités sociales.