PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 35-54.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Grossesse, Adolescent, Transfert, AEMO, Parentalité, ASE, Éducateur spécialisé, Filiation, Contre-transfert
Cet article interroge le sens du passage par la grossesse à l’adolescence dans le cadre d’un accompagnement éducatif de type AEMO intensive. À l’aide de la situation clinique d’une jeune fille à tendance antisociale sera mis au travail l’enjeu d’un dispositif en double portage afin de soutenir l’analyse du vécu contretransférentiel des éducateurs. Une discussion s’engagera autour de l’importance de mobiliser le réseau, de constituer un appareil psychique de suppléance, une fonction pare-excitante et pare-désinvestissante à même de contenir et soutenir l’évolution du sujet.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 151-166.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Relation enfant-parents, Genre, Parentalité, TRANSSEXUALISME, Identité sexuelle
Alors que les premiers cas d’incongruence de genre chez l’adulte remontent au début du XXe siècle, le cas particulier de l’incongruence de genre chez l’enfant connaît actuellement d’importants changements constituant une véritable mutation du phénomène. Afin d’exposer et de mieux comprendre ce changement, dans un premier temps, cet article présentera les travaux théoriques et/ou cliniques pouvant être considérés comme incontournables sur ce sujet, à savoir les travaux de Stoller, de Butler et de Laplanche. Ensuite seront abordés le changement de paradigme du syndrome transsexuel à la santé transgenre et les oppositions entre l’approche « prudente » et l’approche gender affirmative. Enfin, dans le but d’illustrer ces éléments, l’article présentera le cas de Marcia, mère de trois enfants dont George, le petit dernier, présente une incongruence de genre.
Le trope prometteur de la technologie devient le corrélat de l'identité, à même de modifier la biologie du corps de l'homme. Valeurs et pratiques humaines sont impactées jusqu'à la définition même de l'humain. Cet article négocie et critique les possibilités matérielles et symboliques de l'utérus artificiel (UA). Il s'agit d'une ethnofiction qui propose une réflexion prospective sur les enjeux de société d'une telle révision de modèles de parentés (en tant que système de croyances). Au cœur de la définition de l'espèce, l'UA parachèverait de dissocier sexualité et reproduction ; enfin, de façon complémentaire à d'autres technologies de la reproduction, modifierait en profondeur le projet d'enfantement en proposant à chacun un désir d'enfant.
Paru dans la revue Dialogue, n° 220, juin 2018, pp. 73-86.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Psychanalyse, Relation enfant-mère, Parentalité, Séparation, Trouble du comportement, Dysharmonie évolutive, Relation familiale, Travail d'équipe, Thérapie de groupe, Cadre thérapeutique, Relation enfant-parents, Russie
L’article présente les principes d’organisation d’un programme thérapeutique dans son contexte culturel russe. Nous avons suivi l’évolution du cadre groupal mère-enfant vers la thérapie multifamiliale (TMF). L’émergence massive des phénomènes de groupe, illustrée par une séquence clinique, a conduit au changement de paradigme au profit de la psychanalyse multifamiliale groupale. Encadré par une équipe de psychologues, le dispositif TMF s’adresse aux enfants présentant troubles du comportement, dysharmonie ou bien retard du développement. La constellation équipe-familles, que l’auteur propose d’appeler un néo-groupe thérapeutique multifamilial (Granjon, 1987), favorise les remaniements des liens parents-enfants. L’apport du travail en équipe est précieux pour penser le groupe psychanalytique multifamilial.
Article de Béatrice Gabet, Jalal Jerrar Oulidi, Marie Thomas
Paru dans la revue Dialogue, n° 220, juin 2018, pp. 25-35.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Parentalité, Famille, Groupe, Médiation, Jeu, Protection de l'enfance, Parole, Accompagnement social, Soutien à la parentalité, MECS, Contrainte, Souffrance psychique, Travail social, Relation équipe éducative-famille, Émotion
Dans le cadre de leur travail en protection de l’enfance, les auteurs de ce texte proposent une réflexion sur une expérience particulière de groupes de parents. L’utilisation d’objets médiateurs est pensée comme support aux processus individuels et familiaux. L’expérience de près de cinq ans d’un dispositif (« Chemins de parents ») a montré que le jeu peut devenir un espace tiers lorsque la pensée est en panne, lorsque le dire n’est pas possible. Cet article reprend les supports théoriques qui furent une base du travail mené avec les familles pendant plusieurs mois et présente concrètement le dispositif tel qu’il a pu être mis en place. Il montre comment un objet de médiation ludique a permis d’ouvrir les champs du possible en matière d’accompagnement, poussant les professionnels à sortir du conventionnel et apportant une légèreté facilitant de la part des parents l’expression de souffrances difficiles à évoquer.
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 63-75.
Mots clés : Enfance-Famille, Don, Banque de sperme, Procréation médicalement assistée, Parentalité, Filiation, Stérilité, Couple
Au moment où le Comité consultatif national d’éthique s’est prononcé en juin 2017 en faveur de l’ouverture des dons des spermatozoïdes aux femmes en couple et aux femmes seules, les principes de gratuité et d’anonymat qui ont prévalu dans les banques de gamètes sont débattus. L’assistance à la procréation pour des raisons d’infertilité, jusque-là seule autorisée, répondrait dès lors à des raisons sociétales. L’article aborde, dans ce contexte, la façon dont les donneurs et les couples en attente de don sont accueillis actuellement au CECOS de Cochin. L’impossibilité d’enfanter « naturellement » est difficile à vivre. En cas de don hétérologue (avec donneur), les couples doivent surmonter la rupture partielle du lien biologique avec l’enfant, ce qui bouleverse les repères des filiations imaginaire et symbolique. Les couples sont accompagnés dans les étapes de ces procréations électives afin de pouvoir appréhender les enjeux psychiques de ces nouveaux scénarios de la parentalité.
Cet article propose une réflexion sur les spécificités de l’accès à la parentalité dans la famille lesbienne ayant recours à l’insémination avec donneur (IAD). Dans une telle configuration dissociant les dimensions biologique, sociale, juridique et symbolique, comment se mettent en place la fonction maternelle et la métaphore paternelle dans une conception d’enfant incluant la nécessité d’un donneur-géniteur ? À partir d’une vignette clinique est mis au travail un questionnement autour du père œdipien, des identifications au couple parental et ce qui constitue le désir d’enfant et de grossesse de la mère de naissance. De même, cet article vise à mettre en lumière la place que peut occuper le donneur dans une IAD. Donneur potentiellement mis en place de tiers imaginaire par la mère de naissance et contribuant ainsi à une ouverture possible à la métaphore paternelle.
Les nouvelles techniques d’aide médicale à la procréation permettent d’offrir une réponse à la stérilité masculine depuis les années 1970. En parallèle à ces évolutions, des situations de stérilité nouvelles ont pu se faire connaître, telle celle des hommes transgenres, qui sont rencontrées en France par les centres de conservation des œufs et du sperme depuis les années 1990. Cette évolution invite à réfléchir aux enjeux de l’accès à une parentalité sans filiation biologique. À l’appui de trois vignettes cliniques qui interrogent précisément la question de la transmission au sein de la clinique du don de spermatozoïdes, les auteurs de cet article abordent le processus de parentalité articulé aux enjeux des questions de transmission. Il apparaît précieux de s’intéresser au motif amenant l’homme à demander un don de gamètes. Le don de spermatozoïdes peut imposer de reconsidérer les possibilités de la transmission selon la mythologie familiale. Les auteurs avancent l’importance de considérer la singularité de ces rencontres cliniques au regard de la créativité des ajustements inconscients observés.
Article de Delphine Rambeaud Collin, Sylvie Bourdet Loubère, Jean Philippe Raynaud
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 13-24.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Filiation, Don d'ovule, Gestation pour autrui, Statut juridique, Relation enfant-mère, Parentalité, Désir d'enfant, Roman familial
Les modalités contemporaines du « faire famille », conséquentes aux progrès de la médecine procréative, viennent questionner la filiation dans ses dimensions juridiques et psychiques. Cette revue de littérature a pour but de questionner le paradoxe du lien maternel induit par les grossesses obtenues par don d’ovocytes et par GPA, lien respectivement fondé soit sur la réalité de l’événement « accouchement », soit sur une réalité biologique par la transmission du patrimoine génétique. Si, d’un point de vue juridique, il est question de statuer sur la prévalence de l’une sur l’autre, la posture clinique nous amène à penser l’appropriation subjective de ce lien tant chez la devenant-mère que chez les enfants.