Rechercher un article, un ouvrage, une thèse

PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 31 à 40 sur un total de 363

Votre recherche : *

Différences d'origine et origine des différences : les résultats scolaires des enfants d'émigrés/immigrés en France du début de l'école primaire à la fin du collège

Article de Mathieu ICHOU

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 5-52.

Mots clés : Enfant de migrant, Scolarité, Réussite scolaire, Sociologie

Cet article a pour objectif de décrire et d'interpréter empiriquement les différences de résultats scolaires qui se constituent tout au long de la scolarité obligatoire entre enfants de natifs et enfants d'immigrés, et au sein des enfants d'immigrés en France. L'étude se fonde sur l'exploitation de deux enquêtes quantitatives : le « Panel 1997 » du ministère de l'Éducation nationale (N= 9 641) et l'enquête « Trajectoires et origines » de l'Ined (N= 21 761). La contribution de cet article à la sociologie des inégalités scolaires tient à quatre éléments : l'usage de catégories d'origines précises, qui montre l'importance de l'hétérogénéité scolaire au sein de l'ensemble « enfants d'immigrés » ; l'usage de la méthode d'appariement exact, qui permet de ne pas supposer un effet uniforme des propriétés sociales sur les résultats scolaires dans tous les groupes ; l'étude de la formation précoce des inégalités scolaires dès la première année de l'école primaire ; l'interprétation des différences de résultats scolaires par la prise en compte de caractéristiques sociales prémigratoires des immigrés.

url

Les dimensions contextuelles de la tolérance à l'égard des immigrés en France : effets de contact et de compétition

Article de François ABEL, Paul MAGNI BERTON

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 53-82.

Mots clés : Immigration, Sociologie, Représentation sociale, Racisme, Tolérance

Cette étude se propose dans un premier temps de faire une présentation des analyses des effets contextuels sur les attitudes individuelles vis-à-vis de l'immigration, i.e. des natifs vis-à-vis des migrants, qu'il s'agisse de la tolérance ou de la xénophobie. Deux effets contextuels opposés ont été mis en évidence par la littérature. L'effet de contact repose sur l'idée que, lorsqu'une personne est plus souvent en contact avec la population immigrée, elle est plus tolérante. L'effet de compétition a une incidence négative sur la tolérance et suppose que la xénophobie augmente lorsque les natifs se sentent en compétition économique avec la population immigrée. Dans un second temps, nous testons empiriquement ces deux effets à partir du volet français de l'« European values survey » en introduisant des données sur les départements dans lesquels vivent les enquêtés. Nous montrons alors qu'il existe bien un effet de contact et un effet de compétition sur la tolérance vis-à-vis des immigrés en France et que ces deux effets coexistent, qu'ils sont robustes et stables, même si le premier est sensible au niveau d'éducation des personnes. Enfin, nous mettons en évidence une interaction entre les deux effets : d'une part, l'effet positif de contact disparaît lorsque les personnes se trouvent dans un environnement de chômage élevé, et, d'autre part, l'effet négatif de compétition est plus important lorsque les personnes vivent dans des départements où la proportion d'immigrés est plus élevée.

url

Modernisation et bureaucratie : l'administration d'Etat à l'aune du privé

Article de Danielle GUILLEMOT, Gilles JEANNOT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 83-110.

Mots clés : État, Bureaucratie, Administration, Sociologie, Organisation, Ressources humaines, Fonction publique, Organisation du travail, Secteur public, Secteur privé, Interaction

Le transfert de méthodes de gestion issues du secteur privé a régulièrement été présenté par les réformateurs de l'administration comme la solution à son mal supposé : la bureaucratie. L'article repose sur l'enquête « Changement organisationnel et informatisation » (COI), qui interroge les entreprises et administrations sur les outils de gestion qu'elles utilisent, et leurs salariés sur divers aspects du travail, comme les incitations salariales ou les modalités de prescription et de contrôle. De ce regard porté sur l'administration, à partir de catégories habituellement mobilisées pour décrire le travail dans les entreprises, il ressort que, si la politique salariale suit encore un modèle égalitaire de fonctionnariat, la prescription et le contrôle du travail peuvent dans certains cas - et en particulier dans les ministères économiques et financiers, qui ont le plus mis en ouvre les nouveaux outils de gestion - être plus poussés que ce que l'on observe dans les secteurs comparables du privé. L'appropriation des méthodes de gestion issues du privé se traduit ainsi moins par un affaiblissement que par un plus net accomplissement de la bureaucratie.

url

Victimation et insécurité en Île-de-France : une analyse géosociale

Article de Renée ZAUBERMAN, Philippe ROBERT, Sophie NEVANEN, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 111-153.

Mots clés : Insécurité, Perception, Victime, Sociologie, Espace, Quartier, Environnement, Classe sociale, ILE DE FRANCE

À partir de données de cinq enquêtes successives réalisées entre 2001 et 2009 par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France, cet article analyse les différentes combinaisons de la victimation et du sentiment d'insécurité selon la localisation des enquêtés. La complexité de la situation vient du fait que ces deux dimensions ne fonctionnent pas de la même manière. L'exposition au risque de victimation dépend beaucoup de l'implantation : Paris et sa proche banlieue Nord constituent une zone où il est élevé ; le reste de la région est moins exposé. Le sentiment d'insécurité fonctionne autrement : il apparaît surtout lié au rang social. Ceux qui bénéficient de multiples capitaux ne présentent guère de crispations sécuritaires : la délinquance ne constitue jamais à leurs yeux qu'un enjeu mineur qu'ils y soient exposés ou non. L'insécurité est au contraire l'apanage des classes populaires et des petites classes moyennes, mais elle ne fonctionne pas toujours de la même manière selon que l'on se situe dans la proche banlieue populaire ou aux confins de l'Île-de-France.

url

Modèles éducatifs et attitudes des jeunes : une exploration comparative internationale

Article de Nicolas MONS, Marie DURU BELLAT, Yannick SAVINA

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 589-622.

Mots clés : Éducation, Sociologie, Modèle, Enseignement, Programme d'enseignement, École, Attitude, Élève

Alors qu'une solide tradition de sociologie du curriculum s'est développée dans les pays anglo-saxons, peu de recherches empiriques concernent, en France, les contenus d'enseignement. L'article présente les résultats d'une recherche examinant comment, dans une variété de pays, se structurent les curricula, et explore si des liens peuvent être établis avec les attitudes observées par ailleurs chez les élèves. Il met en évidence trois grands modèles curriculaires idéal-typiques : à des systèmes éducatifs fondés sur une « éducation totale » s'opposent deux modèles fondés soit sur les matières académiques, soit sur la vie professionnelle. Ces différenciations de contenus d'enseignement s'inscrivent dans des organisations pédagogiques et sociales au sein de l'école différentes. L'hypothèse de relations entre, d'un côté, les attitudes des élèves et, de l'autre, ces modèles curriculaires et les organisations sociales qui les accompagnent au sein de l'école est confortée partiellement, même si ce résultat est évidemment contingent à la construction des variables d'attitudes dans la base de données utilisée (PISA). Mais de manière plus générale, c'est la possibilité d'évaluer les « effets » de l'éducation qui est questionnée, notamment dans le domaine des attitudes.

url

Economies morales et justices locales

Article de Didier FASSIN

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 651-655.

Mots clés : Morale, Justice, Sociologie, Vie politique, Idéologie, Interaction, Institution, Norme sociale

Ce que nous cherchons à saisir, c'est le double mouvement par lequel les politiques trouvent leur expression dans des institutions qui circonscrivent les pratiques des agents et, simultanément, les pratiques des agents façonnent les institutions qui, à leur tour, configurent les politiques, en considérant les institutions non comme des réceptacles des unes et des autres, mais comme des dispositifs qui régulent en même temps qu'ils sont régulés. Notre analyse porte sur des institutions particulières : celles qui ont à voir avec l'action de rendre la justice.

url

Comment on juge l'asile : l'institution comme agent moral

Article de Didier FASSIN, Carolina KOBELINSKY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 657-688.

Mots clés : Droit d'asile, Sociologie, Justice, Perception, Vie politique, Institution

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'asile a fait l'objet d'une institutionnalisation dans le cadre de la Convention de Genève de 1951. En France, la Cour nationale du droit d'asile examine les recours des déboutés de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides. Son activité se déploie dans un contexte où le discours public fait prévaloir le doute sur le bien-fondé de la majorité des demandes, le taux d'admission en première instance étant passé de neuf à un sur dix en trois décennies. Nous nous intéressons à la manière dont les transformations de l'économie morale de l'asile, de la confiance au soupçon, se traduisent dans les pratiques de justice locale, fondées sur des principes d'indépendance et d'équité. Nous appuyant sur une enquête par observation et entretien conduite pendant dix-huit mois, nous analysons les recommandations des rapporteurs et les décisions des formations de jugement. Nous montrons qu'au-delà de la diversité de leur profil sociologique les rapporteurs se distinguent peu dans leurs avis, tandis que, sous l'effet des logiques institutionnelles, les différences entre les formations de jugement se corrigent. La tension qui s'instaure ainsi entre les idéaux et les normes de la protection asilaire, d'une part, l'injonction des politiques et la routine des pratiques, d'autre part, se résout dans le sentiment que le principe de l'asile est d'autant mieux défendu que l'accès en est restreint.

url

Protéger les mineurs - contrôler les migrants : enjeux émotionnels et moraux des comparutions de mineurs enfermés aux frontières devant le Juge des libertés et de la détention

Article de Nicolas FISCHER

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 689-717.

Mots clés : Mineur isolé, Contrôle, Zone d'attente, Enfermement, Morale, Représentation sociale, Émotion, Justice, JUGE DES LIBERTES ET DE LA DETENTION

Les mineurs étrangers isolés arrêtés aux frontières françaises sont aujourd'hui enfermés dans les Zones d'attente pour personnes en instance des espaces aéroportuaires, mais ils comparaissent ensuite devant un Juge des libertés et de la détention qui décide de leur maintien ou de leur libération sur le territoire. En combinant des observations d'audiences et des entretiens réalisés avec leurs acteurs, cette contribution décrit l'ordre émotionnel et moral autour duquel s'organisent localement ces comparutions. Traversées par une tension entre deux représentations des mineurs (vulnérables et à protéger, ou migrants irréguliers à réprimer), elles se caractérisent tout d'abord par « l'ancrage compassionnel » des débats, supposant un accord général sur les égards à témoigner aux jeunes justiciables. Mais l'enquête met également en évidence la circulation des valeurs et des qualifications morales que cet ancrage autorise - une mesure apparemment répressive pouvant ainsi être paradoxalement valorisée comme une mesure de protection dans certaines circonstances.

url

La discipline des sentiments : responsabilisation et culpabilisation dans la justice des mineurs

Article de Sébastien ROUX

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 719-742.

Mots clés : PJJ, Justice, Mineur, Éducation spécialisée, Répression, Travail éducatif, Enquête, Justice des mineurs, Responsabilité, Culpabilité, Émotion

En France, la justice des mineurs se distingue officiellement par le primat de l'« éducatif » sur le « répressif », tel qu'énoncé par l'ordonnance du 2 février 1945. Cette volonté affirmée des autorités politiques et judiciaires s'est traduite par le développement d'institutions dédiées, en charge d'une politique d'encadrement spécifique. Mais en quoi consiste leur travail éducatif ? Dans un contexte marqué par une bureaucratisation croissante du travail sociojudiciaire, comment les agents en évaluent-ils la portée et l'efficacité ? A partir d'une enquête conduite auprès d'une unité de milieu ouvert de la Protection judiciaire de la jeunesse et d'un tribunal pour enfants de la région parisienne, l'ethnographie montre que les professionnels accordent une importance particulière à la transformation du rapport à soi et aux autres. Un « accompagnement réussi » doit favoriser l'émergence et l'expression de responsabilité et culpabilité, deux émotions investies d'une capacité réparatrice et rédemptrice. Marques d'un encadrement sociojudiciaire abouti, ces sentiments - au coeur de l'économie morale de la délinquance juvénile - témoigneraient d'une transformation subjective, justification au travail déployé et condition au pardon. L'importance accordée à la responsabilité et à la culpabilité participe ainsi d'une disciplinarisation des sentiments qui cherche à corriger non plus les actes, mais les personnes.

url

Contribution à l'histoire des débats sociologie/psychanalyse Westermarck - Durkheim et Freud face à « l'horreur de l'inceste »

Article de Bertrand PULMAN

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 623-649.

Mots clés : Inceste, Théorie, Sociologie, Psychanalyse, Débat, Inconscient, Culture, Interdit, Transgression, Désir, Loi, Statut social, Sciences humaines et sociales, WESTERMARCK (EDWARD), DURKHEIM (EMILE), FREUD (SIGMUND)

En 1891, le sociologue finlandais Edward Westermarck publie The history of human marriage, considéré comme l'un des textes fondateurs des études modernes sur la famille dans la mesure où il rompt nettement avec certains présupposés évolutionnistes. Dans cet ouvrage, Westermarck affirme que la prohibition de l'inceste provient d'une aversion innée pour les rapports sexuels entre les personnes ayant vécu ensemble depuis leur prime jeunesse. Très vite, cette affirmation a été contestée, notamment par Emile Durkheim et Sigmund Freud. Il en a résulté une importante discussion, constituant l'une des matrices des débats sociologie/psychanalyse. Nous restituons ici le déroulement et la configuration de cette controverse, pour en dégager ensuite les principaux enjeux : la signification inconsciente de la crainte de l'inceste, la dimension culturelle de la prohibition, le statut social de la transgression. Ceci conduit à souligner les différences dans le traitement de la thématique de l'inceste, non seulement entre les sciences sociales et la psychanalyse, mais aussi à l'intérieur des sciences sociales, entre la sociologie et l'anthropologie. L'aspect nécessairement transférentiel d'une telle problématique est mis en relief.

url