PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 77-86.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Législation, Droits des femmes, Autorité parentale, Justice, Reconnaissance
Si l’on ne peut nier les avancées législatives en matière de protection des femmes victimes de violences conjugales, notamment depuis 2010, des limites apparaissent dans l’application des textes en vigueur aujourd’hui. Dans les procédures pénales comme civiles, les femmes peinent à être entendues, confrontées au « parcours de la combattante » face à une justice insuffisamment formée et qui manque de moyens. Les associations spécialisées proposent des pistes pour une justice qui entende les violences conjugales dans leur gravité dès les premiers faits dénoncés.
Des magistrats, experts et travailleurs sociaux expliquent le rejet d’un parent par un enfant en s’appuyant sur une notion infondée scientifiquement : l’aliénation parentale. À partir d’entretiens avec des mères séparées en France, nous découvrons qu’elle est mentionnée dans un contexte de violences conjugales. Son usage s’inscrit dans les tactiques des hommes violents pour maintenir le contrôle coercitif après la séparation. Interpréter les situations à partir de cette notion favorise non seulement l’occultation des violences, mais compromet également les droits et la sécurité des victimes.
Malgré une reconnaissance croissante de la réalité des enfants qui vivent dans un contexte de violence conjugale, une attention limitée a été portée à leur parole et à leur participation dans les interventions et dans les procédures visant à assurer leur sécurité et leur bien-être. Les auteurs insistent sur l’importance de reconnaître les enfants comme des acteurs sociaux compétents qui dévoilent les situations de violence conjugale. Ils abordent les enjeux en lien avec la participation des enfants dans les interventions et dans les processus décisionnels.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 50-61.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Psychanalyse, Genre, Culture, Brésil
Cet article analyse certaines théorisations psychanalytiques de la violence conjugale, à la lumière d’une expérience clinique auprès de femmes souffrant de violences conjugales dans la banlieue de São Paulo. Cette recherche s’inscrit dans une étude mettant en correspondance la psyché et le champ social. La violence conjugale contre les femmes repose la question de l’historicité de la théorisation, de son inscription sociale, culturelle, politique, autant d’interrogations que les études de du genre ne manquent pas de formuler à la psychanalyse.
L’article présente les résultats d’une étude auprès de femmes qui se sont adressées à un centre antiviolence en Italie à l’époque du Covid. Elles étaient interrogées sur l’existence de symptômes de détresse psychologique, leurs conditions de vie et les violences. Toutes subissaient des violences diverses de la part d’un partenaire ou ex-partenaire. L’intensité de la violence ainsi que son évolution (augmentation ou diminution) récente étaient liées à la fréquence des symptômes. Ces résultats confirment les relations étroites, mais pas toujours suffisamment reconnues, entre violence et santé des femmes.
Article de Marion Tillous, Eva San Martin, Pauline Delage
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 31-38.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Prise en charge, Épidémie, Isolement, Espace, Territoire, Milieu rural, Covid-19, Haute Garonne, Isère
Le présent article expose les recherches menées sur les effets des mesures sur les violences conjugales et leur prise en charge en réponse à la crise sanitaire, avec une approche géographique. Le principal résultat est que si ces mesures ont amplifié les violences conjugales, elles n’ont pas modifié leur nature, elles sont simplement entrées en résonance avec la logique spatiale des agresseurs : la crise sanitaire peut donc être prise comme un miroir grossissant des dynamiques spatiales à l’œuvre dans les violences conjugales et des problématiques transversales à leur prise en charge.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 94, novembre 2022, pp. 27-40.
Mots clés : Enfance-Famille, Séparation, Conflit, Couple, Emprise, Violence conjugale, Expertise, Juge des enfants
Les séparations qualifiées de "conflictuelles" soumises à une expertise familiale par le biais d’un juge des enfants recouvrent fréquemment une situation de violence conjugale insuffisamment repérée par les professionnels. Cette violence peut revêtir différentes formes plus ou moins directes, mais détient toujours un potentiel délétère pour le développement de l’enfant. Nous présenterons le dispositif d’expertise que nous avons développé pour appréhender plus finement ces situations et détaillerons l’analyse des mécanismes conduisant à cette méprise sur le caractère asymétrique du conflit, ainsi que les configurations psychopathologiques en jeu dans ces dynamiques familiales mises en lumière par notre pratique expertale.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 207, novembre 2022, 147 p..
Mots clés : Enfance-Famille, Droit de la famille, Divorce, Séparation, Procédure, Médiation familiale, Homoparentalité, Pension alimentaire, Violence conjugale
Depuis les années 1970, l'action publique visant les séparations conjugales a connu des transformations profondes. La libéralisation des procédures judiciaires, suivie par la déjudiciarisation d'une partie des affaires familiales (en direction des professions libérales du droit et de la branche Famille de la Sécurité sociale), de même que la montée en puissance des politiques redistributives à destination des familles monoparentales, accentuent les interdépendances entre le champ juridique et l'Etat social. Ce dossier analyse les logiques d'action respectives de ces différents groupes professionnels et organisations. Il souligne leurs contributions aux inégalités de classe et de genre qui s'amplifient dans le processus de séparation.
La valorisation croissante de la médiation familiale, de même que la procédure de divorce par acte d'avocat mise en place en 2017, méritent d'être évaluées à l'aune de leurs incidences sur ces inégalités (1ère partie). Ces dernières sont d'abord économiques, les femmes et les enfants étant particulièrement appauvris par les séparations. A cet égard, certains dispositifs sociaux ont fait l'objet de réformes récentes (intermédiation des pensions alimentaires) tandis que d'autres restent à améliorer (Allocation de soutien familial, prise en compte des pensions dans le système sociofiscal...) (2ème partie). La lutte contre les violences intrafamiliales, avant, pendant et après les ruptures d'union, constitue un autre enjeu majeur, longtemps délaissé mais aujourd'hui investi tant par l'institution judiciaire que par l'Etat social (3ème partie).
Paru dans la revue Informations sociales, n° 207, novembre 2022, pp. 106-115.
Mots clés : Enfance-Famille, Divorce, Séparation, Violence conjugale, Genre, Politique sociale, Mesure d’éloignement, Décision de justice, Protection civile, Danger, Autorité parentale, Parentalité, Statistiques
Sur la base d’une enquête ethnographique et statistique, cet article étudie les conditions d’application de l’ordonnance de protection dans les juridictions familiales. Il précise d’abord le sexe et le profil social des bénéficiaires, ainsi que les situations de violences qu’elles invoquent pour appuyer leur demande de protection. Il revient ensuite sur les attentes formulées à l’occasion de ces procédures et la manière dont les juges aux affaires familiales y réagissent quand ils considèrent la demande de protection fondée. Ce faisant, il propose une réflexion sur l’efficacité de la contribution des juridictions civiles à la lutte contre la violence masculine dans le couple.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 207, novembre 2022, pp. 98-105.
Mots clés : Enfance-Famille, Divorce, Séparation, Violence conjugale, Genre, Parentalité, Politique sociale
L’enquête nationale quantitative « Violences et rapports de genre » (Virage) montre que la période de séparation conjugale est caractérisée par une recrudescence des violences, particulièrement pour les femmes qui subissent des atteintes psychologiques, physiques et sexuelles souvent graves. Les hommes en déclarent beaucoup moins, surtout psychologiques et peu graves. Ces violences à l’encontre des femmes perdurent après la séparation. Au cours de la vie, séparations et violences conjugales entretiennent des liens étroits et réciproques qui ont des conséquences graves et durables sur les parcours de vie féminins, notamment en termes d’affects et de santé somatique et psychique. Les femmes se protègent en s’éloignant de la conjugalité. Elles activent encore peu les recours institutionnels, lesquels apportent des réponses insuffisantes.