PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
En France, plus de trois millions de personnes se revendiquent homosexuelles ou bisexuelles et de 200 à 300 000 enfants auraient un parent homosexuel. L’homoparentalité est au centre de nombreux débats sociopolitiques. On repère également une intensification de la recherche scientifique, dans ce domaine, au cours de ces dernières décennies. Cette revue systématique de la littérature visait deux principaux objectifs : 1) identifier les effets de l’homophobie intériorisée sur la santé mentale et l’adaptation sociale des parents homosexuels ; 2) identifier les effets de l’homophobie intériorisée sur le développement psychologique et social des enfants de parents homosexuels. La recherche a été effectuée sur un total de 87 840 publications scientifiques, portant sur l’homoparentalité, extraites des bases de données scientifiques informatisées : SciELO, PubMed, PsycINFO, SCOPUS, Medline, ProQuest et Web of Science. Dans cette étude, 79 études empiriques et expérimentales, publiées entre 1971 et 2020, ont été retenues. L’analyse des données montre que l’homophobie intériorisée est à l’origine de perturbations psychologiques chez les parents homosexuels et chez leurs enfants.
Paru dans la revue Lien social, n° 1300, 7 au 20 septembre 2021, pp. 12-13.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Toxicomanie, Drogue, Réduction des risques, Paris, Strasbourg
La France compte deux salles de consommation à moindre risque pour les usagers de drogue, l’une à Paris, l’autre à Strasbourg. L’expérimentation qui a permis ces ouvertures prend fin en 2022. Quel avenir pour ces structures ?
Paru dans la revue Futuribles, n° 443, juillet-août 2021, pp. 39-50.
Mots clés : Lien social-Précarité, Valeur, Tolérance, Civisme, Éthique, Homosexualité, Drogue, Euthanasie, Société, Corruption, Mariage, Union européenne, Europe
L'auteur "examine comment les Européens se positionnent vis-à-vis d'un certain nombre de questions éthiques (mariage, sexualité…) et civiques (fraude, corruption…), les caractéristiques culturelles ou géographiques qui s'en dégagent, et les grandes tendances que cette analyse met au jour. Il souligne ainsi un progrès généra commun, vers globalement plus de tolérance à l'égard des comportements des autres ; mais un double clivage, d'une part en les pays de 'est e ceux de l'ouest de l'Europe (…) d'autre part entre les enjeux éthiques (…) et les enjeux civiques (…). Enfin, au regard des évolutions passées la tendance, au sein de l'Union européenne, est clairement à une homogénéisation des valeurs de tolérance.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3192, 15 janvier 2021, pp. 38-39.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Psychothérapie, Addiction, Alcool, Drogue, Déni, Souffrance psychique, Prise en charge, CSAPA
Au lieu de faciliter l’expression de soi, les conduites addictives l’occultent. Au point que l’ennemi n’est pas le produit psychotoxique, mais la partie de soi qu’il faut faire taire. Et si l’acceptation d’un travail psychothérapeutique était un antidote à l’addiction ?
Depuis 1996, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a développé un dispositif d’enquêtes et de collecte d’information permettant de documenter de la manière la plus transversale possible le champ des drogues et des conduites addictives. L’OFDT est un opérateur public spécifique constitué sous la forme d’un groupement d’intérêt public (GIP) associant l’État (12 départements ministériels et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et la Fédération nationale des observatoires régionaux de santé (FNORS). Cet article permet de revenir sur l’histoire de l’OFDT, après vingt-cinq ans d’exercice, afin de tirer un bilan de la mise en œuvre d’un dispositif d’observation original, en France comme en Europe, mais également de réfléchir aux missions d’un observatoire public dans le cadre des politiques publiques de mobilisation contre les conduites addictives.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 87-112.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Observation, Drogue, Fête, Répression, Association, Réduction des risques, TREND (dispositif)
Cet article propose une synthèse de 20 années d’observation réalisées au sein d’événements festifs par le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend). La première partie est consacrée aux free-parties et aux effets de la politique de répression de ce type de fêtes sur leur forme, leur organisation, les évolutions des usages de drogues qui y ont cours ainsi que la présence d’acteurs de la politique de réduction des risques et des dommages. Si le caractère permissif des usages de drogues en free-parties est observé, il s’accompagne de limites sociales exprimées par les fêtards à l’égard de certains usages ou substances. La seconde partie rend compte d’observations dans des lieux festifs commerciaux (festivals, boîtes de nuits, bars et clubs, etc.) en pointant une contradiction contemporaine : en dépit des limites consécutives à la répression d’événements comme les free-parties, la politique de réduction des risques a pu s’y déployer ; paradoxalement, et malgré leur cadre légal, cela a moins été le cas dans les établissements et événements légaux.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 65-86.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Enquête, Drogue, Adolescent, Conduite à risque, Tabagisme, Méthode quantitative, ESCAPAD
Il faut attendre la fin des années 1990 pour que la France se dote d’un dispositif d’observation statistique des comportements d’usages de drogues en population générale. Ces enquêtes vont, dès le départ, viser l’ensemble de la population française et notamment les plus jeunes eu égard à l’enjeu de santé publique que constitue l’initiation précoce aux substances psychoactives aux premiers rangs desquelles on trouve les boissons alcoolisées, les cigarettes et le cannabis. Initier une enquête auprès des adolescents sur des comportements illicites n’allait pas de soi mais, en innovant tout en s’inspirant des enquêtes réalisées aux États-Unis, comme l’enquête Monitoring the future (MTF) ou l’European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs (ESPAD) menée dans d’autres pays européens, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) va concevoir en 2000 la première enquête ESCAPAD auprès des adolescents âgés de 17 ans, enquête dont le 9e exercice se déroulera en 2022. À partir de quelques exemples de résultats emblématiques de l’enquête, cet article revient sur les apports spécifiques d’un dispositif d’observation quantitatif et s’interroge sur son adaptation aux nouveaux enjeux méthodologiques comme à l’évolution du champ de l’addictologie.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 35-64.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Évolution, Consommation, Drogue, Addiction, Tabac, Alcool, Cannabis, Réduction des risques
Cet article retrace les principales évolutions observées en 20 ans en matière de pratiques d’usage de drogues et d’addictions en France (2000-2020), à l’aune du dispositif d’information mis en place depuis les années 1990. Il souligne la tendance à la baisse pour les deux produits les plus répandus : l’alcool, dont l’usage diminue de façon régulière depuis les années 1950, et, plus récemment, le tabac, qui fait l’objet d’une « dénormalisation ». Par contraste, la proportion d’usagers de cannabis progresse parmi les adultes, traduisant le vieillissement des générations ayant expérimenté ce produit au pic de sa diffusion, à partir des années 1990. Cependant, l’usage de cannabis recule parmi les plus jeunes, à l’image de la tendance européenne. Dans un contexte d’expansion de l’offre de drogues, cette synthèse revient sur les évolutions incitant à la vigilance (essor des stimulants, recours accru aux opioïdes légaux) et pointe quelques problématiques émergentes (irruption des nouveaux produits de synthèse, détournement de médicaments à des fins psychoactives, montée en charge des addictions sans substance).
Article de Tim Greacen, Antoine Simon, Emmanuelle Jouet
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 1-2, 2021, pp. 149-173.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Environnement social, Réduction des risques, Rétablissement, Journal intime
Au-delà de leur problème par rapport à l’addiction elle-même, les usagers de drogues illicites se trouvent souvent confrontés à des problèmes multiples d’abord d’ordre médical et psychologique, mais aussi relatifs à leur inscription dans la vie sociale en général. Si un nombre important d’études se sont focalisées sur la gestion des produits et des enjeux psychologiques qui les entourent, il existe peu de recherches s’adressant spécifiquement à la question de l’environnement social et de son impact sur le parcours de rétablissement des personnes. Dans le cadre de l’étude DURESS (Drug Use Recovery, Environment and Social Subjectivity), 25 usagers de drogues illicites suivis dans un centre parisien ont tenu des journaux de santé sur leur vie de tous les jours et les obstacles et facilitateurs rencontrés au cours de leurs parcours de rétablissement. Les questions de la vie familiale, de la vie sociale, du logement, de l’emploi et des contraintes administratives et juridiques y jouent un rôle majeur.