PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Parler des apports de l’engagement semble au fil des années être devenu une évidence. Cette tendance est particulièrement présente dans les politiques d’éducation et de jeunesse qui incitent à les identifier, les mesurer et les valoriser, mais aussi dans certaines organisations qui y trouvent une possibilité de faire valoir leur rôle dans la formation des jeunes. Or le risque est grand de ne saisir ces dits apports qu’au prisme de compétences repérables alors qu’ils relèvent de processus plus complexes. À partir d’une analyse de biographies de jeunes réalisées dans le cadre d’un projet de recherche sur la participation locale dans huit villes européennes (Partispace), cet article présente tout d’abord quatre types de carrières d’engagement, puis montre que ces carrières reflètent également des usages différenciés des expériences vécues et des savoirs acquis – capitaliser, transférer, braconner – qui éclairent les choix des jeunes en matière d’espaces et de types d’engagement.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 399, juillet-août 2022, pp. 67-69.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Sexe, Sexualité, Norme sociale, Genre, Rapport sexuel
David Monnier présente « l’être sexué » dans ses dimensions psychologiques, corporelles et identitaires, et ce que l’acte sexuel implique dans son rapport à autrui. Il démontre notamment le fait que la jouissance corporelle désidentifie, tandis que la véritable rencontre des deux personnes permet d’aboutir à une jouissance identitaire. Par ailleurs, aborder les principes d’une « théorie de la sexualité restreinte » permet ici de pointer les différences liées au genre, mais aussi aux normes éthiques et sociales.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 399, juillet-août 2022, pp. 55-60.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Drogue, Conduite à risque, Rite de passage, Souffrance, Guyane
Le phénomène des « mules » transportant de la cocaïne dans leur corps pose de nombreuses questions sur le territoire guyanais, entre psychisme et culture. Laura Asensio explique, à travers un cas clinique, que les raisons économiques ne président pas seulement à cette pratique, le toxique pouvant devenir un antidote et permettre à ces jeunes de trouver une reconnaissance sociale qu’ils n’auraient pas eue par ailleurs au sein de leur famille. C’est notamment la dimension ordalique, ainsi que la transmission inter et transgénérationnelle qui sont mises en lumière dans cet article.
Paru dans la revue Empan, n° 126, juin 2022, pp. 173-183.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Fugue, Errance, Adolescent, Territoire, Psychanalyse
Entre errance et itinérance, comment penser les territoires adolescents de la fugue aujourd’hui, dans un souci de mise en temps et en langage, donc de recherche de sens face aux agis des précarités identitaires pour les équipes médico-sociales et sanitaires.
À l'heure des hashtags "metoo", "metoogay","metooinceste", les agressions seraient-elles toujours et encore sexuelles ? À l'heure d'une forme de libération de la parole qui souligne paradoxalement la difficulté à parler, à être entendu ou à pouvoir consentir, y aurait-il d'autres agressions que sexuelles ? S'agit-il d'un sexuel aux prises avec la destructivité et la déliaison ou d'un sexuel esclave de sa dimension pulsionnelle brute d'exigence coûte que coûte de satisfaction ?
En temps de Covid, l'expression de la souffrance psychique bouscule les repères théoriques et nous invite à nous reposer la question d'une origine toujours sexuelle des agressions.
L'augmentation saisissante des tentatives de suicide et des troubles des conduites alimentaires chez les adolescent.e.s en post-confinement ouvre la réflexion sur ce qui vient agresser, faire obstacle, réactiver un traumatisme dans la situation actuelle de pandémie. L'incertitude, la perte de contrôle, l'absence de perspective, le renoncement à la vie amicale, amoureuse, sociale, aux activités de loisirs, aux plaisirs des sorties au café, au cinéma ou au stade, participe à une forme de violence et d'agression dont les adolescent.e.s sont particulièrement victimes. Comment faire face à l'agression pulsionnelle interne inhérente au processus adolescent et comment consentir aux sacrifices liés au couvre-feu, au confinement et autres mesures barrières sans crainte d'une guerre à mener sur deux fronts, et donc difficilement gagnable ?
À considérer que toute agression est nécessairement sexuelle, les psychanalystes d'adolescent.e.s courent le risque de se voir de nouveau renvoyés à un pansexualisme recouvrant l'ensemble de la compréhension psychique. Car que faire des auto-agressions que sont le suicide, les automutilations et les troubles des conduites alimentaires ? Ces attaques du corps sont-elles prises, elles aussi, dans un réseau représentationnel inconscient et dans les effets de l'après-coup typique de la sexualité humaine ?
Comment penser les excès de liaison induits par la collusion entre l'agression sexuelle et la dessication entrainée par la déliaison mortifère de l'agression ?
À partir de cette question provocatrice, nous souhaitons porter notre attention sur les adolescent.e.s victimes et auteurs d'agression. Quels dispositifs de soin et quels aménagements du cadre thérapeutique face aux effets et aux conséquences des agressions sexuelles ? Quelles modalités d'accueil face aux agressions qui seraient au-delà ou en deçà de cette valence sexuelle.
Paru dans la revue Agora, n° 92, 2022 [3], pp. 25-40.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Jeune, Souffrance, Santé mentale, Politique sanitaire, Prise en charge, Maison des adolescents
Cet article s’appuie sur l’analyse du discours public relatif à la souffrance des jeunes et à l’organisation de sa prise en charge dans les maisons des adolescents, pour montrer que ces dispositifs pluridisciplinaires et partenariaux, dédiés aux jeunes en souffrance âgés de 11 à 21 ans, à leur famille et aux professionnels qui interviennent auprès d’eux, ont réussi à négocier la définition de leur label et à s’imposer dans l’espace concurrentiel de l’offre de santé mentale en direction de la jeunesse.
[...] les politiques locales de jeunesse ont considérablement changé depuis le milieu des années 1990. Elles se sont développées, complexifiées, affinées. Néanmoins, elles font face également à un certain nombre de difficultés, d’ambiguïtés et d’hésitations que ce dossier analyse amplement.
Paru dans la revue Agora, n° 92, 2022 [3], pp. 41-54.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Identité, Technologie numérique, Espace, Autonomie
Cette recherche en sociologie a pour objectif de comprendre la place de la chambre connectée dans la manière dont les adolescents vivent, expriment et définissent le fait de devenir « grands ». Les usages de la chambre connectée rendent compte d’un processus identitaire qui se construit selon deux temporalités : celle du temps long de l’histoire biographique et celle d’un présent plus immédiat orchestré par la connexion et les pratiques du smartphone. Les deux sont articulées par une dynamique qui rend compte de tâtonnements : l’expérimentation identitaire. Dans ce processus, un mouvement d’actualisation régulier et continu est à l’œuvre que tente de décrire l’article.
Paru dans la revue Devenir, vol. 34, n° 3, 2022, pp. 237-264.
Mots clés : Enfance-Famille, Jeunesse-Adolescence, Parentalité, Adolescent, Identité, Changement, Mode de vie, Environnement social
L’objectif de cette revue de littérature est de synthétiser les résultats de publications nationales et internationales portant sur la transition à la parentalité chez les mères et les pères adolescents, puis de faire un travail de comparaison afin de dégager des différences et similitudes entre les expériences maternelle et paternelle.
Paru dans la revue Agora, n° 91, 2022 [2], pp. 7-20.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Insertion sociale, Insertion professionnelle, Enquête, Récit de vie, Diplôme, Québec
La jeunesse pose problème quand il s’agit de l’envisager sous l’angle sociologique afin de savoir comment les jeunes s’insèrent dans la société ou, plus exactement, dans la vie sociale. En effet, la jeunesse correspond à une courte période de l’existence, sujette aux aléas de l’entrée dans la vie adulte. Comment peut-on, dans ces conditions, saisir la vie d’une personne pour qui l’intégration à la société est en voie de se faire ?
Les problèmes, on le devine, sont d’ordre à la fois théorique et méthodologique. Le présent article cherche à les cerner à la lumière de deux enquêtes conduites à dix ans d’intervalle auprès d’une même cohorte de jeunes, en vue d’appréhender concrètement leur insertion sociale et professionnelle au terme de leurs études universitaires. Un retour sur cette expérience qui remonte à plusieurs années met ici au jour la pertinence que peut revêtir une étude longitudinale auprès des jeunes, dont le récit de vie paraît constituer la méthode idéale malgré les difficultés qu’elle ne manque pas de soulever d’entrée de jeu.