PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 63-75.
Mots clés : Enfance-Famille, Don, Banque de sperme, Procréation médicalement assistée, Parentalité, Filiation, Stérilité, Couple
Au moment où le Comité consultatif national d’éthique s’est prononcé en juin 2017 en faveur de l’ouverture des dons des spermatozoïdes aux femmes en couple et aux femmes seules, les principes de gratuité et d’anonymat qui ont prévalu dans les banques de gamètes sont débattus. L’assistance à la procréation pour des raisons d’infertilité, jusque-là seule autorisée, répondrait dès lors à des raisons sociétales. L’article aborde, dans ce contexte, la façon dont les donneurs et les couples en attente de don sont accueillis actuellement au CECOS de Cochin. L’impossibilité d’enfanter « naturellement » est difficile à vivre. En cas de don hétérologue (avec donneur), les couples doivent surmonter la rupture partielle du lien biologique avec l’enfant, ce qui bouleverse les repères des filiations imaginaire et symbolique. Les couples sont accompagnés dans les étapes de ces procréations électives afin de pouvoir appréhender les enjeux psychiques de ces nouveaux scénarios de la parentalité.
Les nouvelles techniques d’aide médicale à la procréation permettent d’offrir une réponse à la stérilité masculine depuis les années 1970. En parallèle à ces évolutions, des situations de stérilité nouvelles ont pu se faire connaître, telle celle des hommes transgenres, qui sont rencontrées en France par les centres de conservation des œufs et du sperme depuis les années 1990. Cette évolution invite à réfléchir aux enjeux de l’accès à une parentalité sans filiation biologique. À l’appui de trois vignettes cliniques qui interrogent précisément la question de la transmission au sein de la clinique du don de spermatozoïdes, les auteurs de cet article abordent le processus de parentalité articulé aux enjeux des questions de transmission. Il apparaît précieux de s’intéresser au motif amenant l’homme à demander un don de gamètes. Le don de spermatozoïdes peut imposer de reconsidérer les possibilités de la transmission selon la mythologie familiale. Les auteurs avancent l’importance de considérer la singularité de ces rencontres cliniques au regard de la créativité des ajustements inconscients observés.
Article de Delphine Rambeaud Collin, Sylvie Bourdet Loubère, Jean Philippe Raynaud
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 13-24.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Filiation, Don d'ovule, Gestation pour autrui, Statut juridique, Relation enfant-mère, Parentalité, Désir d'enfant, Roman familial
Les modalités contemporaines du « faire famille », conséquentes aux progrès de la médecine procréative, viennent questionner la filiation dans ses dimensions juridiques et psychiques. Cette revue de littérature a pour but de questionner le paradoxe du lien maternel induit par les grossesses obtenues par don d’ovocytes et par GPA, lien respectivement fondé soit sur la réalité de l’événement « accouchement », soit sur une réalité biologique par la transmission du patrimoine génétique. Si, d’un point de vue juridique, il est question de statuer sur la prévalence de l’une sur l’autre, la posture clinique nous amène à penser l’appropriation subjective de ce lien tant chez la devenant-mère que chez les enfants.
Article de Daniel Derivois, Emilie Charpillat Richard
Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 111-123.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Filiation, Traumatisme, Placement, Enfant placé, Protection de l'enfance, Fantasme, Violence conjugale, Affectivité, MECS, Contre-transfert, Relation enfant-mère, Psychothérapie
L’élaboration de la filiation traumatique vers une filiation affective nécessite la mise en place de dispositifs adaptés permettant le travail de retissage des liens intrapsychiques et intersubjectifs chez l’enfant et sa famille. L’étude rapportée par cet article est réalisée en mecs (maison d’enfants à caractère social) à partir du cas d’un enfant issu d’un viol. Trois entretiens mère-enfant répartis en trois temps ont été mis en place pour permettre à la mère, victime de violences conjugales, de renouer le contact avec son fils en perte de repères. Les résultats montrent que l’enfant a beaucoup investi le dispositif en faisant appel à son imaginaire de la scène originaire et en mobilisant les professionnels dans les mouvements contretransférentiels. La souplesse du dispositif et la capacité des professionnels à se laisser utiliser ont servi de garant à la reconstruction de l’origine.
Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 79-94.
Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Filiation, Mère, Parenté, Norme
Cet article explore, en s’appuyant sur plusieurs enquêtes menées de 1997 à 2015 auprès de femmes qui ont choisi de fonder une famille homoparentale, les représentations qu’elles se font de la parenté en examinant la désignation des liens à l’enfant (pères, mères, parents, etc.) et les termes d’adresse (papa, maman, daddy, mamou, etc.). Les termes d’adresse et la désignation des liens semblent en effet des indicateurs particulièrement pertinents pour aborder la manière dont les mères lesbiennes, soumises comme tout un chacun aux normes liées à notre modèle exclusif de la parenté (un père, une mère, pas un de plus), articulent conformité à la norme du projet parental conjugal et innovations face au modèle exclusif hétéronormé de la filiation.
Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 53-64.
Mots clés : Enfance-Famille, Gestation pour autrui, Origine, Filiation, Parentalité
Cet article propose une réflexion sur les enjeux de la gestation pour autrui pour souligner l’embarras sociétal que la situation mobilise et relever que, de manière générale, les nouveaux modes d’accès à la parentalité, qui multiplient les acteurs auprès de l’enfant, brouillent les représentations habituelles et interrogent les fondements de la filiation. Dans le cas de la gpa, l’article avance l’idée originale que le roman des origines convoque une triple scène dont tout l’enjeu reste la saisie subjective. Il apparaît alors que les liens de filiation engagent, en toutes circonstances, un travail de construction et relèvent à ce titre de la fiction intime. Enfin, il est rappelé que c’est l’inscription symbolique des liens de filiation qui confère à ces derniers leur fonction organisatrice pour le sujet.
Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 21-36.
Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Filiation, Famille, Parentalité, Famille recomposée, Enfant
La coparentalité désigne généralement la manière dont des parents se définissent comme parents en termes de droit et de responsabilité à l’égard d’un ou plusieurs enfants. Dans le cas de la co-homoparentalité, elle désigne en particulier le « contrat » passé entre le père et la mère biologiques (juridiquement reconnus) et la place réservée à leurs éventuels compagnon et compagne. L’article s’arrête sur le cas de trois enfants, âgés entre 10 et 11 ans. Ceux-ci ont pu connaître au cours de leur histoire des séparations conjugales de leur(s) parent(s) et des recompositions familiales. Comment se représentent-ils donc leur famille ? Comment s’inscrivent-ils dans leur généalogie ? Quels liens entretiennent-ils avec les partenaires, ex-partenaires et/ou nouveaux partenaires de leurs parents ? C’est à ces questions que cet article tente de répondre à partir d’un entretien basé sur l’élaboration d’un dessin de famille imaginaire, sur la passation de certaines planches du cat et sur la réalisation d’un génogramme.
La dialectique possible entre pères et institutions est indissociable des concepts d’identité et de filiation dans leur rapport à la culture. En Afrique et/ou en Orient, par exemple, il est courant de désigner un individu par son lien de filiation (celui transmis par les parents ou acquis après l’arrivée des enfants) dans la mesure où ce lien le relie à une ascendance ou une descendance. Si le complexe d’Œdipe a connu le succès qui est le sien, depuis sa description par Freud, c’est non seulement en raison de son universalité, mais aussi parce qu’il se réfère à la transmission à travers la filiation. Or, même l’actualité récente nous rappelle que la filiation est au cœur de toute culture et la communication, par-delà les langues, est le vecteur principal de ces différentes façons de faire et de dire. Quels liens entre pères migrants et institutions ? La consultation transculturelle est un espace privilégié d’analyse et de médiation dans les situations où ce lien est mis à mal.
Cet article se propose de montrer comment un crime de masse tel que le génocide entraîne des répercussions psychiques sur plusieurs générations, ce que l’on peut considérer comme une catastrophe de la filiation. Comment s’inscrire dans un lien de filiation pour écrire son propre roman des origines lorsque l’horreur vécue musèle à jamais la vie de la mémoire, de la parole et de la transmission ? C’est à travers la médiation projective de la libre réalisation de l’arbre généalogique que l’article tentera d’explorer ces questions par une étude de cas. Dans l’espace intermédiaire de la rencontre, tout en respectant les aménagements défensifs du sujet, le travail de perlaboration se rend possible. L’article montre comment la dimension médiatrice et projective du dispositif se met au service du travail d’historicisation et de remémoration de l’histoire familiale et collective chez un descendant d’un survivant de la Shoah.
Paru dans la revue Dialogue, n° 209, septembre 2015, pp. 121-132.
Mots clés : Transmission, Exil, Traumatisme, Guerre, Filiation, Histoire familiale, Phénoménologie, Psychanalyse, Immigration, Symptôme, Relation enfant-mère, Corps
Les descendants aux prises avec le passé familial traumatique et exilaire se voient bien souvent tiraillés par des enjeux identitaires paradoxaux, manifestés par des symptômes étranges, sans en posséder les signifiants historiques qui les motivent. Partant d’une étude de cas appréciée sous l’angle de la phénoménologie et de la psychanalyse, les auteurs mènent leurs réflexions sur l’histoire d’une descendante de parents algériens qui ont immigré en France pendant la guerre d’Algérie. Au creux des pages sinistrées du vécu familial, brisé par le traumatisme de guerre et l’exil, seul un « objet métaphoriseur » sera le témoin du désir inconscient ultime de reliaison filiale.