PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Parmi les différentes façons dont la clinique orientée rétablissement a été caractérisée en écart aux soins psychiatriques traditionnels, la question des soins « centrés sur la personne » est essentielle. Cet article en explore les implications profondes concernant la transformation de la pratique psychiatrique. Pour être considérés comme « centrés sur la personne », les soins doivent s’intéresser d’abord à la personne plutôt qu’à ses symptômes ou à son diagnostic. En plus du respect de l’autonomie de la personne, nous suggérons que les soins « centrés sur la personne » exigent également de repenser la position thérapeutique traditionnelle de neutralité en faveur d’une position plus engagée et compatissante qui relève de la vaste rubrique de l’« amour ». Nous affirmons que plusieurs formes d’amour sont requises pour faire face à la nature de la menace que représente la psychose pour le sentiment d’identité de la personne. En accord avec les traditions philosophiques et spirituelles occidentales et orientales, nous suggérons que la reconnaissance et la restauration de la « personnalité » d’une personne sont fondamentalement un acte d’amour. Nous distinguons ensuite quatre formes différentes d’amour non romantique – Karuna, Agape, Philia et Thelema. Chacune est décrite dans ses capacités réparatrices permettant à la personne de reconstruire un sens de soi et une vie autodéterminée et significative dans la communauté de ses pairs.
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 155, mai-juin 2022, pp. 9-31.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Développement sensoriel, Éducation à la santé, Étude de cas, Équipe soignante, Expertise, Fin de vie, Gériatrie, Hypnose, Infirmier, Maladie d'Alzheimer, Mort, Personne âgée, Pratique professionnelle, Prise en charge, Projet thérapeutique, Relation famille-institution, Relation soignant-soigné, Rite, Soin, Soins corporels, Vieillissement
Paru dans la revue Dialogue, n° 236, juin 2022, pp. 85-103.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Jeu vidéo, Prise en charge, Enfant handicapé, Adolescent, Médiation, Interaction, Rencontre, Relation soignant-soigné
Les jeux vidéo sont aujourd’hui reconnus par de nombreux cliniciens et chercheurs comme des outils très pertinents dans la prise en charge des enfants et des adolescents. Le présent article a pour objectif de s’inscrire dans la continuité de ces travaux, en cherchant plus précisément à se focaliser sur l’intérêt du médium vidéoludique dans le cadre de la rencontre avec les jeunes souffrant d’un trouble autistique. Ainsi, à travers le récit du début d’une prise en charge psychothérapique individuelle d’un adolescent présentant un autisme de haut niveau, il cherchera à expliquer en quoi le jeu vidéo semble bien être un outil de médiation thérapeutique accompagnant le sujet vers une augmentation de ses interactions avec le thérapeute, offrant au sujet autiste une possibilité de faciliter la mise en relation avec un autre, l’accompagnant vers une possible rencontre intersubjective.
Article de Gaëlle Légo, Alain Noble, Svetoslava Urgese, et al.
Paru dans la revue Connexions, vol. 2, n° 116, juillet-décembre 2022, 183 p..
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Confiance, Interprétariat, Exil, Aliénation, Croyance, Symbole, Relation soignant-soigné, Secret, Relation enfant-parents, Droit d'asile, Musique
Comment construire la pensée et restaurer la confiance dans un monde où l’incertitude et l’indétermination s’imposent comme des paramètres désormais fondateurs de l’épistémologie, de l’éthique et du politique ? Dans le constat des effondrements en cours, comment retrouver et penser les voies créatives d’un dégagement ? Comment étayer l’invention de nouvelles et nécessaires pratiques ? Comment restaurer la confiance nécessaire au "vivre-ensemble" sans régresser dans la nostalgie d’un ancien monde désormais définitivement obsolète ou fuir dans de nouvelles idéologies scientistes ou sectaires ? Quelles expériences innovantes indiquent d’originales et fécondes perspectives ?
Qu’est-ce qui est en travail dans la réalité sociale, les groupes, les institutions et la culture pour sortir d’un marasme dont l’origine, les causes et les circonstances nous renvoient aux logiques des totalitarismes ? Ce numéro invite à un débat pluraliste et pluridisciplinaire.
Sommaire :
- Introduction. Anne-Lise Diet, Emmanuel Diet, Philippe Chevetzoff. Page 9 à 10
- Qu’est-ce que la confiance en temps de pandémie ? Gaëlle Lego. Page 11 à 24
-Les réunions pluri-professionnelles, temps de relance de la pensée. Alain Noble. Page 25 à 34
- La traduction aux frontières : un paradigme transdisciplinaire du travail de construction de la pensée. Svetoslava Urgese, Albert Ciccone. Page 35 à 48
-Croire ou Penser ? Confiance et aliénation. Emmanuel Diet. Page 49 à 57
- Restaurer de la confiance… en chassant les fantômes. Hubert Landier. Page 59 à 71
-Enquête sur un épistémicide – Cold case rouvert par les épistémologies du Sud. Anne Salmon. Page 73 à 88
-Le psychanalyste peut-il avoir confiance en ses patients ? Anne-Lise Diet. Page 89 à 99
- Et si les adultes acceptaient que les enfants prennent la parole ? Une confiance critique verrait le jour. Michel Fruitet. Page 101 à 111
-Trame schématique du parcours administratif et psychologique obligé des demandeurs d’asile et des conséquences possibles de l’échec à ces démarches. Olivier Jan. Page 113 à 124
-Quand le bâtiment va, tout va… Mais à qui donc passer la queue du Mistigri ? Annick Schott. Page 125 à 137
-Des traces de l’utopie dans la groupalité, de la psychothérapie institutionnelle à la créolité du groupe. Matthieu Frossard. Page 139 à 150
-Écouter ou entendre la musique ? Laetitia Petit, Uranie Michet, Jean-Marie Brohm. Page 151 à 162
-Notes de lecture. Claude Tapia, Emmanuel Diet, Anne-Lise Diet. Page 163 à 172
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 105-119.
Mots clés : Travail social : Établissements, Handicap, Direction, Foyer de vie, Foyer d'accueil médicalisé, Épidémie, Crise, Relation travailleur social-usager, Relation soignant-soigné, Solidarité, Témoignage, Risque, Émotion, Relation d'aide, Relation famille-institution, Maladie, Confinement
17 mars 2020. Cela semble impensable, mais la réalité est là, sous nos yeux ébahis : la France est confinée. Si nous en avions le temps, nous serions dans la sidération. Mais la vie continue dans nos quatre établissements (foyers de vie et foyers d’accueil médicalisé), dont je suis directrice-adjointe, avec soixante résidents à accompagner, dont les deux tiers ont plus de 60 ans… Un étrange et long cheminement commence, à l’issue incertaine. Comme un funambule sur une corde tendue dans le brouillard, nous, équipe de direction, équipe éducative et soignante, personnel de maison, présents chaque jour sur le terrain, nous allons avancer ensemble à tâtons, unis par un même but : protéger les personnes que nous accompagnons de cette menace invisible. Ensemble nous allons vivre la peur, le courage, le doute, la solidarité, le découragement, le questionnement éthique, la créativité, l’épuisement, la colère et l’espoir… Un trajet en montagnes russes qui chaque jour amènera son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Une expérience forte, inédite, dont personne ne sortira indemne. Un vécu parfois indicible que je vais néanmoins tenter de partager dans ce texte.
Paru dans la revue Dialogue, n° 235, mars 2022, pp. 85-101.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Thérapie, Traumatisme, Identification, Contre-transfert, Outil, Relation soignant-soigné, Conte, Nourrisson, Ricoeur (Paul)
Au confluent de la narratologie et de la psychologie, le concept de narrativité est un outil thérapeutique primordial. Dans le cadre de thérapies post-traumatiques, le thérapeute est l’interlocuteur dont l’écoute soutient les fonctions de l’enveloppe narrative du patient : cette élaboration qui transforme les éléments bruts d’un réel effractant en éléments pensables puise dans la vie fantasmatique qui préexistait à l’événement traumatique. Ces « mythèmes » organisateurs sont venus nourrir la structuration de ces contes à usage privé qui se construisent dans le cadre de la thérapie. Mais ce travail engage un jeu particulier où les identités du témoin, de la victime et du coupable sont floues. Patient et thérapeute se retrouvent au cœur d’une valse-hésitation d’identifications projectives qu’il est nécessaire d’analyser.