PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2017, pp. 47-79.
Mots clés : Travail-Emploi, Salarié, Chômeur, Assurance chômage, Travail à temps partiel, Allocation de chômage, Solidarité, Prestation sociale
Les demandeurs d’emploi qui travaillent, c’est-à-dire qui sont inscrits à Pôle emploi tout en exerçant une activité rémunérée, sont de plus en plus nombreux. Le dispositif d’activité réduite leur permet, lorsqu’ils sont indemnisables par l’assurance chômage, de cumuler partiellement salaire d’activité et allocation chômage. Cet article vise à éclairer la diversité des trajectoires de ces demandeurs d’emploi, pour mettre en lumière les différents rôles que remplit de facto ce dispositif phare de l’assurance chômage, initialement conçu comme un tremplin vers l’emploi.
Une typologie empirique des trajectoires des demandeurs d’emploi en activité réduite (construite par optimal matching) dévoile dans un premier temps sept visages, ou sept modes de recours à l’activité réduite. Pour deux trajectoires issues de cette typologie, l’interaction entre l’activité réduite et les dispositifs de solidarité (revenu de solidarité active – RSA ; prime d’activité ; allocations logement) est ensuite simulée. Le cumul entre allocations et revenu d’activité permet d’améliorer nettement le revenu global mensuel des individus étudiés, avec une forte substitution entre dépenses d’assurance chômage et de solidarité (de 40 % à 60 %). Le recours croissant à l’activité réduite interroge ainsi la frontière entre assurance chômage et solidarité.
Article de Marielle Le Mener, Denis Meuret, Sophie Morlaix
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 58, n° 2, avril-juin 2017, pp. 207-232.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Inégalité, École, Réussite scolaire, Catégorie socioprofessionnelle, Analyse comparative, Enquête, Niveau scolaire, Mathématiques, Père, Mère, Enseignant, Culture
L'ampleur considérable des inégalités sociales de performances scolaires interroge fortement l'équité de l'école. Nous cherchons, dans ce travail, à mettre en lumière les facteurs de l'accroissement récent de ces inégalités par le biais d'indicateurs disponibles dans les données des enquêtes PISA (2003 et 2012). Nous étudions d'abord l'évolution des différentes composantes de l'indicateur multicritère par lequel l'OCDE mesure le plus souvent le milieu social. Ensuite, nous modélisons, par une analyse en pistes causales, la décomposition de l'effet du statut professionnel des parents sur les performances afin de saisir par quoi il transite. Sont mobilisés des facteurs externes et des facteurs internes à l'école. Notre analyse souligne la responsabilité de l'école dans l'accroissement des inégalités scolaires dans le sens où l'école convertit, davantage qu'auparavant, des inégalités sociales qui, elles, ont peu évolué, en inégalités d'apprentissage. En témoignent, entre autres, le rôle de la ségrégation entre établissements ou encore de facteurs culturels, en particulier l'importance de la possession de livres au domicile familial.
Paru dans la revue Retraite et société, vol. 3, n° 78, janvier 2017, pp. 91-116.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Retraite, Personne âgée, Solidarité, Relation familiale, Intergénérationnel, Mobilité géographique, Mobilité sociale, Revenu, Précarité, Classe sociale
L’allongement du temps de la vieillesse place un nombre croissant de retraités en situation d’aider à la fois leurs ascendants et leurs descendants sur une période plus ou moins longue. En fonction du degré de sécurisation socio-économique de ces derniers, cette situation combine différemment l’injonction à l’autonomie et la nécessaire dépendance qui caractérisent la famille contemporaine. Se rapportant à 13 entretiens parmi les 25 réalisés, un premier type idéal concerne des retraités dont l’ascension sociale, au moment de l’entrée dans la vie adulte, a été enclenchée par une mobilité géographique vectrice de stabilité d’emploi et de progression des revenus. Dans leur emploi du temps, l’aide accordée de concert aux ascendants et descendants ne compromet pas la pratique revendiquée d’activités pour soi. Regroupant les 12 autres entretiens, le second type a trait à des retraités dont les ascendants et surtout les descendants sont confrontés, à proximité, à des formes diverses de précarité. Pour faire face aux occupations et préoccupations qui en découlent au quotidien, ces retraités aux faibles revenus activent alors d’autres ressources matérielles et relationnelles. Ainsi, l’aide aux siens dans le temps de la retraite des personnes enquêtées – toutes issues des classes populaires – ne s’envisage et ne s’organise pas de la même manière ni avec la même latitude selon que la trajectoire sociale de la lignée familiale est ascendante ou demeure de position basse.
Article de Alice Titia Rizzi, Nora Bouaziz, Sophie Maley, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LIX, n° 1, juin 2016, pp. 5-47.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Santé mentale-Souffrance psychique, Enfance-Famille, Interculturel, Ethnopsychanalyse, Enfant de migrant, Mutisme, Dessin, Culture, Anthropologie, COTE D'IVOIRE
ROBINSON, Les silences du cartographe. Monographie d’un enfant présentant un mutisme secondaire dans une famille migrante originaire de Côte d’Ivoire. À travers la monographie d’un enfant de parents migrants qui présente un mutisme secondaire, les auteurs proposent un regard original sur la prise en charge de ces enfants dits « singuliers ». Des théories étiologiques – culturelles, biomédicales ou psychopathologiques – donnent du sens à la singularité de ces enfants. La consultation transculturelle est un espace où ces différentes dimensions se tissent dans la co-construction d’un sens partagé permettant de mieux accueillir la singularité de ces enfants « venus d’ailleurs ». Dans une situation groupale, il est difficile pour tout enfant de prendre la parole. Le dispositif transculturel offre alors à l’enfant la possibilité de s’exprimer avec l’aide d’un cothérapeute qui l’accompagne dans le jeu, notamment le dessin. Objet médiateur, le dessin nous donne à voir l’évolution de la construction imaginaire de l’enfant alors qu’il se nourrit des paroles dites en séances. Ainsi, cette prise en charge a permis d’accompagner Robinson dans sa découverte du monde, comme le montrent ses dessins de cartes.
Article de Céline Arnold, Michèle Lelièvre, Aaron George Grech, et al.et al.
Paru dans la revue Retraite et société, n° 70, juin 2015, 195 p..
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Pauvreté, Précarité, Conditions de vie, Évaluation, Indicateur économique, Retraite, Hébergement, Obligation alimentaire, Intergénérationnel, Réforme, Isolement, Revenu, France, Europe, Québec, Ouganda
Ce numéro de "Retraite et société" présente les résultats originaux de recherches qui concernent, d'une manière ou d'une autre, la question de la précarité et de la pauvreté des personnes âgées, afin d'appréhender les enjeux pour les sociétés contemporaines, que ceux-ci soient d'ordre économique, social ou culturel.
Article de Nicolas JOUNIN, Fatine AHMADOUCHI, Aurélie BACHIRI, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 3-29.
Mots clés : Contrôle, Discrimination, Contrôle d'identité, Police, Image, Ethnie, Groupe d'appartenance, Jeune, Étudiant, Mode de vie, Transport, Loisir, Sociologie, Enquête, Questionnaire, GENRE, ILE DE FRANCE
Cet article interroge les modalités des contrôles d'identité menés par les forces de l'ordre et notamment la sélection qui y préside, à partir d'une enquête par questionnaire auprès d'étudiants. Le look et le sexe ont des liens significatifs avec la probabilité d'avoir été contrôlé au moins une fois. La race présente également un lien significatif lorsqu'on opère un contrôle par des variables indiquant des pratiques de transport et de loisir. Au-delà de cette disparité, on voit apparaître des écarts, voire la formation d'une « clientèle policière », à travers la répétition et la manière dont se déroulent les contrôles.
Si le Maroc passe pour un pays où la sexualité est taboue, force est de constater que sa place au sein des espaces publics reste complexe. À partir de la reconstitution des stratégies littéraires et de « l'entrée en littérature » de Hicham Tahir, jeune écrivain ayant publié en 2012 un recueil de nouvelles très remarqué intitulé Jaabouq, il s'agit de comprendre la nature des positions socialement construites à l'égard des phénomènes considérés comme déviants. En parlant de l'homosexualité sans se déclarer lui-même homosexuel ou bien en évoquant la vie des migrants subsahariens au Maroc en traitant la question de la prostitution, Hicham Tahir s'est socialement positionné dans l'espace littéraire marocain comme un auteur ambivalent, capable de transcender l'opposition entre le « normal » et le « pathologique ».
L'objet de notre travail est de proposer une approche spatiale du bien-être à l'école sur la base d'une enquête de victimation et de climat scolaire. Une focalisation sur les vestiaires d'EPS permet d'examiner un lieu singulier qui échappe la plupart du temps au regard et à la vigilance de l'adulte. Mille quarante-neuf élèves, issus de 13 collèges ont été interrogés. Les résultats montrent qu'il y a bien des lieux propices aux manifestations de violence au sein du collège selon le point de vue des élèves. Les victimations dans les vestiaires apparaissent singulièrement élevées dans cet espace et en particulier les moqueries, le voyeurisme, les bagarres collectives ou encore les dissimulations d'objets.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 73-97.
Mots clés : Travail des femmes, Agriculture, Cannabis, Sociologie, MAROC
La culture de cannabis dans le Rif, activité agricole familiale, relève d'une organisation du travail complexe. Chaque membre de la famille y participe et obéit à des codes qui varient selon le sexe, l'âge et la place que chacun occupe au sein de la famille. Les femmes sont initiées par les hommes à certaines étapes de la culture de cannabis et effectuent un travail considérable, sans toujours profiter de reconnaissance sociale ou de revenus. En étudiant la part de visibilité et d'invisibilité de celles-ci dans la culture de cannabis, cet article analysera leur place, désormais incontournable, puisque leur participation permet d'abaisser les coûts de production du cannabis, tandis qu'elles adoptent certaines stratégies assurant le maintien de cette culture.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 99-121.
Mots clés : Peine de mort, Recherche en sciences sociales
La recherche sur l'effet dissuasif des peines donne lieu à une impressionnante production quantitative, souvent indigeste et discordante. Une exploration des équipes qui travaillent sur la corrélation exécutions-homicides permet d'identifier une « minorité bruyante » de recherches très favorable à la peine de mort. Connaître l'auteur d'un article dans ce domaine est un meilleur prédicteur des corrélations trouvées que le type de données utilisées. On découvre alors un profil de l'auteur qui a une proportion importante de résultats favorables à la peine de mort : il s'agit d'un économiste américain qui ne se présente pas comme spécialiste du crime et qui enseigne dans une faculté moins prestigieuse que celle où il a soutenu sa thèse, alors que les sociologues et les économistes des facultés hautement classés ont tendance à trouver des résultats plus proches d'un effet « zéro » de la peine de mort sur l'homicide.