PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Si l’on considère désormais qu’inviter la fratrie constitue une ressource en thérapie familiale systémique, ce n’est pas pour autant que les thérapeutes l’incluent systématiquement dans les thérapies, même lorsque le patient identifié est un adolescent. Une recherche portant sur des adolescents consommateurs de cannabis ayant suivi une thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) au CHU Brugmann à Bruxelles a permis d’explorer la place de la fratrie dans le processus thérapeutique. A l’aide de questionnaires semi-directifs adressés aux adolescents, aux membres de la famille et à leurs thérapeutes, complétés par une passation du blason fraternel, les auteurs ont étudié la façon dont la fratrie d’adolescents, consommateurs de cannabis, avait été mobilisée dans la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) dont ils avaient bénéficié. Les résultats suggèrent que, même dans les cas où les thérapeutes n’ont pas rencontré les frères et sœurs, les fratries sont pointées comme ayant joué un rôle significatif dans le traitement, par les parents et les adolescents. Ceci nous invite à reconsidérer la façon dont nous impliquons la fratrie lorsqu’il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide aux adolescents en souffrance et à leur famille.
La MDFT ou thérapie familiale multidimensionnelle s’adresse aux adolescents présentant une conduite addictive et/ ou des comportements délictueux. A partir d’un travail avec l’adolescent et son environnement familial et extrafamilial, elle vise à réinscrire l’adolescent dans une trajectoire développementale constructive et un mieux-être. Son efficacité et sa validité scientifique étant reconnues, l’illustration clinico-pratique de ce modèle est essentielle. Ainsi, après un rappel théorique des principes fondamentaux de la MDFT, le lecteur sera amené à suivre le déroulement des trois étapes de la thérapie de Jean ainsi que l’évolution du travail effectué sur chacun des axes ciblés avec l’adolescent, avec les parents, avec la famille et avec l’environnement.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 3, septembre 2015, pp. 247-266.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Éducation spécialisée, Internat, Insertion professionnelle, Sociologie, Évaluation, Dispositif d'insertion, Motivation, Projet professionnel, Armée, Discipline, Décrochage scolaire, EPIDE (Etablissement public d'insertion de la Défense)
L’Établissement public d’insertion de la Défense (Épide) est un dispositif public d’insertion professionnelle des jeunes majeurs sans diplôme ni qualification [1]. Son originalité est l’accompagnement socio-éducatif de ces jeunes en internat d’inspiration militaire. Faire de l’Épide un objet sociologique amène à comprendre pourquoi ils optent pour ce dispositif contraignant et comment ils s’y accrochent. Pour cela, on s’appuie sur les données issues d’une monographie d’un Épide afin de saisir le contenu de la « socialisation épidienne » puis de construire une typologie d’« épidiens » à partir du croisement de la vocation militaire et du projet professionnel. On voit alors que l’adhésion au dispositif est irréductible au projet de carrière militaire puisqu’elle dépend des conditions du décrochage scolaire et d’un dosage plus ou moins maîtrisé de la logique vocationnelle et la logique professionnelle.
Ce texte présente rapidement une histoire des bandes de jeunes depuis le début du XXe siècle. Il en trace les constantes et les grandes lignes du rapport de la société avec ces modes de socialisation.
Paru dans la revue Empan, n° 99, septembre 2015, pp. 20-26.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Groupe, Jeune, Quartier, Ghetto, Stigmatisation, Contrôle social, Bande, Police, Violence, Prévention de la délinquance
Dans un contexte craintif à l’égard de la jeunesse populaire et des « bandes juvéniles », cet article interroge la production de la régulation sociale des désordres dans les cités ségréguées d’un point de vue social et ethnique. En mobilisant les résultats d’une enquête sur les jeunes des quartiers populaires considérés comme « dangereux », ce texte souligne que c’est avant tout l’existence de logiques sécuritaires agressives produites par les forces de l’ordre et le redéploiement du contrôle social local opéré par une pluralité de promoteurs de morale qui sont en cause dans l’éclatement de phénomènes de violences.
Il est d’usage de considérer que les enquêtes longitudinales permettent de réduire, dans la saisie des transformations des pratiques et des représentations à l’échelle des biographies individuelles, les biais liés aux difficultés de remémoration et à « l’illusion biographique » auxquelles exposeraient les enquêtes rétrospectives. Dans cet article, nous proposons de prendre ces biais comme objets de recherche à part entière, et d’engager une discussion des apports et des limites des approches longitudinales, sur la base des résultats de l’enquête « Univers culturels des enfants et des adolescents » (Ministère de la Culture et de la Communication, 2002-2008), à partir d’une analyse des « incohérences » des réponses successives données par les adolescents aux questions sur leurs sorties culturelles. Souvent traitées comme des erreurs à corriger, ces « incohérences » sont pourtant pleinement redevables d’une analyse sociologique, qui permet de montrer comment elles s’inscrivent au cœur des processus de construction des biographies individuelles.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 2, juin 2015, pp. 225-241.
Mots clés : Justice-Délinquance, Jeunesse-Adolescence, Atteinte aux biens, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Délinquance juvénile, Criminologie
Sur la question du vandalisme, nous tâcherons de comprendre comment la sociologie de la déviance, et surtout la criminologie anglo-américaine et européenne, approche le phénomène, décrit le profil des transgresseurs, leurs contextes et leurs motivations...