PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Javier Sanchis Zozaya, Régis Marion Veyron, Konstantinos Tzartzas
Paru dans la revue L'Autre, vol. 24, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 102-112.
Mots clés : Travail social : Métiers, Supervision, Relation travailleur social-usager, Souffrance psychique, Conditions de travail, Contrainte, Institution, Groupe, Analyse de la pratique
Prendre en charge des populations dans une grande précarité, comme les demandeurs d’asile, est un défi à de multiples niveaux. Souvent, les enjeux émotionnels sont peu ou pas pris en compte, notamment pour les professionnels en première ligne. Il y a des risques à connaître, pour savoir les repérer, les réduire et, dans certains cas, pour savoir quand il faudra prendre soin de l’équipe de professionnels et même des institutions. Les concepts de trauma vicariant et de fatigue de compassion sont connus depuis des décennies. Des études décrivent l’impact émotionnel que les professionnels de première ligne peuvent éprouver et l’importance des formations et les supervisions pour le réduire. Mais nous irons plus loin, pour nous interroger davantage sur « ce qui est transmis et comment » et l’articuler avec un phénomène moins connu, celui de la contagion au sein de l’institution, et l’impact désastreux qu’il peut avoir sur toute l’organisation des services sanitaires et d’accueil.
Article de Limam Wadji, David Ryboloviecz, Pascal Gascoin, et al.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 157, 1er trimestre 2023, pp. 9-65.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Travailleur social, Technologie numérique, Relation travailleur social-usager, Épidémie, Crise, Accompagnement social, Action sociale, Centre social, Analyse de la pratique, Éducateur spécialisé, Enseignement à distance, Équipement informatique, Éthique, Formation, Inégalité, Protection de l'enfance, Risque, Réseau social, Vie privée, Écrit professionnel, Relation d'aide, Accès aux droits, Éducation
La montée en puissance du numérique (la nouvelle révolution depuis la révolution industrielle du 19ème) est venue bouleverser les pratiques et vient réinterroger les éducateur·rices et les professionnel.l.es de la première ligne sur le sens de leurs actions, voire de leur éthique de conviction.
En effet, l'accompagnement social et éducatif est percuté par l'irruption du numérique. Les professionnel·les s'interrogent sur la place, les limites de leur intervention, le respect de l'intimité des personnes (par exemple quand ils·elles font à leur place et s'immiscent dans les données numériques : mot de passe, etc. des individus).
Il est donc central de donner la parole aux professionel·les sur cette nouvelle manière d'accompagner, qui vient aussi et au-delà de la question du respect de la vie privée, être parfois questionnée du côté de la présence/absence.
L'épreuve de la crise sanitaire est venue là encore interroger de ce côté : peut-on accompagner si on n'est pas en présence ? La rencontre peut-elle se faire quand on est à distance ? Quel est le rapport des uns et des autres vis-à-vis du numérique ?
Paru dans la revue Lien social, n° 1332, 31 janvier au 13 février 2023, pp. 18-24.
Mots clés : Travail social : Métiers, Projet individualisé, Empowerment, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Évaluation, Rentabilité, Législation
Au premier abord, le projet personnalisé ne pouvait qu’entraîner l’adhésion, seule la nostalgie d’un passé marqué par la toute-puissance des professionnels semblant s’y opposer. L’enthousiasme qu’il provoqua ne démontrait-il pas combien il symbolisait l’expression majeure du nouveau paradigme plaçant l’usager au cœur des pratiques ? Pourtant, en grattant le vernis et l’adhésion apparente, la réalité semble plus complexe. Et si derrière l’outil d’émancipation revendiqué se cachait une instrumentalisation au service de la technologisation de l’action sociale ?
-Travail social : De quoi le projet personnalisé est-il le nom ?
-Entretien avec Jean-Marie Vauchez : « Une ambition constructive mais dévoyée »
-Législation : De la genèse aux déclinaisons
Article de Florence Pradal, Marie Cécile Simonnet de Sancy
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 79-91.
Mots clés : Travail social : Métiers, Médiateur familial, Séparation, Divorce, Conflit, Accompagnement social, Famille, Déontologie, Relation travailleur social-usager
L’article se propose d’analyser comment la médiation familiale, profession qui s’est inscrite récemment dans le champ social, a pu apporter de nouveaux paradigmes dans la distance habituellement observée par les professionnels de ce champ. Son traitement des conflits familiaux avec son mode d’accompagnement des séparations se révèle être une approche originale orchestrée par l’intervention d’un tiers médiateur neutre, impartial et indépendant, au sein d’un espace dédié, confidentiel, que les personnes choisissent librement d’investir pour tenter de résoudre elles-mêmes leurs différends. Toutefois, cette distance n’est pas exempte de paradoxes, comme nous le développerons dans cet écrit.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 19-31.
Mots clés : Travail social : Métiers, Relation travailleur social-usager, Distance, Éthique, Accompagnement, Émotion, Autonomie, Institution, Respect
Le terme de « bonne distance » mobilise, pour parler de la relation et du travail relationnel, une métaphore spatiale, qui évoque un tir bien réglé ou un curseur qui serait à la bonne place entre éloignement et proximité. Cette « bonne distance » a des justifications professionnelles et éthiques. Bien que la formule soit commode, elle est très floue. L’article montre, à partir d’exemples empiriques, comment elle recouvre un certain nombre de conflits : autour du contenu de la professionnalité, des modalités du respect de l’usager, des méthodes de formation à la bonne distance, plus expérientielles ou plus technicistes. Par ailleurs, le contenu de la « bonne distance » est un construit social, soumis à variations historiques, et également sensible aux situations concrètes d’interaction, comme le media de l’interaction, l’âge des usagers, le cadre institutionnel du travail de care. Enfin, l’article montre que si la thématique commode de la « bonne distance » est interprétée de manière psychologisante, elle masque une autre problématique, importante et délicate, celle de la gestion de l’autonomie de l’usager, qui renvoie à des enjeux non seulement psychologiques et émotionnels, mais aussi politiques. L’éthique des professionnels se joue également par rapport aux institutions.
Paru dans la revue Direction(s), n° 214, décembre 2022, pp. 12-14.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Travailleur social, Sens, Motivation, Management, Relation travailleur social-usager, Organisation du travail, Financement
Si la question des rémunérations est importante, celle du sens que les salariés perçoivent dans leur travail est tout aussi déterminante pour l'attractivité des métiers, prévient la socioéconomiste Coralie Perez. Il revient aux organisations de mieux prendre en compte les attentes des professionnels qui, depuis la crise sanitaire, s'interrogent davantage sur le contenu et les finalités de leur activité.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 151-158.
Mots clés : Travail social : Métiers, Discrimination, Stigmatisation, Rencontre, Éthique, Sociabilité, Travail social, Altérité, Adulte en difficulté, Groupe d'appartenance, Relation travailleur social-usager, Levinas (Emmanuel)
La non-discrimination est devenue une condition du « vivre-ensemble ». Et pourtant, les politiques publiques qui sont élaborées pour des groupes en difficulté dans notre société ne peuvent pas ne pas les nommer : « handicapés », « SDF », « vulnérables ». Ainsi les professionnels de l’action sociale sont-ils placés dans une contradiction : eux qui sont censés œuvrer à la cohésion sociale relaient dans leurs discours les termes ciblant des publics qui sont en cela discriminés. Cet article propose d’éviter cette aporie en s’appuyant sur la notion de « socialité » telle que développée par Levinas.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 203-211.
Mots clés : Travail social : Métiers, Non-recours, Invisibilité sociale, Accès aux droits, Terrain, Travailleur social, Référentiel, Intervention sociale, Éthique, Rencontre, Relation d'aide, Confiance, Urgence sociale, Relation travailleur social-usager, Accompagnement
Ce contrepoint fait suite à la publication dans le n° 2022-2 de la RFAS de l’article « Les professionnels du médico-social en déplacement : enjeux de disponibilité et de construction partenariale à partir de deux équipes mobiles régionales ».
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 79, septembre 2022, pp. 127-133.
Mots clés : Travail social : Métiers, ASC, Participation, Jeune, Relation travailleur social-usager, Relation professionnelle, Innovation sociale, Expérience, Savoir, Démocratie
Ce texte propose une réflexion critique quant aux notions – « experts du vécu », « personnes ressources » – qui visent à revaloriser la place des destinataires de l’action sociale au nom de leurs savoirs. De telles approches ne font que réaménager l’ordre existant qui reste donc clivant entre les différentes places. À partir de l’expérimentation de l’association La Petite Cordée, projet à destination de jeunes en sortie sèche de la protection de l’enfance, le texte propose plutôt de déconstruire cet ordre pour le repenser à partir du commun : nous sommes tous parties prenantes.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 79, septembre 2022, pp. XXVI-XXXVIII.
Mots clés : Travail social : Métiers, Confiance, Relation travailleur social-usager, Affectivité, Action éducative, Adolescent, Protection de l'enfance, Émotion, Croyance, Suisse
La confiance dans l’activité des éducateurs est questionnée dans la relation éducative avec des jeunes en foyer. Le phénomène est abordé depuis une perspective pragmatiste de la confiance en lien avec la croyance et l’action indéterminée. Comment les éducateurs et les jeunes travaillent ensemble à construire la confiance, puisque comme notre expérience nous l’apprend, elle ne se décrète pas. Cette construction de la confiance exige un « faire sentir » la confiance dans lequel interviennent les émotions.