PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 3, Septembre 2021, pp. 417-448.
Mots clés : Prison, Détention, Détention provisoire, Réforme, Droit, Justice, Décision de justice, Droit pénal, Administration pénitentiaire, Pays émergent, Procédure, Norme, Côte d'Ivoire
Érigé comme standard international, toute l’historicité de la construction du concept d’État de droit a été perdue, au point de le concevoir comme neutre et déclinable en différents indicateurs. Or, la promotion de l’État de droit suppose bien celle d’un certain type d’État et d’une certaine conception du droit, particulièrement si sa branche pénale est considérée. Révélant ces impensés, les conclusions de l’enquête menée auprès de plusieurs centaines de prévenus en Côte d’Ivoire dessinent les contours d’un système pénal déconnecté à la fois des représentations sociétales, des normes pratiques mobilisées et de l’organisation administrative indispensable à son existence. Dans une dynamique de recherche-action, l’analyse croisée des données quantitatives et qualitatives collectées démontre en effet que la réécriture contemporaine des normes n’emporte aucunement une réflexion systémique sur le régime même de la détention préventive. Ainsi, mobilisant les préceptes de l’État de droit, la réforme pénale porte littéralement un projet amenant la transposition de standards décorrélée des représentations endogènes du droit et de la justice, sans considération de la réalité des mécanismes de médiation à l’œuvre localement. Enfin, l’attention focalisée sur la détention préventive permet de mettre en lumière le caractère paradoxal d’une réforme pénale dissociée de celle de ses soubassements administratifs.
Le CHU de Montpellier développe depuis quelques années des prises en charge familiales, notamment avec l'équipe du centre ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles ( CRIAVS) qui interviennent également au sein de l'unité sanitaire. Après 10 d'expérience dans le milieu carcéral, nous sommes arrivés au constat qu'au delà des mouvements intrapsychiques, le travail psychothérapeutique amène très souvent des questionnements dans les liens construits et la place occupée par le personnes détenue au sein de la famille. A partir d'une situation clinique, nous questionnons la pertinence d'une prise en charge de la famille en complément d'une psychothérapie individuelle. Cela, afin de favoriser une résilience, une nouvelle homéostasie familiale et ainsi faciliter une réinsertion une fois la peine carcérale accomplie. Cette proposition thérapeutique est innovante en France et fera l'objet d'une recherche plus approfondie.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 4, Décembre 2020, pp. 665-684.
Mots clés : Culture-Loisirs, Prison, Musique, Récit de vie, Détention, Racisme, Discrimination, Approche historique, ETATS-UNIS, 20EME SIECLE
Bien que l’expérience carcérale ait fait partie intégrante de la vie de beaucoup d’entre eux, les récits des musiciens de jazz criminalisés et incarcérés n’ont guère été identifiés ou examinés en tant que tels dans le cadre d’une étude critique des prisons. Cet article – originellement paru en 2002 – vise à combler cette lacune en faisant valoir que les autobiographies de musiciens de jazz, dont beaucoup ont été incarcérés pour trafic de stupéfiants, méritent d’être étudiées de plus près en tant que sous-genre de la littérature carcérale. S’inspirant principalement de Raise Up Off Me, l’histoire de la vie du pianiste afro-américain Hampton Hawes (1974), et de Straight Life (1979), récit du saxophoniste blanc Art Pepper, il montre comment l’emprisonnement a affecté leurs attitudes respectives sur les questions raciales et sociales, en soulignant la tension entre logique destructrice de la prison et effet émancipateur des valeurs du jazz.
À partir d’une pratique clinique en prison, Stéphanie Germani trouve manifeste qu’une augmentation de la violence chez des adolescents apparaisse. En se posant cette question : « Est-ce que les limites et les interdits font toujours barrage aux déchaînements des pulsions ? »
Son article a pour objectif de rendre compte des crises transgressives en témoignant du vécu psychique de cette jeunesse en manque de repères. Au-delà des arguments cliniques (histoire d’enfant souvent traumatique ou carencée), elle avance des éléments sociaux qui ne sont pas à minimiser : « Notre société contemporaine se régule avec de nouvelles règles et de nouvelles jouissances, et elles ne sont pas des moindres sur la résonance des troubles adolescents. »
Le Réseau Thématique « Normes, déviances et réactions sociales » (RT3) [de l'Association française de sociologie] a mené une réflexion focalisée sur l’articulation entre le sans-abrisme, les mondes de la rue, la délinquance, la déviance, le contrôle social et la gestion sociale et pénale de ces mondes. En effet, les procédés de classement, déclassement et reclassement sont au centre des questionnements et des pratiques assistancielles et socio-judiciaires liées à la gestion des mondes de la rue. Ce numéro thématique s’inscrit dans la continuité de cette réflexion en s’intéressant à l’expérience quotidienne « de rue » des personnes et des groupes stigmatisés. Dans ce numéro, nous nous concentrons sur la situation sociale, sanitaire et juridique ainsi que sur les expériences et les épreuves des personnes sans-abri (incluant de façon élargie les personnes privées de logements, les habitants de bidonvilles, de squats, d’habitat non conventionnel…) et plus marginalement sur celles des groupes de jeunes perçus comme déviants et potentiellement dangereux parce que la rue est au centre de leurs sociabilités (Boucher, Belqasmi, Marlière, 2013 ; Boucher, 2016). Nous abordons également les réalités des mondes de la rue en interrogeant les réactions sociales mises en œuvre pour accompagner, encadrer, voire réprimer ces publics marginalisés.
L’ambition de ce numéro est notamment d’offrir un espace scientifique permettant de se situer à la croisée des chemins entre l’expérience vécue et la gestion institutionnelle des « acteurs de la rue » – particulièrement à l’égard des « illégalismes » – et de pouvoir ainsi articuler des espaces de recherche qui ont parfois eu tendance à traiter ces problématiques de façon séparée.
L’expérience de la prison des personnes sans-abri peut être pensée de trois manières. D’abord, le système pénal tend à condamner davantage les personnes sans-abri, par rapport à la population générale. Ensuite, le formatage au monde carcéral, dont peut faire l’objet chaque personne détenue, les concernera plus encore. Les personnes iront même jusqu’à considérer la prison comme un univers protecteur. Et enfin, l’analyse des trajectoires de vie montre que la prison peut constituer une étape banale d’un système de vie, notamment pour les personnes ayant connu de fréquentes expériences institutionnelles.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 83, septembre 2019, pp. 83-93.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Prison, Détention, Détenu, Relation familiale, Relation enfant-parents, Parentalité
Les liens enfants/parents sont affectés de différentes manières par l’incarcération d’un parent. La séparation est souvent compliquée par divers facteurs : l’arrestation dont l’enfant est parfois témoin, les non-dits et les versions tronquées de l’absence, ou les mécanismes de défense mis en œuvre par des parents dont les fragilités sont accentuées par l’incarcération. Les conditions dans lesquelles s’effectuent les rencontres au parloir sont le plus souvent inadaptées aux enfants et renforcent les sentiments de disqualification des parents détenus, générant chez les enfants sentiments de culpabilité et mécanismes de parentification.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 83, septembre 2019, pp. 30-39.
Mots clés : Enfance-Famille, Justice-Délinquance, Délinquance juvénile, Détention, Prison
L’épreuve de la prison fait découvrir aux adolescents incarcérés un monde complexe et ambigu, où l’ennui côtoie la violence, où les adultes ont pour missions de les aider à sortir de la délinquance, sans en avoir les moyens suffisants. Le choc de la détention a bien souvent pour effet de remobiliser des affects et des réflexions qui étaient neutralisés par l’engrenage de la délinquance. C’est pourquoi les mouvements psychiques consécutifs à l’enfermement sont complexes et imprévisibles, et toujours soumis à l’influence lointaine mais décisive des familles.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3111, 17 mai 2019, pp. 18-19.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Conditions de vie, Détention, Accompagnement, Adulte en difficulté
Au-delà de la simple sanction, la peine prononcée pour une infraction, du délit au crime, doit permettre la prévention de la récidive. Mais dans un système obnubilé par la prison, la surpopulation carcérale reste l’un des obstacles majeurs à une bonne prise en charge des personnes condamnées. Tels sont les principaux enseignements d’un colloque organisé le 13 mai par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice.
Paru dans la revue La Revue de l'infirmière, n° 246, décembre 2018, pp. 15-31.
Mots clés : Santé-Santé publique, Détention, Détenu, Dignité, Éducation à la santé, Hospitalisation, Isolement, Prévention, Prison, Risque, Soin, Suicide, Vieillissement, Prise en charge, Besoin, Infirmier, Rôle
Réponses sanitaires proposées aux personnes incarcérées. L'infirmière, en première ligne
de la demande de soins en milieu carcéral. Les détenus âgés et pathologiques : un nouvel enjeu sanitaire et pénitentiaire. Les UHSI dans le dispositif de soins somatiques aux détenus. Quel parcours de soins pour un patient détenu en chirurgie ambulatoire ? Prendre en charge et prévenir le risque suicidaire du patient détenu. La supervision, un atout pour nourrir la fonction soignante en univers carcéral.