PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 291, décembre 2023, pp. 13-22.
Mots clés : Travail social : Métiers, Polyvalence de secteur, Modèle, Approche historique, Organisation, Approche globale, Intervention sociale, Empowerment
Cet article aborde l’évolution de la polyvalence de secteur, un des modèles fondamentaux d’intervention du service social. Il questionne cette évolution, les éléments immuables, ainsi que les nouvelles notions telles que l’approche collective et le développement du pouvoir d’agir.
Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 167-194.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mouvement social, Contestation, Violence, Organisation, Répression, Syndicat, Rôle, Idéologie, Militantisme, Sociologie, Enquête, Guadeloupe
Cet article interroge la construction militante de la spontanéité, en prenant pour exemple le rôle du syndicalisme guadeloupéen et les mobilisations d’ampleur en opposition à l’obligation vaccinale et aux restrictions sanitaires qui se sont déroulées en Guadeloupe au cours des mois de novembre et décembre 2021. Partant d’un travail d’observations in situ et d’entretiens auprès de syndicalistes, cette contribution pointe la façon dont le travail d’encadrement syndical tente de répondre au recours à l’action spontanée de groupes mobilisés étrangers au syndicalisme. On analyse notamment le degré d’interdépendance entre les formes d’actions désignées comme conventionnelles (barrages routiers) et violentes (affrontements et émeutes) qui se succèdent dans le cadre de ce mouvement.
Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 101-128.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Contestation, Mouvement social, Inégalité, Discrimination, Organisation, Radicalisation, Militantisme, Acteur social, Organisation sociale, Communauté
En quoi l’analyse de ce qui fait « commun » dans les mobilisations contemporaines contre les injustices interroge-t-elle la place de la spontanéité dans les luttes sociales en France ? Nous répondrons à cette question à partir d’une enquête qualitative, menée en 2019-2020, auprès de 130 responsables d’association et d’activistes pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et/ou le spécisme. Dans ces mobilisations, la réhabilitation d’une radicalité politique rend centrale une « spontanéité disruptive », au sens où elle n’est pas une étape à dépasser, mais un processus toujours à actualiser. Ces mobilisations allient la dénonciation des inégalités dans leurs causes structurelles et l’attachement à une fluidité dans le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand » de l’émancipation. La volonté de se déprendre du risque de recomposition de hiérarchies dans les luttes s’exprime en effet par une méfiance vis-à-vis de tout cadrage déterminé a priori et de manière stable, que cela soit d’un point de vue organisationnel, idéologique ou en termes de temporalité de l’engagement.
Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 71-100.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Groupe d'appartenance, Ouvrier, Résistance, Mouvement social, Contestation, Solidarité, Organisation, Groupe, Syndicat, Ukraine
Cet article interroge la nature spontanée de la politisation des ouvrier·ère·s habitant une région russophone ukrainienne. Leur mobilisation face à l’invasion russe récente est d’autant plus paradoxale que la ville en question a toujours été considérée comme « pro-russe », et que la population locale n’a pas ressenti d’intérêt pour la politique. En s’appuyant sur un travail de terrain mené entre 2018 et 2022, l’auteur montre qu’aucune idéologie ne prend racine parmi les ouvrier·ère·s, qui se méfient du monde de la politique. Pourtant, ils et elles instrumentalisent les structures et les récits politiques pour les mettre au service de leurs stratégies individuelles de distinction et d’accumulation de différents types de capital. Cela dit, l’article montre l’existence de structures et mécanismes sociaux qui rendent possibles les pratiques solidaires, même lorsqu’elles passent inaperçues par les ouvrier·ère·s elles et eux-mêmes.
Paru dans la revue Esprit, n° 501, septembre 2023, pp. 33-37.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Organisation, Protection sociale, Retraite, Âge, Durée du travail, Automatisation, Technologie numérique, Intelligence artificielle, Profession, Mouvement social, Économie, Plateforme
Le travail fut le grand absent du débat sur la réforme des retraites. Dans un contexte de transformations profondes (numérique, plateformes, travail à distance…), le travail est traversé de multiples divisions. Il demeure pourtant un désir de s’investir dans un projet commun et de s’y épanouir.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 41-42, juin 2023, pp. 227-232.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Décentralisation, Politique sociale, Organisation, Culture, Acteur social, Participation, Usager
Il n’est pas dans les habitudes de Vie sociale de tirer des conclusions après les articles d’un numéro. Cependant, de la richesse des contributions des auteurs qui ont participé à ce numéro de Vie sociale peut être dégagée une synthèse constructive tout juste quarante ans après l’acte I de la décentralisation (loi du 22 juillet 1983 sur la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État).
Paru dans la revue Vie sociale, n° 41-42, juin 2023, pp. 123-129.
Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Responsabilité, Décentralisation, Organisation, Collectivité territoriale, Budget, État
Établi sur le principe logique et limpide du « qui paye décide », le dispositif de décentralisation de l’action administrative a tout juste 40 ans.
Les DDASS furent les premiers grands services de l’État à vivre cette évolution et les départements eurent à organiser un outil d’évaluation des besoins et de planification des moyens dans les nombreux domaines d’action sociale qui leur étaient transférés.
Pourtant, la clarté de répartition des compétences n’empêcha pas l’intervention d’autres collectivités dans différents secteurs, qui conduisit rapidement le législateur à définir une fonction de chef de file afin de garantir la cohérence des fonctionnements.
Après une période faste qui vit naître de nombreuses initiatives locales appuyées sur le droit à l’expérimentation, une évolution moins favorable se fit jour, marquée par des contraintes budgétaires plus fortes – un effet ciseau – et un retour en force de l’État, transformant progressivement les départements en opérateurs de politiques nationales d’action sociale.
Cet enchevêtrement de compétences nuit à la compréhension mais surtout à l’efficacité d’un système qui se voulait être simple et responsable.