PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Louis Simard, Rémi Barbier, Marion Amalric, et al.et al.
Paru dans la revue Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. XXVII, n° 69, 2021, pp. 17-135.
Mots clés : Territoire-Logement, Démocratie participative, Développement durable, Environnement, Projet, Aménagement du territoire, Énergie, Milieu naturel, Régulation sociale, Acteur social, Contestation, Risque, Décision, Québec (Province du), Ile d'Oléron, Bretagne
Face à la contestation grandissante que suscitent aux niveaux local, national et parfois international, les projets et les décisions privés comme publics, il devient difficile de réduire l’acceptabilité sociale à la gestion judicieuse d’un projet ou à l’implantation d’une politique au moment de sa promotion ou de son lancement. L’acceptabilité sociale traduit plutôt le jugement des populations à propos de ces projets et politiques, à l’issue d’un processus dynamique de construction sociale dans lequel sont formulées des solutions de remplacement à une situation donnée. Pour construire l’acceptabilité sociale, les entrepreneurs et les décideurs publics doivent donc prendre acte de la manière dont le progrès est envisagé par les acteurs sociétaux et ne peuvent plus se contenter pour ce faire de mobiliser le processus traditionnel de démocratie représentative. En ce sens, plusieurs espèrent canaliser cette dynamique en recourant à des instances de dialogue sociétal. Mais ces instances participatives de démocratie intermédiaire ne peuvent alors plus jouer le rôle pacificateur qu’on leur prête, car elles demeurent des lieux de débats où s’affrontent des visions du monde qui devront, ultimement, faire l’objet d’arbitrages. Les contributions de ce numéro spécial apportent un nouvel éclairage sur le potentiel et les défis de ces instances participatives à construire des compromis capables d’influer sur les trajectoires de l’acceptabilité sociale.
Sommaire :
- L’acceptabilité sociale au Québec : nouvel instrument normatif d’action publique. Louis Simard. Page 17 à 44
- L’épreuve d’acceptabilité sociale, ou la composition disputée du collectif. Rémi Barbier. Page 45 à 61
- La réception sociale de la gestion du risque littoral : un éclairage au prisme de la simulation participative. Marion Amalric, Nicolas Becu. Page 63 à 89
- La croissance bleue à l’épreuve des contestations citoyennes : analyse des processus de démocratie participative à partir de quatre cas d’étude bretons (France). Charlène Kermagoret, Katia Frangoudes. Page 91 à 111
- Participation publique et gestion des ressources naturelles : quel potentiel d’influence pour les participants ? Élizabeth Durand, Charles Duprez, Stéphanie Yates. Page 113 à 135
La question des personnes âgées de la rue n’apparaît pas comme centrale, que ce soit dans les études ou dans le discours public, peu s’en faut : ce sont plutôt les « jeunes en errance » qui focalisent l’attention des chercheurs et des politiques. Pourtant l’absence de domicile correspond à l’une des formes les plus extrêmes de la précarité, dans un monde contemporain de plus en plus urbanisé, comme vient d’ailleurs de le révéler de façon saillante et crue la crise sanitaire inédite liée au Covid-19. Qui plus est, lorsqu’on est âgé.
Alors, comment vivent les sans-domicile vieillissants au quotidien ? Comment ce vieillissement influence-t-il, voire détermine-t-il, les possibilités d’action au jour le jour ? Et que peut vouloir dire « se réinsérer » pour des sans-abri de 60 ou 70 ans en proie à une logique d’abandon de soi ? Quelles institutions médico-sociales accueillent les personnes vieillissantes ayant un parcours de rue et comment les prennent-elles en charge ? Et puis, de fait, la question de la projection identitaire se pose différemment à 70 ans... Ainsi, la logique de « projet de vie » ne peut pas s’appliquer dans les mêmes termes qu’au début ou au mitan de la vie.
Ainsi, à travers les différentes contributions qui forment ce dossier, Retraite et société souhaite rappeler les particularités de ces sans-abri que l’âge discrimine au quotidien et exclut le plus souvent des possibilités existantes de réinsertion.
Article de Juliette Remy, Mélina Mecif, Mélanie Letangre, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 383, décembre 2020-janvier 2021, pp. 12-46.
Mots clés : Territoire-Logement, Habitat, Logement, Fonction, Dignité, Isolement, Nomadisme, Enfant des rues, Handicap, Squat, Lien social
Dans Grandeur et misère des hommes : Petit traité de dignité, Éric Fiat (2010) interroge le lecteur : « Tous les hommes sont-ils dignes, ou seulement les meilleurs d’entre eux ? La dignité est-elle intrinsèque à la personne humaine, ou bien peut-elle se perdre sous l’effet des conduites ou des situations ? »
Article de Régis Guyon, Michel Didier, Jacques Lévy, Benoît Coquardet al.
Paru dans la revue Diversité, n° 199, septembre-décembre 2020, 155 p..
Mots clés : Ecole-Enseignement, Territoire-Logement, Mixité, Classe sociale, Vulnérabilité, Coopération, Établissement scolaire, Territoire, Banlieue, Milieu rural
Entretien avec Jacques Lévy : «Explorer l’idée de justice spatiale suppose avant tout de demander aux habitants, aux citoyens, ce qu’ils trouvent juste »
Entretien avec Benoît Coquard et Nicolas Mathieu : «Il n’y a pas un ensemble cohérent qui pourrait s’appeler France périphérique et les jeunes ruraux ne constituent pas un groupe homogène » entretien avec Benoît Coquard et Nicolas Mathieu
Entretien avec Édouard Geffray : «L’absence d’école a signifié son indispensable présence, et pas seulement dans les zones défavorisées » entretien avec Édouard Geffray
Entretien avec François-Antoine Mariani : «Aujourd’hui, le programme des Cités éducatives porte cette ambition de plus forte cohérence et de meilleure coopération entre les acteurs »
Entretien avec Christophe Béchu et Ahmed El Bahri : «L’ambition éducative est une ambition de promotion, de justice sociale, de capacité à se retrouver, à s’épanouir »
1. Des enjeux pour les territoires
2. La mixité sociale à l’école
3. Mixité sociale et scolaire
Paru dans la revue Empan, n° 120, décembre 2020, pp. 68-79.
Mots clés : Territoire-Logement, DSL, Milieu rural, Animation sociale, Empowerment, Centre social, Démocratie participative, Collectivité territoriale, Vieillissement, Agriculteur
Les espaces ruraux sont en constante mutation ; ils pourraient devenir des territoires d’avenir. L’animation de la vie sociale, à travers centres sociaux et espaces de vie sociale, est un enjeu pour un développement durable dans la proximité. Cet enjeu mobilise les collectivités locales, les caisses d’allocations familiales, la Mutualité sociale agricole et les associations, acteurs locaux, habitants. Le pouvoir d’agir des habitants, à partir de leur expertise d’usage, est un ressort indispensable à une démocratie participative, dans des innovations et transitions en cours.
Paru dans la revue Empan, n° 120, décembre 2020, pp. 50-57.
Mots clés : Territoire-Logement, Centre social, Directeur d'établissement, Risques psychosociaux, Cadre, Management, Souffrance psychique, Organisation du travail, Conditions de travail, Identité professionnelle
La souffrance au travail des cadres de direction des centres sociaux est récurrente et menace de les enfermer dans un aveuglement cognitif les éloignant de leur mission initiale. Comment allier politiques managériales de la Fédération et pratiques sur le terrain ? Comment interagir dans un collectif de contraintes et de points de vue sans se perdre soi-même ? Quels sont les risques psychosociaux engendrés par toute la complexité de la bureaucratisation, la difficulté organisationnelle, les perpétuelles réformes administratives, le devoir de performance ?
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 278, septembre 2020, pp. 14-21.
Mots clés : Territoire-Logement, Logement, Crise, Précarité, Coût, Politique, Logement social
Cet article revient sur les facteurs à l’origine des difficultés de logement que connaissent en France les classes populaires depuis les années 1980, en mettant en exergue le rôle de trois principaux déterminants : le déclin de la solvabilité des ménages, l’offre de logements « tirée vers le haut », et les carences en matière de production de logements sociaux.
Le Housing First (HF), ou « Logement d’abord », se développe à Bruxelles depuis quelques années pour reloger et accompagner les personnes sans abri les plus vulnérables. Cependant, ce modèle est fragilisé parce que les logements ne sont accessibles qu’au travers d’une négociation avec les acteurs du logement social, permettant à ceux-ci de faire prévaloir leurs réalités et points de vue. L’article met en valeur le rôle des « responsables-logement » au sein des équipes HF, et plaide pour un véritable engagement de la part des acteurs du logement social, indispensable au développement du HF.
Le « Logement d’abord » est un dispositif permettant à des personnes sans-abri souffrant de pathologies psychiatriques et d’addictions d’accéder à un logement autonome sans avoir à franchir les étapes classiques de l’insertion par e logement et à prouver leur capacité à habiter. Il prévoit de faire appel à des travailleurs pairs ayant un vécu de la rue et faisant la médiation entre les locataires et les partenaires de l’action sociale et de la santé. Ce dispositif a fait ses preuves, mais a aussi montré quelques limites qui nécessitent de bousculer les représentations et la culture professionnelle des travailleurs sociaux.
Cet article a pour objectif de remettre en question une partie du discours professionnel au cœur de l’accompagnement des personnes sans logement. Nous interrogeons celui qui expliquerait le non-accès au logement de droit commun, en considérant cet échec comme le résultat d’une trajectoire individuelle. Il se fonde sur une logique d’accès par paliers qui fixe le logement comme une fin de parcours. Pour justifier cette sélection, nous émettons l’hypothèse qu’un discours professionnel se fabrique au service d’une logique artificielle, éducative ou économique par exemple, et que cette logique permettrait d’expliquer une incapacité temporaire d’habiter, et de fait, de confirmer un besoin d’apprendre à se loger. Sa forme la plus dure appartient au domaine de la prévision. L’accès (in extenso le non-accès) devient par conséquent un objet construit sans fondement sociologique. Nous proposons donc de déconstruire le principe d’un accompagnement social préparant au logement, d’abord en le distinguant du rétablissement des droits à partir d’une situation de non-recours aux droits (Warin, 2010), puis en isolant son discours intrinsèque et en l’admettant comme échangeable. Autrement dit, il s’agit de l’envisager comme un partage d’expérience fondé autant sur le pouvoir d’agir des personnes que sur celui des professionnels : une forme de distribution équitable de la parole d’expérience.