PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Dans le contexte d'une augmentation des mesures d'isolement et de contention en augmentation, mais aussi plus globalement des actes de violence en psychiatrie, l'auteur interroge les nouvelles relations aux patients, dans une société en mutation.
Dans une société angoissante, addictogène, l'addiction à l'alcool est une tentative de solution avant d'être un problème. Penser que la résoudre est une "histoire de volonté" empêche la personne de consulter et la maintient dans la honte qui ne fait qu'aggraver ses conduites d'alcoolisation. Le but du travail thérapeutique est au contraire de permettre au patient d'arriver à se sentir libre dans la relation avec l'autre, sans négliger la part spirituelle, ce qu'on bien compris les alcooliques anonymes.
Article de Christine Durif Bruckert, Bruno Cuvillier, Edouard Leaune
Paru dans la revue Santé mentale, n° 256, mars 2021, pp. 87-91.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Culpabilité, Émotion, Groupe de parole, Hôpital psychiatrique, Identité, Relation soignant-soigné, Responsabilité, Suicide, Témoignage, Traumatisme
Nous avons mené à Lyon, entre novembre 2017 et mai 2019, au sein d'un centre de prévention du suicide, une étude qualitative construite sur la méthode des Focus-groups ayant pour objectif d'estimer les impacts psychosociaux et professionnels du suicide d'un patient sur les internes en psychiatrie, et d'identifier les modèles de réponses qui peuvent être envisagés. Celle-ci fait ressortir que l'impact immédiat est très majoritairement de l'ordre d'un bouleversement personnel et professionnel important (sentiment de culpabilité et d'incompétence) et de façon plus durable d'une atteinte de l'idéal et de l'évidence du métier (modifications du système de représentations professionnelles et des bénéfices attendues). La méthode des focus-groups a fonctionné comme scène d'élaboration narrative et collective de l'événement initial. Les modalités de dégagements de l'épreuve et les voies d'accès possibles aux règles et à une culture du métier partagés et débattus dans ces groupes donnent les bases d'un programme et d'un dispositif plus large de postvention.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 256, mars 2021, pp. 74-79.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accompagnement, Altérité, Éthique, Philosophie, Posture professionnelle, Récidive, Suicide, Récit de vie, Relation soignant-soigné, Vulnérabilité
Envisager le suicide et sa prévention sous l'angle philosophique permet d'ouvrir des voies de compréhension et de réflexion pertinentes pour mieux en saisir les enjeux propres, notamment dans le cadre de la relation de soin. Cet article met en perspective la vulnérabilité singulière de la personne tentant de mettre fin à ses jours, plus particulièrement, la temporalité succédant à un passage à l'acte et s'inscrivant dans une présence auprès de l'autre, notamment par le biais du soin. L'approche narrative de la clinique et de la relation de soin en prévention du suicide représente une piste intéressante dans la mesure où elle vient rappeler l'intérêt porté au patient dans sa dimension historique et sociale en approchant la personne dans son identité même. La notion de promesse, engagée par Paul Ricoeur, permet d'envisager la relation de soin sous l'angle d'un engagement partagé entre soignants et soignés, ouvrant la voie au maintien du lien au maintien de soi dans l'histoire d'une vie.
Mécanisme de défense fréquemment rencontré en clinique psychiatrique, le déni est souvent invoqué : il compromettrait l'alliance thérapeutique, serait responsable de la non-observance et des rechutes.. Déni de la maladie, déni de grossesse ou dans l'anorexie, déni de l'agresseur sexuel ou du meurtrier... Comment le soignant peut-il appréhender ce mécanisme ? Mensonge, dénégation, refoulement, clivage, comment se repérer ? Sans chercher à confronter le patient à une réalité dont il ne peut et ne veut rien savoir, le soignant doit s'attacher à envisager finement le contenu du déni et de ses effets.
Dans le contexte du rétablissement, l'évaluation clinique doit, en parallèle du diagnostic et du repérage des troubles, rechercher les ressources et les forces du patient. L'outil AERES (Auto-évaluation des ressources) a été conçu pour les mettre en évidence via un jeu de cartes. Cette intervention s'inscrit dans un changement de perspective, qui considère le patient comme un partenaire libre et responsable.
La communication hypnotique peut être définie comme l'art d'utiliser différents procédés de langage issus de l'hypnose formelle (hors transe), au cours d'un dialogue soignant-soigné, pour atteindre un objectif. Au-delà de ses aspects techniques, cette communication produit un contexte et une présence thérapeutique particulière, centrée sur les ressources du patient. En psychiatrie, cette approche est souvent adaptée par sa flexibilité et son caractère pragmatique à la diversité des situations. Éclairage théorique et expériences cliniques.