PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 233, septembre 2021, pp. 59-76.
Mots clés : Enfance-Famille, Distance, Couple, Séparation, Transfert, Contre-transfert, Maintien du lien, Télécommunication, Échange, Thérapie de couple
Cet article s’intéresse au couple à distance dans le contexte de l’expatriation. La réflexion porte sur les effets des séparations et des retrouvailles à travers la distance géographique, qui met progressivement en évidence l’étrangeté de soi et de l’autre dans les liens de couple. L’étrangeté peut s’éprouver de façon plus ou moins accentuée selon la culture du pays d’expatriation. La rencontre avec un couple dont les entretiens se sont déroulés en chinois illustre ces enjeux et interroge la position du clinicien dans sa double position dans le transfert et le contretransfert.
L’article montre par ailleurs en quoi le virtuel à travers la tablette peut devenir un espace de jeu et de créativité au sens de Winnicott et entretenir l’illusion de la non-séparation. Il peut devenir un espace de besoin, qui peut faire barrage à une désillusion nécessaire et repousser les véritables retrouvailles du couple.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 201-221.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Dessin, Famille, Séparation, Enfant placé, Mécanisme de défense, Traumatisme, Psychanalyse, Période de latence, Transfert, Contre-transfert
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur les représentations de la séparation chez des enfants placés en Protection de l’enfance. Il s’intéresse ici spécifiquement au dessin de la famille de deux enfants d’âge de latence placés en foyer. L’article analyse chaque dessin en profondeur puis tente de dégager les éléments saillants communs aux enfants rencontrés, tout en les mettant en lien avec les mouvements transféro-contretransférentiels à l’œuvre dans ces rencontres-séparations. Ces dessins montrent de grandes difficultés de représentation, les personnes dessinées sont peu différenciées. Cette indistinction pourrait être mise en lien avec le concept de mentalisation qui aurait été mis à mal par les traumatismes vécus par ces enfants. Mais ce trouble de la mentalisation semble aussi fonctionner comme un mécanisme de défense contre les reviviscences traumatiques et des mouvements pulsionnels agressifs.
Paru dans la revue Dialogue, n° 227, mars 2020, pp. 75-89.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Thérapie de couple, Conjoint, Surdité, Corps, Langue, Identité, Groupe d'appartenance, Culture, Transfert, Contre-transfert, Métaphore, Psychologie clinique, Langue des signes, Sens
L’auteure présente une thérapie en couple de personnes sourdes. Les spécificités inhérentes à leur langue dont les modalités sont visuelles, où signifiant et signifié sont si proches, génèrent un sentiment d’appartenance groupale à une culture. Comment s’articule la problématique du couple avec les divers modes de communication à l’œuvre, les identités et identifications au sein de ce néo-groupe ? Les aspects transférentiels et contretransférentiels serviront de fil rouge dans le déroulement de cette thérapie particulière. Le recours à la métaphore constitue pour le thérapeute un point d’appui vers l’interfantasmatisation. Il contribue à créer une enveloppe, une pensée métaphorique, celle-ci permettant de surmonter les représentations inhibantes qui faisaient obstacle au travail d’élaboration.
Les mères exilées ont, pour certaines d’entre elles, dû laisser un ou plusieurs enfants au pays dans des conditions incertaines, voire obscures. Cet article propose d’explorer les mouvements psychiques de la situation clinique d’Amélia, mère angolaise de quatre enfants, dont deux sont restés là-bas. C’est au sein de la rencontre clinique avec cette femme à l’appareil psychique englué dans les traumatismes que certains enjeux de la « parentalité à distance » émergent. Sentiment de culpabilité, angoisses de mort impensables et clinique de l’enfant absent au travers de celui présent seront abordés tout au long de la situation d’Amélia. La place du thérapeute, son observation et son accueil des traumatismes montreront comment, jusque dans le travail contretransférentiel, l’absence potentiellement traumatique de l’enfant « effracte » une parentalité qui tente d’y survivre.
C’est au cours de sa pratique de l’écoute dans un service de téléphonie sociale dédié aux victimes de violences conjugales que la question du sentiment d’urgence est venue interroger l’auteur. Comment aider l’autre à penser et continuer soi-même à penser quand le sentiment d’urgence éprouvé par cet autre vient sidérer sa propre pensée ? En appui sur les mouvements transférentiels et contretransférentiels lors de cinq entretiens uniques, l’article montre que le sentiment d’urgence vécu comme menaçant l’équilibre interne du sujet viendrait rejouer, à la lumière de la théorie de la pensée de Bion, le « vécu catastrophique » : expérience émotionnelle de la première rencontre avec l’objet primaire que l’écoutante, telle une mère « apte à rêver », viendrait limiter et transformer en expérience de frustration tolérable nécessaire à l’émergence de la pensée.
Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 35-54.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Grossesse, Adolescent, Transfert, AEMO, Parentalité, ASE, Éducateur spécialisé, Filiation, Contre-transfert
Cet article interroge le sens du passage par la grossesse à l’adolescence dans le cadre d’un accompagnement éducatif de type AEMO intensive. À l’aide de la situation clinique d’une jeune fille à tendance antisociale sera mis au travail l’enjeu d’un dispositif en double portage afin de soutenir l’analyse du vécu contretransférentiel des éducateurs. Une discussion s’engagera autour de l’importance de mobiliser le réseau, de constituer un appareil psychique de suppléance, une fonction pare-excitante et pare-désinvestissante à même de contenir et soutenir l’évolution du sujet.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 133-150.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Supervision, Recherche-action, Réseau, Radicalisation, Transfert, Contre-transfert, Psychanalyse, Cadre thérapeutique
La notion de supervision est polysémique. C’est plus dans le rapport à la demande qu’elle se différencie de l’analyse des pratiques. À la suite d’expériences plurielles, l’auteur témoigne de sa pratique de superviseur en l’illustrant à partir d’une supervision individuelle d’une pratique institutionnelle et d’une supervision groupale d’un réseau concernant les problématiques de radicalisation islamiste. Le lien-supervision permet de déconstruire les enjeux transféro-conretransférentiels qui peuvent participer à parasiter le professionnel dans sa pratique clinique. Une approche originale de la supervision est envisagée avec la notion de supervision-action-recherche. Elle ouvre un champ intersubjectif créatif. L’auteur définit la notion de métagarance dans la supervision comme la protection d’une contenance suffisamment sécure pour contenir le travail de supervision.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 77-94.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Inconscient, Supervision, Analyse de la pratique, Épistémologie, Fantasme, Groupe, Approche clinique, Transfert, Contre-transfert
Convoqué pour faire un travail 1) qui n’est pas psychanalytique 2) qui ne s’inscrit ni dans une psychanalyse, ni dans une psychothérapie 3) dont le prétexte professionnel porte essentiellement sur des faits, des événements 4) s’effectue en groupe et 5) dont le dispositif groupal est considéré comme déterminant, comment être et rester psychanalyste ?
Si « c’est la théorie qui décide de ce qu’on observe » (A. Einstein), la clinique des situations plurielles et plurisubjectives oblige le psychanalyste à penser son travail dans la perspective de « l’extension de la psychanalyse » et des conséquences d’une « métapsychologie de troisième type » (R. Kaës). Mais le travail sur le fantasme – objet essentiel du psychanalyste – requiert de changer d’épistémologie et de quitter le paradigme de la psychologie, fondée sur une relecture en amont du concept freudien d’Inconscient. Dans ces situations, que peut être un travail de psychanalyste groupal, qu’est-ce qui le légitime ?
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 39-60.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie, Analyse de la pratique, Travail d'équipe, Inceste, Supervision, Groupe d'appartenance, Équipe soignante, Transfert, Contre-transfert, Transmission, Rouchy (Jean Claude)
À partir d’une clinique d’analyse des pratiques et de supervision d’équipe, cette présentation se propose d’explorer les situations dans lesquelles une équipe soignante est confrontée à une confusion des espaces et des registres, entre le familial et le professionnel. Cette confusion est analysée à la lumière des rapports entre « groupes d’appartenance primaire et secondaire », selon les conceptions de Jean-Claude Rouchy, et de la dynamique singulière et propre à chaque équipe entre ces appartenances. L’auteur pose l’hypothèse que dans un certain nombre de ces situations l’histoire de la structure est marquée par un moment de confusion des espaces auquel a participé une figure d’autorité et qui s’est institué comme un organisateur psychique du travail d’équipe. À partir d’une illustration clinique, trois mouvements participant à cette confusion sont dégagés : l’effacement d’une narration des origines, l’inversion des logiques primaire/secondaire et l’incestualité.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 21-38.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Supervision, Contre-transfert, Relation soignant-soigné, Formation
Dans cet article, l’auteur, psychanalyste et thérapeute de couple et famille, se propose d’examiner les différentes conceptions de la supervision, en se centrant sur la façon dont chacune facilite ou entrave la relation thérapeutique. La prise en compte des aspects inconscients de la relation superviseur/supervisé peut permettre d’instaurer une sécurité de base et de minimiser le potentiel négatif d'une telle relation, notamment en repérant les alliances inconscientes qui œuvrent dans ce sens.