Une consultation ministérielle demandée en 2022 avait pour objectif de garantir que les acteurs engagés dans les actions de soutien à la parentalité justifient de « compétences socles ». Le travail mené a été nourri par de très nombreux contributeurs, tous acteurs de ce vaste domaine qu’est le soutien à la parentalité. Il a permis de dégager des préconisations visant au développement d’une base d’habiletés au service d’une culture commune partagée. Par ailleurs, il déplore que la place de l’infirmière puéricultrice et, plus largement, des professionnels de santé, ne soit pas suffisamment reconnue dans les actions de soutien à la parentalité.

La consultation de puéricultrice s’inscrit au cœur du parcours de santé de l’enfant, dans une collaboration pluriprofessionnelle autour de la famille. Le champ de compétences médicopsychosociales de la puéricultrice enrichit l’offre de soins dans chaque secteur d’activité. En périnatalité, cette consultation représente une importante ressource dans la mise en œuvre des bilans de santé des nouveau-nés, face aux difficultés d’accès à un médecin. Enfin, elle permet de diminuer le recours aux urgences pour des motifs relevant de la puériculture, participe au soutien à la parentalité et à la prévention précoce.

Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, ou Code OMS, encadre la vente et la publicité des produits commercialisés dans le but de compléter ou de remplacer le lait maternel. Dans un contexte de marketing appuyé de la part des fabricants, la puéricultrice a un rôle important dans l’accompagnement des parents, afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées pour l’alimentation de leur enfant. Elle se protège ainsi de potentiels conflits d’intérêt et construit une relation de confiance avec les familles.

L'application au 1er janvier 2023 de la récente réforme des établissements d'accueil du jeune enfant (EAJE) porte l'obligation d'intervention d'un référent santé et accueil inclusif (RSAI) dans chaque structure. Les missions du RSAI représentent une évolution importante au sein des EAJE et doivent permettre de garantir une qualité d'accueil concernant la santé du jeune enfant, le repérage des situations de danger et la mise en place de mesures inclusives pour l'enfant en situation de handicap.
Aujourd'hui, du fait de leur expertise, les infirmières puéricultrices sont des acteurs majeurs et occupent une place stratégique pour répondre à ces nouvelles missions.

Les cercles de parents sont nés d’un appel à projets dans le cadre de la politique des 1 000 premiers jours. Cette action collective de soutien à la parentalité sur trois départements de Bourgogne-Franche-Comté correspond à un besoin sociétal fort. Les infirmières puéricultrices, de par leurs compétences, ont pensé ce projet pour qu’il corresponde au plus près à la demande et aux besoins des familles et qu’il vienne s’inscrire dans l’offre de soins déjà existante.

Le soutien à la parentalité est l’un des axes du travail de l’infirmière puéricultrice. Certains parents rencontrés sont hyperinformés sur tout ce qui concerne leur enfant ; ils cherchent des réponses. Face à ce savoir engrangé, la professionnelle qu’ils sollicitent doit réfléchir à sa façon d’intervenir auprès d’eux afin d’ajuster sa réponse et de percevoir les fragilités qui se cachent derrière leur apparente assurance. En effet, cette “expertise parentale” n’est pas gage de confiance en soi. Dans un monde où les relais familiaux sont de moins en moins présents, l’infirmière puéricultrice a une place prépondérante et subtile à prendre pour réassurer ces parents souvent perdus.

Au deuxième rang des accidents de la vie courante dont sont victimes les moins de 4 ans, les ingestions et intoxications alimentaires sont un enjeu de santé publique. Le phénomène s’est accentué durant les périodes de confinement liées à la Covid-19, avec une hausse des passages aux urgences pour ce motif. La puéricultrice est un acteur majeur dans le rôle de prévention active auprès des parents, en soutenant leurs compétences parentales.

L’infirmière puéricultrice est un maillon essentiel de l’accueil et de la prise en charge des familles reçues en centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP). En amorçant le lien en amont de la consultation médicale initiale et grâce à la coordination du parcours de l’enfant, elle favorise une relation de confiance permettant de cultiver l’attachement parent-enfant. Exemple du CAMSP de la Réunion.

Petite enfance : recherche-action dans le Lunévillois est un dispositif de prévention primaire en périnatalité auquel participent des puéricultrices de protection maternelle et infantile (PMI), appuyées par une psychologue. Il consiste à accompagner les professionnelles de PMI et les familles par des visites à domicile régulières, de la naissance aux 4 ans de l’enfant. L’incidence du dispositif sur la pratique des puéricultrices de PMI est détaillée, ainsi que les perspectives qu’il ouvre en faveur du développement de l’enfant.

L’équipe parisienne de la protection maternelle et infantile “hors les murs”, composée d’une sage-femme et d’une infirmière puéricultrice, propose des ateliers collectifs d’accompagnement à la parentalité dans des lieux d’accueil dédiés aux familles en situation de grande précarité. Ces temps sont l’occasion d’échanges variés et riches autour de la grossesse, l’allaitement, l’alimentation, le développement et le sommeil de l’enfant. Ils permettent aux familles d’exprimer leurs difficultés spécifiques et aux professionnels de diffuser des messages de santé publique.