PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 36, n° 3, pp. 263-276.
Mots clés : Abus sexuel, Sanction pénale, Prison, Justice, Droit pénal, Responsabilité, Détenu, Victime, Accompagnement, Pratique professionnelle, Psychologue, ABUSEUR, BELGIQUE
L'article pose le problème de la responsabilisation / déresponsabilisation dans le contexte des pratiques belges francophones de traitement ou de guidance des auteurs d'infraction à caractère sexuel, en référence à des données issues d'une pratique clinique de terrain spécialisée dans la rencontre de ces auteurs. La thèse d'une déresponsabilisation des cliniciens sera soutenue en miroir d'une responsabilisation des auteurs d'infraction(s), attestant d'un renversement de la charge de la responsabilité dans le chef du justiciable-patient alors que la démarche clinique suppose qu'elle soit toujours partagée entre « traitant » et « traité ». Les ressorts de ce renversement de la responsabilité seront examinés à travers la critique d'une clinique critériologique en vogue, de ses présupposés discursifs et de ses conséquences sociales
A partir de deux études empiriques portant sur des programmes de traitement de la toxicomanie en contexte judiciaire, les auteurs font la démonstration que les stratégies de responsabilisation conduisent à des effets paradoxaux en générant à la fois une exclusion boulimique et un pouvoir d'agir accru chez les individus. A travers une mise en forme théorique de trois types de subjectivités qui nous sont apparus dans le cadre de nos recherches empiriques (l'exclu, le simulateur et le partisan), nous démontrons de quelle façon les individus qui participent à ces programmes sont appelés à donner un sens à leur propre expérience de la responsabilisation.
Article de Catherine VASSELIER NOVELLI, Charles HEIM
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 4, pp. 397-415.
Mots clés : Violence, FEMME BATTUE, Homme, Couple, Famille, Représentation sociale, Psychothérapeute, Groupe de parole, Prison, Détenu, Témoignage, Service pénitentiaire d'insertion et de probation
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 299-324.
Mots clés : Prison, Travail, Sociologie, Détenu, Loi, Droits de l'homme, Droit du travail, Pouvoir, Institution, Administration pénitentiaire, Protection sociale, Vie institutionnelle, Discipline, Précarité, Droit social, NORMALISATION, BELGIQUE
En considérant l'univers carcéral comme un microcosme reflétant, de manière exacerbée, les rapports de force présents au sein de la société, nous nous poserons la question des raisons de l'absence de législation relative au travail des détenus alors qu'il existe, en Belgique, une loi conférant droits et devoirs aux reclus depuis 2005 - loi qui, dans ses travaux préparatoires, prévoyait l'octroi d'une sécurité sociale pour les personnes incarcérées. Dans une approche foucaldienne, nous envisagerons le travail comme enjeu de pouvoir et tenterons, d'une part, d'éclairer ce qu'il apporte aux personnes incarcérées et à l'institution pénitentiaire et nous essaierons, d'autre part, de comprendre le sens de l'absence de législation en la matière et les analogies possibles entre travail intra-et extra-muros.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 4, pp. 475-499.
Mots clés : Prison, Détenu, Immigration, Étranger, Statistiques, EUROPE, Union européenne, Indicateur, Démographie, Économie, Vie politique, Interaction, Sociologie, Droit pénal, Criminalité, Conseil de l'Europe, EUROPE
Cet article étudie la situation des étrangers détenus dans les prisons européennes ainsique son évolution entre 1989 et 2006. Les analyses sont basées sur des données issues des Statistiques Pénales Annuelles du Conseil de l'Europe (SPACE) qui portent sur les populations carcérales dans la presque totalité des pays européens. Elles s'intéressent notamment à la situation dans les Etats membres de l'Union Européenne (UE), tout en tenant compte de la date de leur adhésion à l'UE, mais contiennent également des références à des Etats non-membres. Après avoir comparé le nombre de détenus étrangers à travers l'Europe, nous analysons le rapport entre les données carcérales (pourcentage de détenus étrangers dans la totalité de la population carcérale et taux pour 100000 habitants) et des indicateurs démographiques pour chaque pays (pourcentage d'étrangers dans la population carcérale en comparaison à celui des étrangers dans la population globale de chaque pays). Finalement, nous abordons le lien entre le nombre de détenus étrangers et des indicateurs tels que le niveau économique et la situation géopolitique des pays.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 4, pp. 693-718.
Mots clés : Délinquance, Sanction pénale, Interaction, Sociologie, Mobilité sociale, Prison, Détenu, Classe sociale, Délit, Criminalité, Revenu, CAPITAL SOCIAL
Les trajectoires mensuelles des revenus licites et illicites de 195 délinquants ont été reconstituées pour les trois années qui ont précédé leur incarcération. Nous développons la thèse selon laquelle la classe sociale d'origine des délinquants majore les chances de succès de leurs activités illicites et module à la baisse la sévérité des tribunaux criminels à leur endroit. Les résultats de cette étude renouvellent la thématique de la stratification des opportunités criminelles et remettent en cause l'opinion commune, parmi les criminologues, selon laquelle la classe sociale n'influence pas les trajectoires de délinquance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 1, pp. 51-67.
Mots clés : Prison, Détenu, Maintien du lien, Famille, Identité, Espace, Relation familiale, UNITE DE VISITE FAMILIALE
Cet article est issu d'une recherche consacrée à l'analyse de la mise en oeuvre des Unités de Visites Familiales (UVF) en France. Il montre comment les personnes détenues se positionnent face à un dispositif nouveau qui bouleverse les repères instaurés durant le temps de la détention et se réinscrivent dans une autre symbolique sociale, affective et relationnelle : autant d'éléments majeurs du parcours intime du détenu qui peuvent influer sur son processus identitaire et lui permettre de s'envisager en tant qu'être à soi et aux autres, dans un temps carcéral qui ne suspend pas tout avenir. L'assignation identitaire des UVF est plus variée et valorisante que celle de la détention mais elle est également source de tension et de conflit pour les détenus qui ont vécu plusieurs années de détention et ceux qui sont condamnés à de longues peines.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, pp. 763-791.
Mots clés : Prison, Détenu, Travail, Sociologie, Sociologie du travail, Socialisation, Espace, Temps, Conditions de vie, Enfermement, Vie quotidienne
Dans une perspective de sociologie du travail sont analysées les incidences sociales (pratiques et symboliques) de l'exercice d'une activité de travail sur le rapport au temps des personnes détenues. A l'unité du lieu clos, Donald Clemmer et Erving Goffman (deux auteurs classiques de sociologie de la prison) font correspondre une unité de temps. A l'encontre de ces approches et à partir d'une enquête de terrain menée dans cinq prisons françaises, il apparaît que le clivage vie privée/vie professionnelle (caractéristique du travail salarié) se retrouve aussi chez les travailleurs incarcérés. Le travail contribue à la sécurité de la prison. Pour les détenus, il est une ressource forte de réappropriation spatiale et temporelle dans un contexte de privation de liberté. Le travail pénitentiaire est analysé comme une instance de socialisation dans un continuum des vies de travail passées des détenus.