PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
A mesure que notre société se transforme, les points de vue psychanalytiques sur la transidentité évoluent.
A quoi les psychanalystes se sentent-ils renvoyés lorsque de jeunes patient.e.s manifestent une créativité dans leur expression de genre ?
Quelles caractéristiques de la psychanalyse gagneraient-elles à être réaménagées face à l'évolution des moeurs ? Ou plutôt,quels écueils les psychanalystes auraient-ils à identifier pour éviter tout positionnement dogmatique ? Ces questions seront envisagées à partir de l'expérience clinique des contributrices et des contributeurs de ce numéro, qu'il s'agisse d'un abord individuel ou groupal, en libéral ou en milieu institutionnel. Car c'est bien la pratique psychanalytique auprès des adolescent.e.s transgenres et non-binaires qui conduira nos autrices et nos auteurs à proposer quelques constructions conceptuelles novatrices.
Ce numéro comporte les articles suivants :
- Nicolas Rabain, François Medjkane : Le trône et l'autel en danger
- Laurie Laufer, Nicolas Rabain : Fluidités de genre
- Serge Hefez : Traversée du genre, traversée du fantasme
- Stéphanie Pechikoff : Penser les transidentités au prisme de l'adolescence
- Olivier Douville : Identité et non-binarité
- Jonathan Nicolas, Thierry Goguel d'Allondans : (Ré-)invention de soi et revendication identitaire
- Charles Rouvier, Nicolas Rabain : Une jeunesse queer à são miguel
- Oren Gozlan : Adolescences trans : quels défis pour la psychanalyse ?
- Patricia Porchat : L'hormone ou la vie ?
- Maya Foigel, Renato Mezan : De la non -conformité à la diversité de genre
- Facundo Blestcher : Adolescences dissidentes
- Débora Tajer, Graciela Beatriz Reid, María Laura Lavarello, María Eugenia Cuadra, Lucía Saavedra : Rupture et continuité de la binarité
- Laurence Apfelbaum : Cloîtré dans le transfert ?
- Lydia Ewanzo, Johann Jung : De l'effacement de soi à l'appropriation subjective
- Hindi Hafhouf-Lacôte, Julia Neyroud : Dispositif "triple résonance" : accueillir le trauma."
Article de Pascal Nguyên, Fabrice Auddino, Jade Lang, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 240, juin 2023, pp. 139-157.
Mots clés : Enfance-Famille, Transfert, Contre-transfert, Psychanalyse, Thérapie familiale, Groupe, Outil, Épistémologie, Libre association
L’intervention que reprend cet article porte sur un cadre-dispositif singulier de thérapie familiale basé sur l’épistémologie psychanalytique groupale. Ce cadre est singulier dans la mesure où il a été tenté d’articuler un travail entre groupe de thérapeutes et néo-groupe. La réflexion développée ici s’origine dans la clinique des auteurs : lorsqu’ils parlent en groupe d’une famille, la règle d’association libre les amène fréquemment à évoquer une autre famille rencontrée précédemment en séance. Quelle est la nature et la fonction de cette résonance ? L’article pose l’hypothèse d’un nouveau contre-transfert : le contre-transfert transfamilial. Une vignette clinique permet d’illustrer le cheminement qui a conduit les auteurs à y aboutir.
Article de Jean Michel Assan, Michel Boutin, Marie José Sophie Collaudin, et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 253, juin 2023, pp. 14-140.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Transfert, Inconscient, Sexualité, Inceste, Nourrisson, Tabou, Symbolique, Famille, Jeune enfant
Françoise Dolto, personnalité aussi forte que complexe, a marqué profondément les psychanalystes de son temps ainsi que ceux qui s’intéressaient de près ou de loin à la psychanalyse mais aussi le « public » à qui elle ne dédaignait pas de s’adresser. Elle a donc transmis au plus grand nombre dans différents dispositifs son expérience vivante de l’écoute de l’inconscient dans le cadre du transfert. Ce numéro réunira des textes qui illustrent ses trouvailles et leurs prolongements, d’une part les concepts majeurs qu’elle a forgés pour penser sa clinique, image inconsciente du corps et castrations symboligènes, ensuite les thèmes qu’elle n’a pas inventés mais auxquels elle a donné une vision et une interprétation qui les ont profondément renouvelés : notamment l’interdit de l’inceste et la sexualité féminine. Enfin plusieurs textes illustreront en quoi le dispositif Maison Verte, dont le succès peut être qualifié d’international, est particulièrement opérant et ne pouvait être inventé que par une psychanalyste qui ne refusait pas, bien au contraire, de se penser aussi dans la Cité.
En ce premier quart de notre XXIe siècle, toute l’humanité se trouve confrontée de façon cruciale aux contingences de son devenir ainsi qu’aux persistances tenaces de points restés aveugles voire occultés durant les siècles antérieurs. Plongés dans l’inconnaissable de notre temps actuel de catastrophes et de mutations idéologiques et sociétales, plusieurs psychanalystes et penseurs présentent sous différentes facettes, quelques aspects des questions et des réflexions préoccupantes auxquelles, ils se trouvent eux-mêmes exposés dans leur travail, leur pensée et leur vie.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 24, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 23-78.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Approche historique, Courant de pensée, Recherche clinique, Pensée, Affectivité, Migration, Hystérie, SENEGAL, MADAGASCAR
Dossier composé de 5 articles :
- Histoire et psychanalyse : un rendez-vous manqué ? Histoire des profondeurs et métamorphoses de l’affectivité I
- La psychanalyse au risque de l’histoire ? Vers un autre paradigme analytique
- La psychiatrie française face aux migrants au milieu du XXe siècle
- Moustapha H. Regard clinique et historien sur un dossier de patient de la clinique psychiatrique de Fann (Sénégal, années 1960)
- L’hystérie à Madagascar : une invention coloniale ?
Paru dans la revue Perspectives psy, vol. 62, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 66-72.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Traumatisme, Symptôme, Psychanalyse, Viol, Mineur
Les traumatismes psychiques affectent en premier lieu les enfants et les adolescents et ils résultent avant tout de maltraitance physique et sexuelle.
Dans le Centre d’Accueil de victimes de violences de Tours, dans lequel j’ai mis en œuvre des recherches et des traitements à partir de 1992, les mineurs représentaient les trois-quarts des patients. Nous avons confirmé la gravité de ce problème lors d’une enquête épidémiologique menée en collaboration avec le groupe INSERM « Santé de l’Adolescent » de Marie Choquet sur plusieurs milliers d’adolescents représentatifs de la population générale : un adolescent sur cinq avait fait l’expérience d’une agression physique ou sexuelle, et si le nombre d’agressions sexuelles n’y excédait pas celui des agressions physiques, par contre leurs conséquences psychologiques excédaient considérablement celles des agressions physiques.
La psychanalyse est née à la veille des grandes convulsions qui ont secoué le XXe siècle. Le fondateur n’a pas été économe en textes mettant en lumière la destruction qui annonçait son omniprésence, en posant la question « pourquoi la guerre ? » et l’hypothèse d’une pulsion silencieuse à l’œuvre à l’intérieur de la vie pour annihiler la vie elle-même.
Freud et le groupe des premiers psychanalystes, par exemple Rank, ont essayé de retracer la dynamique inconsciente afin d’expliquer le pourquoi de la créativité. Le rôle des expériences négatives, notamment des pertes, a émergé comme une partie de la réponse ; le mode de fonctionnement ludique, l’« association libre », l’intégration de l’irrationnel dans la pensée consciente en sont une autre partie. En regardant plus attentivement ce territoire si vaste, on aperçoit un point virtuel, le noyau mytho-poïétique – point de départ de la folie, du mythe, de la magie, de l’art. Créativité et destructivité semblent être des jumeaux siamois indissociables, coessentiels.
Article de Agathe Guichard, Romuald Jean Dit Pannel
Paru dans la revue Dialogue, n° 238, décembre 2022, pp. 39-53.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, TRANSSEXUALISME, Corps, Moi, Surmoi, Psychanalyse, Névrose, Honte, Idéal du moi, Norme sociale, Image du corps, Accompagnement, Rorschach (Test de)
Selon différentes conceptions du genre et des parcours de transition, toujours singulières mais empreintes d’attentes sociales, l’enveloppe corporelle du sujet transgenre se métamorphose. Lors d’entretiens de recherche et d’épreuves projectives (Rorschach et TAT), deux jeunes adultes transgenres aux profils psychopathologiques névrotiques présentaient une sensibilité marquée aux normes, à la morale et aux attentes sociétales. La légitimité, la culpabilité et la honte étaient des problématiques redondantes. Différents temps de transitions subjectives, familiales, sociales et corporelles se sont trouvés en jeu : le passage à l’âge adulte, une vie étudiante hors du giron familial. Ces deux situations illustrent une discussion sur les transitions du corps et des enveloppes chez des sujets transgenres, entre seconde peau et moi-peau corsets.
Dans cet article, nous interrogeons les représentations des différences entre les rôles paternels et maternels. Sur quoi se fondent-elles ? La biologie suffit-elle à les expliquer ? Dans notre introduction, nous évoquons quelques éléments de l’évolution de nos sociétés, de la puissance paternelle à la coparentalité, et abordons ensuite les notions d’équité, d’égalité et de justice, notions traitées dans le champ de la philosophie, et dans le champ systémique, tout particulièrement par Iván Boszormenyi-Nagy. Ensuite, à l’aide de nombreux exemples cliniques ainsi que de quelques exemples tirés de la littérature, nous étudions la façon dont la répartition des tâches parentales peut affecter, souvent lourdement, les différents membres du système familial. Comment aider les familles à développer leurs propres modèles sans leur imposer les nôtres, comment soutenir le dialogue entre les parents ? Penser avec eux la symétrie ET la complémentarité des tâches parentales pourrait bien être un levier thérapeutique.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 50-61.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Psychanalyse, Genre, Culture, Brésil
Cet article analyse certaines théorisations psychanalytiques de la violence conjugale, à la lumière d’une expérience clinique auprès de femmes souffrant de violences conjugales dans la banlieue de São Paulo. Cette recherche s’inscrit dans une étude mettant en correspondance la psyché et le champ social. La violence conjugale contre les femmes repose la question de l’historicité de la théorisation, de son inscription sociale, culturelle, politique, autant d’interrogations que les études de du genre ne manquent pas de formuler à la psychanalyse.