PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 57-4, octobre-décembre 2016, pp. 711-734.
Mots clés : Territoire-Logement, Urbanisme, Réglementation de l'habitation, Planification, Habitat, Droit, Sociologie urbaine
Les travaux sociologiques menés dans le champ de la sociologie du droit considèrent les instruments réglementaires comme étant susceptibles de redéfinition et de renégociation permanente, au-delà de leur apparente rigidité. L’étude présentée ici se propose de relire les choix de développement des communes périurbaines suivant cette approche appliquée à la planification d’urbanisme. Sur la base d’une étude empirique menée sur un échantillon de communes de la région parisienne, nous analysons les pratiques de zonage mises en œuvre localement. Nous prolongeons cette étude en nous appuyant sur une observation statistique des régularités de la règle, en mettant en évidence, par le biais des registres de justification, la prégnance des choix politiques favorables au maintien des formes urbaines existantes. Cette perspective souligne clairement que le « protectionnisme réglementaire » constitue un leitmotiv à de nombreux projets d’urbanisme portés par les communes périurbaines.
Cet article étudie les dynamiques périurbaines des Desert Cities de l’Ouest étasunien, où l’expansion urbaine a pris la forme d’un étalement spatial, d’abord en périphérie des grandes villes émergentes puis à partir des communautés environnantes. Dans ce périurbain éloigné, la promotion immobilière, qui a reposé tout au long du XXe siècle sur l’appropriation des ressources hydriques, est désormais questionnée par les difficultés à acheminer suffisamment d’eau, amplifiées par le contexte de sécheresse actuel. L’enquête analyse la façon dont les relations entre les administrateurs municipaux, les agriculteurs, les promoteurs immobiliers et les élus, constituées autour d’« intérêts réciproques », les conduisent à mettre en place différentes stratégies d’adaptation aux contraintes environnementales : de sécurisation face à la rareté de la ressource hydrique ; d’intégration ou de contournement des normes régulant les usages de l’eau. La spécificité du périurbain des Desert Cities touchées par la rareté des ressources hydriques réside alors moins dans le développement périphérique des grandes villes (Phoenix, Tucson) que dans la volonté d’accroissement des villes se situant à leur périphérie, jusqu’à se fondre les unes dans les autres. Une forme particulière de périurbain émerge de cette rencontre entre professionnels de l’eau et de la ville : le green sprawl, qui permet de concilier normes environnementales du conservationnisme ambiant et impératifs économiques de la croissance locale.
L’auteur se propose de réfléchir à la place du père dans la société contemporaine en se demandant : « Que faut-il pour faire un père ? » Après quelques repères historiques de la place du père et partant de l’idée que la paternité se déroule toujours en même temps sur la scène individuelle et la scène collective, l’auteur fait l’hypothèse qu’il faut trois éléments : un enfant, une mère, une société. En plus d’être reconnu par l’enfant et la mère, le père doit être institutionnalisé et il doit aussi se reconnaître lui-même, ce que font les pères contemporains en quittant l’ancien modèle du pater familias et en inventant de nouvelles modalités d’être père – qui dérangent. Ce phénomène de société dépasse largement l’émergence de nouveaux comportements paternels et modifie radicalement la procréation, la filiation, l’éducation, la vie du couple, les rôles masculins et féminins.
Les pères disparaissent encore trop souvent de la vie des enfants, que ce soit par renoncement immédiat ou du fait de séparations parentales. La situation de ceux qui s’accrochent à l’exercice de la paternité dans des situations conflictuelles n’est pas facile : on leur demande de faire preuve de leur compétence à faire leur travail de parent dans un contexte social où le maternage est devenu dominant. Évaluer cette compétence au cas par cas suppose de comprendre ce contexte et de tenir compte du lien père-enfant sans exiger du père qu’il devienne une sorte de mère suffisamment bonne. L’auteur propose d’examiner la situation de ces pères à partir de son expérience d’expert pour les juges aux affaires familiales.
La dialectique possible entre pères et institutions est indissociable des concepts d’identité et de filiation dans leur rapport à la culture. En Afrique et/ou en Orient, par exemple, il est courant de désigner un individu par son lien de filiation (celui transmis par les parents ou acquis après l’arrivée des enfants) dans la mesure où ce lien le relie à une ascendance ou une descendance. Si le complexe d’Œdipe a connu le succès qui est le sien, depuis sa description par Freud, c’est non seulement en raison de son universalité, mais aussi parce qu’il se réfère à la transmission à travers la filiation. Or, même l’actualité récente nous rappelle que la filiation est au cœur de toute culture et la communication, par-delà les langues, est le vecteur principal de ces différentes façons de faire et de dire. Quels liens entre pères migrants et institutions ? La consultation transculturelle est un espace privilégié d’analyse et de médiation dans les situations où ce lien est mis à mal.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 53-66.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Père, Légitimité, Culpabilité, Séparation, Protection de l'enfance, Famille monoparentale
À partir de la clinique de la protection de l’enfance, l’article aborde la situation des pères qui élèvent seuls leurs enfants. Il tente de comprendre comment les compétences parentales sont évaluées chez les pères alors que l’expérience professionnelle et les pratiques institutionnelles sont construites essentiellement, en matière de monoparentalité, à partir de l’accompagnement des familles monoparentales maternelles. Les auteurs interrogent le référentiel théorique dans la même perspective. Par ailleurs, ils questionnent l’imaginaire paternel lui-même en lien aux images maternelle et familiale. Enfin, ils soumettent des propositions en matière de pratique professionnelle et quelques pistes de réflexion pour la recherche-action.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 67-82.
Mots clés : Travail social : Établissements, Analyse institutionnelle, Changement, Anxiété, Père, Psychanalyse, Mythe, Psychose, Crise
À partir des concepts d’analyse psychanalytique des institutions et d’un exemple clinique, il est ici montré comment la crise institutionnelle induite par un changement de directeur cherche à se résoudre par une scénarisation du mythe originaire (appel au père fondateur). Les changements libèrent des angoisses archaïques qui sont déposées sur les invariants, le recours aux mythes fondateurs rétablit la continuité de l’institution et la réorganise sur un mode différencié (ici de type œdipien), régulant ainsi les angoisses psychotiques.
Article de Annie Devault, Chantal Zaouche Gaudron, Marie Claude Huard Fleury
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 83-96.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Père, Protection de l'enfance, Relation équipe éducative-famille
Le présent article propose les résultats d’une recension d’écrits scientifiques dont l’objectif est de comprendre les différents facteurs qui interviennent dans le développement d’une relation de collaboration entre les pères et les professionnels dans le contexte de la protection de l’enfance. Les documents consultés présentent des résultats d’études scientifiques mesurant différents facteurs reliés à l’interaction entre les pères et les intervenants. L’analyse a permis de documenter le sujet sous différents angles : les croyances et préjugés des intervenants envers les pères, la formation professionnelle des intervenants et les facteurs associés au milieu de travail des services psychosociaux. Cette analyse fait également ressortir plusieurs obstacles à l’établissement d’une bonne relation père-intervenant de même que certaines dimensions qui favoriseraient une telle collaboration.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 97-108.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Groupe de parole, Accompagnement, Soutien à la parentalité, Relation enfant-parents, Milieu rural, Conseiller conjugal, Expérience
Ce récit d’expérience écrit par une conseillère conjugale et familiale analyse la construction et le fonctionnement d’un « café-parents » : groupe de parole de parents et groupe de leurs enfants, dans le cadre d’un centre de consultation conjugale associatif AFCCC, dans le Gers. Exemple de mixité sociale et de soutien de la pratique parentale, ce lieu d’échanges et de parole soutient la parentalité en s’appuyant sur le partage de l’expérience des liens parent/enfant. Le groupe s’organise avec la présence facilitante et contenante de praticiens du couple et de la famille et l’encadrement des enfants par des professionnelles formées à l’animation de groupes d’enfants. Cet article rend aussi compte des retours d’expérience des participants, autant de témoignages qui montrent l’importance de cet accueil comme espace pour penser les différents enjeux de la parentalité.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 109-122.
Mots clés : Enfance-Famille, Groupe d'appartenance, Communauté, Couple, Psychanalyse, Inconscient
Comment travailler en commun sur un objet de travail qui soit commun mais ne soit pas réduit à de l’inconscient, de l’infantile, de l’identique pluri-individuel ? L’auteur, psychanalyste et thérapeute de couple, propose le recours au concept d’appartenance de la théorie des ensembles et concrètement, dans la pratique, à sa version subjective : le concept du partagé et du non partagé. Une façon de penser le commun du couple qui maintienne les différences et sa désorganisation parfois irréductibles, une façon de ne pas prendre notre désir inconscient d’unification du couple pour celui du couple. En recourant également à la notion de lien inconscient plutôt qu’à celle d’alliance inconsciente.