PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article retrace les grandes étapes de l'évolution des sondages de délinquance autoreportée des années 1940 à nos jours. Des premières échelles de délinquance aux sondages autoadministrés les plus sophistiqués, l'apparition de nouvelles données est mise en parallèle avec la remise en question des théories classiques de la criminologie et le développement d'explications alternatives. Après avoir défini les concepts de fiabilité et de validité d'un indicateur, ce texte présente quelques problèmes liés à ces dimensions ainsi que différents moyens de les tester afin d'évaluer les sondages autoreportés en tant qu'indicateurs de la délinquance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 1, pp. 3-20.
Mots clés : Prévention spécialisée, Prévention, Modèle, Sociologie, Intervention sociale, Contrainte, Contrôle social, Prévention de la délinquance, Quartier, Insécurité
Depuis les années 1980, la prévention fait l'objet d'une grande variété de pratiques qui tendent soit à agir sur les causes profondes de la délinquance (prévention sociale), soit à empêcherle passage à l'acte (prévention situationnelle). Alors que la prévention sociale a connu un certain succès dans les années 1980, la prévention situationnelle semble aujourd'hui hégémonique. Pourtant, dans divers pays européens, la prévention sociale continue d'être invoquée par bon nombre d'intervenants sociaux basés dans des quartiers populaires considérés comme «criminogènes». L'article livre une analyse du devenir de ces pratiques tout en questionnant l'articulation entre les deux modèles de prévention en jeu.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 1, pp. 21-42.
Mots clés : Sécurité, Sociologie, Gestion, Secteur privé, Symbolique, Police, État, Interaction, Légitimation, CAPITAL CULTUREL, CAPITAL ECONOMIQUE, CAPITAL SOCIAL, QUEBEC, CANADA, MONTREAL
L'objectif de cet article est de mettre en lumière les rationalités du gestionnaire de la sécurité privée au sein du champ de la sécurité à Montréal. Quarante-cinq entrevues ont été ainsi analysées à l'aide de la métaphore du capital pour dégager ses différentes stratégies de conquête du champ. Alors que nos données montrent clairement que les gestionnaires de la sécurité privée ont acquis suffisamment de ressources pour ne pas dépendre excessivement de la police, cette dernière possède toujours un ascendant certain sur la première, notamment du fait des pouvoirs spéciaux qui lui sont alloués. En outre, l'industrie souffre d'un manque de légitimité qu'elle tente de combler par la reconnaissance étatique. Enfin, l'industrie ne cherche pas tant à concurrencer la police qu'à s'en distinguer pour occuper une place à part du champ.
Ensemble de textes rédigés par quatre jeunes historiens qui viennent de terminer leur thèse ou qui sont en voie de le faire. D'universités différentes, ils se sont souvent regroupés dans un séminaire (Force publique, régulation sociale, sécurité intérieure et défense, XVIIIe -XXe siècles), animé par le professeur Jean-Noël Luc et fruit d'une collaboration entre l'Université Paris IV et le Service historique de la Gendarmerie nationale, dans l'objectif de promouvoir l'histoire politique, sociale et culturelle de la gendarmerie, considérée sous trois angles : force publique, force militaire et communauté professionnelle spécifique...
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 31, n° 4, pp. 375-403.
Mots clés : Répression, Sociologie, Criminalité, Déviance, Délinquance, Prévention de la délinquance, Peur, Justice, Droit pénal, Changement social, Contrôle social, Culture, EVITEMENT
The Culture of Control procède à une étude historique des changements et des adaptations sociales, pénales et politiques intervenues au cours de la période allant des années 1960 aux années 1990, période qualifiée de «postmodernité». Les causes de ces transformations sont à chercher dans des forces structurelles sous-jacentes (l'arrivée de la modernité tardive, la liberté du marché, des politiques conservatrices, etc.) qui ont abouti à la reconfiguration de la justice pénale, du type welfare à un type nettement plus répressif, mais aussi à des changements sociaux et comportementaux. Ainsi les gouvernements des pays occidentaux, soutenus par leurs opinions publiques, ont développé des politiques pénales répressives, à l'instar des Etats-Unis et du Royaume-Uni, alors même que se structure, au sein de ces sociétés, un «complexe du crime».
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 31, n° 4, pp. 405-419.
Mots clés : Criminologie, Criminalité, Sociologie, Libéralisme, Interaction, Droit pénal, Répression, FOUCAULT (MICHEL)
Trente ans après la naissance d'une «criminologie critique» et de nombreux centres de recherche et revues à l'intérieur desquels elle apparut, l'auteur part d'une discussion sur la signification du tournant qui s'est vérifié vers 1973 dans les principaux pays occidentaux - mais surtout aux Etats-Unis - dans la société, comme dans le champ pénal. Ce dernier a eu un rôle symbolique que l'auteur rapproche des exigences d'ordre de la société reliées au tournant «néo-libéral» - essentiellement dans le cas nord-américain de «l'incarcération de masse» - sur la base d'une théorie des «cycles longs» de l'économie politique. Vis-à-vis de tels développements, l'auteur se pose la question de savoir quelle a été, au début des années soixante-dix, la position d'une «criminologie critique» et suppose qu'une telle position est reconductible à «l'hypothèse répressive» - critiquée ensuite par Michel Foucault - qui constitua un des aspects du mouvement plus général de réorganisation culturelle de la société capitaliste plutôt qu'un de ses contrastes. Il suppose également, qu'une nouvelle fois, l'idéologie criminologique ait eu plus un rôle de type modernisateur que la fonction «critique» à laquelle elle prétendait à l'époque.
Depuis son émergence en sociologie dans les années 1950, la déviance était devenue un des concepts centraux pour l'analyse sociologique des sociétés modernes. Tout d'abord lié à l'hégémonie de fonctionnalisme structurel, il garde son rôle central également dans le contexte des perspectives critiques et constructivistes des années 1970. Mais depuis, le concept semble avoir perdu de son importance pour l'analyse des développements et des régulations sociales en sociologie et en criminologie. Sa place est prise par des nouveaux concepts comme risque, comportement à risque, "problem behaviour" ou "antisocial behaviour".Partant du débat aux Etats-Unis sur The Death of Deviance,cet article suit les lignes de développement du concept de la déviance et ses critiques et examine d'une manière critique les nouvelles créations conceptuelles. Son hypothèse de base est que les nouveaux concepts comme «risque» et «comportement à risque» doivent être analysés comme institution spécifique de la normativité et de la déviance. Il est vrai qu'aujourd'hui on voit de nouvelles formes de la régulation et de l'ordre social, mais elles sont à interpréter comme institutions de réaction aux comportements considérés comme indésirables ou dérangeants dans une perspective de normativité et de déviance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 31, n° 4, pp. 445-464.
Mots clés : Criminologie, Sociologie, HISTOIRE, Évolution, Théorie, Santé mentale, Dépistage, Diagnostic, Trouble du comportement, Passage à l'acte, Danger, Évaluation, Behaviorisme
A l'occasion du trentième anniversaire de Déviance et Société, l'auteur propose de revenir sur un débat épistémologique vigoureux ayant opposé plusieurs figures marquantes de la Revue sur le thème des objets de la criminologie il y a quinze ans. De ce débat, qui posait la question du caractère surmontable ou non de l'opposition entre le paradigme ontologisant du passage à l'acte et le paradigme nominaliste de la réaction sociale, l'article propose de souligner les enjeux contemporains à l'aide d'un détour dans le champ de la santé mentale : c'est dans ce domaine en effet que refait surface aujourd'hui la tentation d'une resubstantialisation de la déviance sur fond de repérage prédictif de troubles précoces de comportement, au prix d'une refoulement des principales avancées de la sociologie de la réaction sociale.
Article de Dan KAMINSKI, Sonia SNACKEN, Michel VAN DE KERCHOVE
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 31, n° 4, pp. 487-504.
Mots clés : Sanction pénale, Sociologie, Droit pénal, Application des peines, Évolution, BELGIQUE
Apartir du système pénal belge, nous proposons d'examiner six mutations significatives : la définition de la peine est plus difficile que jamais à produire (1) et les peines et mesures pénales se diversifient (2), phénomène auquel s'associe l'hétérogénéité croissante de leurs objectifs (3). Sur un plan procédural, des mouvements de (dé)judiciarisation et de juridicisation (4), conjoints à la diversification des peines, favorisent une tendance à la contractualisation (5) et à la privatisation (6) de l'intervention pénale.
Article de Gilles CHANTRAINE, André KUHN, Philippe MARY, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 31, n° 4, pp. 505-526.
Mots clés : Sanction pénale, Sociologie, HISTOIRE, Évolution, Droit pénal, Loi, Application des peines, Vie politique, Idéologie, Insécurité, Discours, Répression, BELGIQUE, CANADA, FRANCE, SUISSE
Face à la crise de l'état social, de nombreuses analyses ont mis en avant la place prise par la pénalité dans les modes de régulation et de contrôle social, sur fond de montée en puissance du thème de l'insécurité à l'agenda politique. Question analysée pour 4 pays sous l'angle du discours politique, des changemlents législatifs, du recours aux peines d'emprisonnement et aux sanctions dans la communauté...