PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Les parents d’élèves qui se détournent de l’Éducation nationale sont encore minoritaires… mais de plus en plus nombreux. Beaucoup parmi ces « dissidents » jettent leur dévolu sur des écoles pratiquant des pédagogies héritées du mouvement de l’Éducation nouvelle. Pourquoi ?
La formation interroge de façon paradigmatique les croisements entre réalité interne/réalité externe et entre le sujet et le groupe. La formation convoque ainsi les processus de transmission censés permettre une véritable appropriation par le sujet. Il peut exister une forme de violence intrinsèque dans ce processus, éventuellement majorée par des fonctionnements institutionnels défavorables. Le socius pouvait partiellement les contenir en permettant leur inscription. Avec l’affaiblissement des métacadres, la violence se renforce plus qu’elle ne se lie. L’université, avec ses groupes d’appartenance, ses conflits de territoire, ses impasses administratives…, peut être, au moins partiellement, une illustration de cette perte de sens.
Nous naissons naturellement agressifs car il n’est nul besoin de nous apprendre à nous mettre en colère : la morphologie de cette émotion primaire est d’ailleurs déjà présente chez le foetus de 25 semaines. Il appartient à notre entourage de décourager l’agression physique et de promouvoir les alternatives pacifiques. Si l’éducation est défaillante, le contrôle des émotions négatives s’organise difficilement. Or l’environnement social offre de nombreuses occasions d’agresser sous des formes diverses, dont l’une consiste à nuire de façon continue à une personne choisie pour cible d’agression : il s’agit du harcèlement. On l’a reconnu récemment au niveau professionnel et il prend des formes particulièrement violentes à l’école, parmi lesquelles le cyberharcèlement. Il était urgent qu’Enfance explore, dans un numéro thématique, les origines, les formes et les effets du harcèlement scolaire. Dans cet objectif, le professeur Roger Fontaine, coordinateur du numéro, a réuni les contributions complémentaires d’un expert international et de spécialistes de divers pays européens, y compris français, afin qu’en offrant leurs connaissances et les résultats de leurs travaux, ces auteurs contribuent à mieux prévenir le harcèlement et ses effets dévastateurs. Un numéro tout public, à destination des développementalistes, des professionnels de l’enfance et de l’adolescence… et des parents.
Paru dans la revue La Nouvelle revue éducation et société inclusives, n° 82, juillet 2018, pp. 5-169.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Altérité, Intégration scolaire, Élève, Participation, Scolarisation, Adolescent, Collège, Décrochage scolaire, Recherche clinique, Handicap, Autisme, Apprentissage, Motivation, Estime de soi
L’avènement du principe inclusif appelle l’élargissement et l’approfondissement de la représentation d’autrui au-delà de la simple reproduction spéculaire de soi, c’est-à-dire la reconnaissance de l’altérité en tant que fondatrice de la relation sociale en général et de l’acte pédagogique en particulier. Ce dossier a l’ambition de contribuer, grâce à des apports scientifiques, méthodologiques et professionnels, à une analyse du vécu de l’altérité par les élèves du premier ou du second degré afin d’en élucider les enjeux psychologiques, sociaux et scolaires en contexte inclusif.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 89-117.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Apprentissage, Trouble du comportement, Théâtre, Médiation éducative, Difficulté scolaire, Groupe, Plaisir
Cet article se propose d’interroger les fluctuations des modalités d’investissement des enfants en difficultés d’apprentissage. Au travers du cas d’un enfant de 10 ans et du récit clinique de sa participation à un groupe à médiation théâtrale, les singularités de la pratique auprès d’enfants troublés dans leurs apprentissages sont mises en évidence, notamment les peurs d’apprendre et les inhibitions que recouvrent ces fonctionnements psychiques caractérisés par la mise en place d’aménagements défensifs importants contre le surgissement d’angoisses ou d’éprouvés de tristesse. Dans le cadre de dispositif à médiation, est observée et analysée la manière dont des affects de plaisir/déplaisir sont retrouvés et partagés dans ces espaces symbolisants. De l’engouement à l’enjouement, sont repérées les différentes déclinaisons des expériences ludiques qui se vivent et se partagent dans la dynamique groupale. Cet article met au travail l’hypothèse selon laquelle les plaisirs de jouer et de faire semblant sont liés au déploiement de la créativité chez l’enfant et à la relance de ses capacités méta-représentatives et associatives.
Paru dans la revue La Nouvelle revue éducation et société inclusives, n° 81, avril 2018, pp. 5-200.
Mots clés : Ecole-Enseignement, EPS, Élève, Intégration, Enfant handicapé, Jeu collectif, Participation, Vidéo, Enseignant
L’EPS et les activités physiques à visée éducative ouvrent pour l’école inclusive un espace d’innovation dont il s’agit d’explorer les enjeux sociologiques, historiques et didactiques. Mais cet ouvrage invite aussi plus largement à une vision holistique de l’enseignement, dans laquelle la notion de besoins éducatifs particuliers ne serait plus seulement un appui pour la prise en compte des différences, voire du handicap, mais la clé de l’accessibilité de l’éducation à toutes et tous et la source d’une vision nouvelle où le commun ne s’oppose plus au singulier.
Mots clés : Ecole-Enseignement, École, Terrorisme, Médiation, Élève
L’article présente les résultats d’une enquête menée dans une école primaire ségréguée, peu après les attentats de Charlie Hebdo : des entretiens avec des élèves qui se disent « musulmans » montrent que cette perception d’eux-mêmes est saillante dans leur interprétation des événements. Les enfants réagissent de façon hétérogène à la « lecture républicaine » défendue par leur école et notamment à l’injonction d’« être Charlie ». L’article suggère que le contexte de domination scolaire, auquel s’ajoute celui de la minoration sociale et ethnoraciale, doit être pris en compte pour comprendre les prises de position des enfants.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 77, janvier-mars 2018, pp. 94-105.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Accompagnement de la personne et identité, Scolarisation, Trouble du comportement, Partenariat
Un nombre croissant d’enfants présentent des difficultés de comportement importantes en milieu scolaire. Il faut observer, analyser, comprendre pour agir ensemble en coopération avec les parents. Des professeurs ressources peuvent accompagner les équipes pédagogiques. Au-delà des adaptations qui peuvent être mises en place dans les écoles, l’académie de Paris en lien avec les partenaires de soins du territoire a mis en œuvre des dispositifs innovants de prévention et de prise en charge précoce qui sont présentés dans cet article : le dispositif R’école et la Maison des cinq sens.
Malgré l’apparition d’un discours des pouvoirs publics visant la promotion de la cohésion sociale du territoire, au regard des stratégies en œuvre ou en projet, cet article met en évidence la variété des contextes de scolarisation et leur rôle dans les situations d’échec scolaire de nombreux jeunes de Guyane.
Ainsi, il sonde les principales difficultés liées aux exigences de la scolarisation dans la langue française et son poids en matière de réussite scolaire par rapport à la tradition orale et à d’autres réalités linguistiques et culturelles locales.
Cette recherche met au jour les paradoxes d’une démarche fondée sur la confrontation nécessaire entre les atouts du territoire, le passé culturel, la vie quotidienne des jeunes, issus pour la plupart des familles fragiles, pratiquant des langues minoritaires et le modèle du discours officiel par rapport aux jeunes de l’hexagone.
Enfin, elle expose la part qui reste à travailler dans l’éducation et dans la participation des jeunes au processus de construction de la société guyanaise d’aujourd’hui. Elle souligne en conclusion que bon nombre des faiblesses relevées sur le terrain résultent de la difficulté permanente d’articulation de la langue d’enseignement avec les langues parlées sur le territoire. Ces dernières n’étant pas traditionnellement associées à l’école et qui ne sont pas traditionnellement associées à l’école. Les problèmes rencontrés sur le terrain de cette ancienne colonie française soulignent la nécessité d’une prise en compte collective de cette situation.