PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 101-107.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Bibliographie, Religion, Islam, Sociologie, Citoyenneté
L’Islam, dans tous ses états, trouve une forte présence dans les débats actuels d’idées. Il vit sa vie, il lie et délie, il fascine, il fait agir et re (agir), il inquiète, à tort ou à raison... De toute évidence, il questionne plus globalement la place des religions dans nos sociétés contemporaines à l’heure où « les sociétés échappent à ses membres » (Marcel Gauchet). Un panel de lectures sur la thématique
Conséquences d’une plus grande visibilité de l’islam en France, les travailleurs sociaux sont confrontés depuis deux décennies à des pratiques qui constituent pour eux une nouvelle source de questionnements et d’embarras. Qu’il s’agisse en effet de leurs rapports aux personnes accompagnées qui mobilisent des références confessionnelles ou bien de leurs propres collègues dont certains revendiquent ostensiblement leur appartenance à la religion musulmane, les travailleurs sociaux doivent composer avec un nouveau référentiel religieux qui les ramène aux racines chrétiennes du travail social dont ils avaient cherché à s’émanciper en se professionnalisant. D’où le rappel à l’ordre laïc qui s’exprime dans ce secteur où l’islam est vécu comme régressif pour la liberté d’expression et surtout le droit des femmes.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 25-35.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Risque, Religion, Islam, Communauté, Relation équipe éducative-famille, Famille en difficulté, Représentation sociale
Fruit de la confrontation des comportements parentaux aux normes imprécises d’un certain bien-faire éducatif, depuis 2007 l’évaluation du risque de danger mêle étroitement souci de protection de l’enfant et celui d’un certain ordre social et public. La religion musulmane, et les représentations qui lui sont associées (soumission, radicalisation violente, etc.) deviennent progressivement pour les professionnels de l’enfance un facteur supplémentaire de risque dans l’appréciation des comportements éducatifs. Ce sont certains éléments de cette construction socio-politique et interindividuelle que cet article se propose d’aborder.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 37-45.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Langue, Symbolique, Croyance, Loi, Accompagnement social, Islam
Ce texte tente d’aborder les tensions et les points de convergences entre le travail social et l’Islam. Des exemples issus de la pratique témoignent de la difficile rencontre qui en apparence donne l’illusion d’un accordage. Pour cela, il nous faudra revenir à la langue et aux références symboliques de l’autre. Cet article essai donc de mettre en évidence, à partir d’une pratique et d’une réflexion la délicate rencontre entre travailleurs sociaux, représentants d’institutions républicaines et laïques et des Français d’obédience musulmane imbibés de culture et de croyance islamique.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. I-XII.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Représentation sociale, Islam, Laïcité, Communauté
Le travail social semble partager certains présupposés vis-à-vis de la population musulmane, qui représente une partie non négligeable de ses publics. Il s’avère que, pour le travail social comme ailleurs, c’est la visibilité de l’islam et certaines revendications facilement qualifiées de « communautaristes » qui semblent poser problème. Ces tensions nous renvoient à la fois à un impensé colonial et à la difficulté d’un État laïque à penser le religieux.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 47-56.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Jeune, Rite de passage, Conduite à risque, Pratique professionnelle
Radicalisation, le mot est lancé, brut, laid et sidérant. Tout le monde en parle, mais combien savent vraiment ce que ce mot-valise recoupe ? « Processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l’ordre établi sur le plan politique, social ou culturel » nous dit Farhad Khosrokhavar. Et pourtant ce phénomène exceptionnel envahit tous nos espaces de formation et percute de plein fouet nos pratiques professionnelles.
Dans un contexte psychosocial complexe et abrasif pour les identités les plus fragiles, un risque de peur et de rejet du musulman et de ses traditions est à craindre en occident. Les phénomènes de conversion et de radicalisation survenant dans des familles sans filiation islamique sont des facteurs aggravants. Le champ social, déjà largement infiltré de valeurs chrétiennes, opère en première ligne au cœur de ces problèmes et ses représentants ne sont pas épargnés par le risque de radicaliser pensées et actes. Une réponse par la formation et l’analyse des croyances individuelles est nécessaire pour préserver une authentique fraternité.
« Déradicaliser » ne signifie pas « déprogrammer ». Au contraire, il s’agit de trouver le moyen d’amener des nouvelles informations au radicalisé pour qu’il comprenne de lui-même le décalage entre son utopie et l’idéologie radicale, de manière à ce qu’il change d’engagement. Les travailleurs sociaux se retrouvent en première ligne, car dans l’idéologie mortifère de l’islam radical, nous verrons que nous sommes au cœur de l’humain.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 79-88.
Mots clés : Lien social-Précarité, Travail social, Formation, Association caritative, Professionnalisation, Pratique professionnelle, Croyance, Algérie
Toute action charitable faite à l'attention des indigents est en même temps un acte visant à obtenir la grâce de Dieu. Ce que vise l’auteur d'une œuvre pie n'est pas seulement l’intention charitable, humaine et désintéressée, et qui serait uniquement d'alléger la souffrance de celui qui a faim et soif ; il vise aussi à se racheter, à effacer les "péchés" supposés avoir été commis volontairement ou non. Les deux dimensions, humaine et religieuse, sont indissociables de ces pratiques sociales que sont les bonnes œuvres. Celles-ci n'excluent pas par ailleurs, chez le donateur, la quête de "reconnaissance", et de "prestige" auprès d'autrui...
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 89-100.
Mots clés : Lien social-Précarité, Action sociale, Politique sociale, Contrôle, Solidarité, Islam, Politique, Maroc
Cet article analyse les différentes stratégies étatiques instaurées au Maroc pour contrôler les récupérations de l’Islam et des solidarités qu’il prône par tous ceux qui peuvent déstabiliser l’ordre politique et social. De l’État précolonial à l’État moderne marocain en passant par la période du protectorat, le pouvoir central a toujours déployé des moyens pour promouvoir les logiques d’entraide religieuse, à travers ses politiques ou celles du privé, en limitant le pouvoir qu’elles peuvent conférer à leurs promoteurs.