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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 1 à 10 sur un total de 14

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Le barrage et l’émeute : Interdépendance des répertoires d’action collective et construction militante de la spontanéité en Guadeloupe

Article de Pierre Odin

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 167-194.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mouvement social, Contestation, Violence, Organisation, Répression, Syndicat, Rôle, Idéologie, Militantisme, Sociologie, Enquête, Guadeloupe

Cet article interroge la construction militante de la spontanéité, en prenant pour exemple le rôle du syndicalisme guadeloupéen et les mobilisations d’ampleur en opposition à l’obligation vaccinale et aux restrictions sanitaires qui se sont déroulées en Guadeloupe au cours des mois de novembre et décembre 2021. Partant d’un travail d’observations in situ et d’entretiens auprès de syndicalistes, cette contribution pointe la façon dont le travail d’encadrement syndical tente de répondre au recours à l’action spontanée de groupes mobilisés étrangers au syndicalisme. On analyse notamment le degré d’interdépendance entre les formes d’actions désignées comme conventionnelles (barrages routiers) et violentes (affrontements et émeutes) qui se succèdent dans le cadre de ce mouvement.

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Les ouvriers sont-ils nationalistes ? Mobilisation nationale et politisation spontanée en Ukraine

Article de Denys Gorbach

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 71-100.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Groupe d'appartenance, Ouvrier, Résistance, Mouvement social, Contestation, Solidarité, Organisation, Groupe, Syndicat, Ukraine

Cet article interroge la nature spontanée de la politisation des ouvrier·ère·s habitant une région russophone ukrainienne. Leur mobilisation face à l’invasion russe récente est d’autant plus paradoxale que la ville en question a toujours été considérée comme « pro-russe », et que la population locale n’a pas ressenti d’intérêt pour la politique. En s’appuyant sur un travail de terrain mené entre 2018 et 2022, l’auteur montre qu’aucune idéologie ne prend racine parmi les ouvrier·ère·s, qui se méfient du monde de la politique. Pourtant, ils et elles instrumentalisent les structures et les récits politiques pour les mettre au service de leurs stratégies individuelles de distinction et d’accumulation de différents types de capital. Cela dit, l’article montre l’existence de structures et mécanismes sociaux qui rendent possibles les pratiques solidaires, même lorsqu’elles passent inaperçues par les ouvrier·ère·s elles et eux-mêmes.

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L’art du combat spontané : vers une reconfiguration des luttes sociales ?

Article de Ivan Sainsolieu, Alexandre Rodrigue Mbassi, Manuel Cervera Marzal

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 15-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mouvement social, Caractère, Fonction, Contestation, Pulsion, Dynamique de groupe, Politique, Comportement social, Militantisme, Totalitarisme, Violence, Émotion

Les luttes sociales contemporaines présentent des accents plus ou moins marqués de « spontanéité », d’« immédiateté » ou d’« instantanéité ». En 2023 par exemple, des mères ont manifesté contre les responsables militaires, en Russie ; des femmes ont déchiré leur voile et défié la dictature religieuse en Iran ; des citoyens chinois ont critiqué le dirigeant suprême pour sa gestion sanitaire contraignante. De manière imprévisible, trois des dictatures les plus féroces ont été ainsi ouvertement défiées, fusse momentanément. Pour autant, s’agissant de spontanéité, les écueils interprétatifs foisonnent. Les quatre suivants seront notamment pris en considération dans ce dossier.

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Centralité de la spontanéité dans les mobilisations contemporaines contre les injustices

Article de Réjane Sénac

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 101-128.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Contestation, Mouvement social, Inégalité, Discrimination, Organisation, Radicalisation, Militantisme, Acteur social, Organisation sociale, Communauté

En quoi l’analyse de ce qui fait « commun » dans les mobilisations contemporaines contre les injustices interroge-t-elle la place de la spontanéité dans les luttes sociales en France ? Nous répondrons à cette question à partir d’une enquête qualitative, menée en 2019-2020, auprès de 130 responsables d’association et d’activistes pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et/ou le spécisme. Dans ces mobilisations, la réhabilitation d’une radicalité politique rend centrale une « spontanéité disruptive », au sens où elle n’est pas une étape à dépasser, mais un processus toujours à actualiser. Ces mobilisations allient la dénonciation des inégalités dans leurs causes structurelles et l’attachement à une fluidité dans le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand » de l’émancipation. La volonté de se déprendre du risque de recomposition de hiérarchies dans les luttes s’exprime en effet par une méfiance vis-à-vis de tout cadrage déterminé a priori et de manière stable, que cela soit d’un point de vue organisationnel, idéologique ou en termes de temporalité de l’engagement.

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La production politique du vrai au XXIe siècle

Article de Bernard Hours

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 197-204.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Politique, Démocratie, Idéologie, Propagande, Désinformation, Démission morale, Internet, Réseau social, Débat, Morale

Cet article s’interroge sur les conditions de production de la vérité en politique à l’heure d’une crise manifeste des systèmes politiques auparavant qualifiés de démocratiques. Dans une première partie est analysé le développement de fake news et de vérités alternatives, c’est-à-dire de vrais mensonges faisant vérité par la seule puissance de leur énoncé et de sa diffusion. L’afflux d’émotions morales est ensuite abordé à partir du ressort de l’indignation morale, qui tend à se substituer à la contestation politique et sociale sous l’emprise d’une interdépendance vertueuse qui produit des marchandises morales partagées. On observe enfin que le citoyen politique fait place à un citoyen du marché, le citoyen consommateur, doté d’un pouvoir d’achat, dans un capitalisme des parties prenantes où le marché fait société en dictant les normes. Outre la soumission par le marché, apparaît une aliénation numérique spécifique de capture de l’attention de citoyens numériques, dont la nature renvoie à une autre démocratie, celle du marché des parties prenantes, de l’environnement, des réseaux sociaux, qui modifie l’espace, le champ, la nature du débat démocratique, le sens et la complexité de la vérité politique.

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Alain Touraine reste vivant dans la sociologie mondiale et chez ceux qui croient encore aux vertus de la démocratie

Article de Salvador Juan

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 13-15.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologue, Sociologie, Science politique, Mouvement social, Acteur social, Conflit, Recherche-action, Reproduction sociale, Émancipation, Touraine (Alain)

Alain Touraine vient de disparaître, à presque 98 ans, une longévité comparable à certains de ses collègues et amis tels que Georges Balandier ou Edgar Morin. Il a profondément influencé la sociologie française et mondiale, surtout de langue française ou espagnole. Il a également pesé sur le mouvement syndical, notamment la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Il a formé des générations de sociologues en leur enseignant la portée de sa « sociologie de l’action » et l’importance des mouvements sociaux, non seulement pour la démocratie, mais aussi pour une meilleure compréhension du changement social.

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Au pays de l'atome

Article de Julien Vignet

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 133-162.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Environnement, Milieu naturel, Industrie, Énergie, Aménagement du territoire, Biodiversité, Mode de vie, Population, Milieu rural, Politique, Changement, Sociologie, Castoriadis (Cornelius), Normandie

L’installation progressive et massive des sites nucléaires dans le Cotentin peut permettre de cerner les méthodes et les idéologies de l’aménagement du territoire par un appareil technocratique. Un bout du monde rural et tourné vers la mer va en effet accueillir une industrie de pointe particulièrement stratégique : le Cotentin est nucléarisé à partir des années 1960. La manière dont cette industrie s’impose et bouscule les modes de vie révèle que les contextes sociaux favorables importent davantage que les contraintes techniques. Par ailleurs, les effets néfastes de l’atome sur l’environnement ne découlent pas seulement des risques inhérents à cette industrie, mais aussi des modes de vie et des dépendances qu’elle contribue à instituer.

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La justice à l'épreuve de la désobéissance civile ?

Article de Adèle de Mesnard

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 193-216.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Milieu naturel, Évolution, Danger, Biodiversité, Développement durable, Agriculture, Justice, Politique, Mouvement social, Etats Unis d'Amérique, France

Cette contribution analyse, pour les États-Unis et la France, ce qu’implique la stratégie judiciaire comme instrument d’action et la posture du juge lorsqu’il est confronté à la désobéissance civile en matière climatique. Aux États-Unis, les discordances d’interprétation quant aux conditions du recours à la défense de nécessité climatique témoignent des tensions entre justice et politique. Si la question de la séparation des pouvoirs demeure prégnante, admettre la défense de nécessité climatique, puis la reconnaître applicable, permet d’acter au prétoire les réticences politiques à légiférer en matière de lutte contre le changement climatique, voire d’en dénoncer les défaillances. Néanmoins, lorsque le juge admet que l’action de désobéissance civile a comme motif légitime l’urgence climatique, sort-on du cadre de l’exigence de neutralité de la justice ? La « victoire » obtenue devant le juge, confortée par celui-ci, sert-elle alors à légitimer les actions de désobéissance civile ? La justice devient-elle un élément d’évaluation des politiques publiques ? En France, l’interprétation plus restrictive de l’état de nécessité pose également la question de savoir s’il est possible d’agir par nécessité lorsque l’action incriminée est par essence politique.

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Angré Gorz : fondements et pratiques d'une écologie politique anthropocentrée

Article de Céline Marty

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 87-110.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Écologie, Politique, Environnement, Philosophie, Milieu naturel, Capitalisme, Besoin, Population, Autonomie, Mondialisation, Croissance économique, Conscience collective, Marxisme, Gorz (André)

L’écologie politique peut-elle être anthropocentrée sur le plan pratique, c’est-à-dire ne reconnaître de valeur qu’au sujet humain et non à tout être vivant ? C’est la position d’André Gorz, qu’il justifie par son existentialisme matérialiste marxiste, qui se déploie sur le plan anthropologique et métaéthique. Le sujet humain évolue dans un monde antinaturel, culturel de part en part, et fonde les normes qu’il attribue ensuite à ce qui l’entoure. Il ne valorise pas alors une « nature » mais son « milieu de vie », situation matérielle toujours singulière, qu’il défend, dans une perspective d’émancipation, face aux forces capitalistes et technocratiques qui tentent de se l’approprier.

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Requalifier l'engagement écologique : Une approche multi-située des obstacles et des démarches d’accompagnement du militantisme écologique

Article de Maïté Juan, Elisabeth Bucolo, Léa Billen

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 243-274.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Écologie, Urgence, Association, Militantisme, Approche systémique, Citoyenneté, Implication personnelle, Bénévolat, Norme, Culture

L’urgence écologique transforme les modes de militantisme, de gouvernement et d’intermédiation de l’agir écologique. À partir d’une enquête au sein de l’association Astérya, cet article entend apporter une contribution, d’une part, à la compréhension des verrous empêchant la concrétisation et la pérennisation des engagements écologiques et, d’autre part, à l’analyse des démarches d’accompagnement associatif susceptibles de déverrouiller ces blocages pluriels à différentes échelles : individuelle, organisationnelle et territoriale. Nous avançons que l’accompagnement opère comme un vecteur de requalification des engagements écologiques, suscitant des recompositions dans la manière dont les acteurs, individuels et collectifs, interprètent, négocient et (re)construisent leur militantisme écologique. Toutefois, nous soulignons la dimension partielle et en « demi-teinte » de ces processus de requalification, renvoyant aux limites des démarches d’accompagnement, qui restent pourtant déterminantes pour ancrer dans la durée les dynamiques de transition écologique citoyenne.

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