PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article s’appuie sur les résultats d’une étude menée en partenariat entre une équipe pluridisciplinaire de cliniciens en santé mentale de Montréal, spécialisés en intervention auprès de personnes attirées par ou engagées dans l’extrémisme violent, et une équipe de recherche qui documente et étudie les interventions de l’équipe. L’étude documente l’émergence de systèmes de croyances de plus en plus dystopiques, hétérogènes et violents, particulièrement chez les jeunes. La perte de confiance dans les institutions et un malaise autour des représentations et rôles de genre sont des thématiques récurrentes. Une analyse des dynamiques familiales et sociales dans les trajectoires de patients attirés par l’extrémisme violent suggère l’existence de processus traumatiques de quête de sens et d’appartenance qui font écho à des mécanismes de perte, de régression et de deuil. Les auteurs proposent de concevoir ce mécanisme comme un « deuil épistémique » qui pourrait aider à expliquer l’émergence d’idéologies hybrides dans le paysage de l’extrémisme violent.
Paru dans la revue Dialogue, n° 244, juin 2024, pp. 51-66.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Mineur, Terrorisme, Prise en charge, Psychothérapie, Psychomotricité, Traumatisme, Contre-transfert, Histoire familiale, Violence, Équipe pluridisciplinaire
L’hôpital Avicenne évalue et suit des mineurs de retour de zone d’opérations de groupements terroristes depuis sept ans. L’équipe a ainsi pu mesurer l’importance de la prise en charge en psychomotricité pour ces enfants, souvent séparés de leur famille et souffrant de trauma complexe ou développemental. À travers une séquence de soins en psychomotricité et psychothérapie avec deux enfants aux trajectoires familiales complexes, l’article met en évidence les bénéfices d’une prise en charge conjointe. Les auteures développent l’incidence de cette configuration sur la clinique, la complémentarité de ces espaces, les enjeux psychosomatiques du trauma, l’impact de ces derniers sur le développement psychomoteur de l’enfant et de l’adolescent, enfin la dynamique à l’œuvre dans le contre-transfert.
L’hospitalisation d’une patiente avec trouble de l’usage de l’alcool, impulsivité et désinsertion sociale, bien qu’étant une réalité quotidienne, est à l’origine de bien des difficultés dans un service de psychiatrie. À la lumière d’un article du psychanalyste D.W. Winnicott, cet article tente de dégager un sens à cette indication parfois contestée afin d’éviter les mouvements de rejet institutionnels de ces patients et l’épuisement des équipes qui y est souvent associé.
Deux psychologues font part d’un dispositif de réunion original au sein d’un hôpital de jour pour adolescents. Il s’agit d’une réunion dite de « régulation » bihebdomadaire, dont le cadre permet à chaque soignant d’aborder des difficultés ou des trouvailles dans le soin des patients. Les auteurs proposent à travers cet exemple de montrer comment peut se travailler le cadre thérapeutique ainsi que l’intérêt d’un ajustement des soins au plus près de la clinique quotidienne des patients.
Article de Anne Catherine Quintin, Claudine Legueil Bourdiol, Catherine Bouchereau, et al.et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 410, mai-juin 2024, pp. 16-51.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accompagnement de la personne et identité, Langage, Souffrance, Violence, Expression graphique, Langue des signes, Surdité, Bilinguisme, Migration, Racisme, Épistémologie
Ce dossier reprend quelques-unes de ces « aventures cliniques » où l’on perçoit le pouvoir des mots dans leur faculté de reprise des processus de pensée et d’élaboration, cela dans des contextes variés et parfois même particuliers, comme auprès d’enfants atteints de surdité ou de patients ayant commis un acte criminel.
Comment font les établissements qui recourent peu, voire pas, aux mesures d’isolement et de contention en psychiatrie ? Au quotidien, on observe que les pratiques reposent sur la disponibilité soignante, un solide collectif de travail, une libre circulation des usagers et un choix important d’activités. Plusieurs acteurs sont engagés dans ces changements : le patient, le soignant, le gestionnaire et le politique. État des lieux et retours d’expériences.
Ce dossier comporte les articles suivants :
- Isolement, contention : où en est-on ? ;
- « L’attacher au lit ? On essaie plutôt de l’attacher à nous ! » ;
- Quand le passé éclaire le présent… ;
- Un modèle pour prévenir la coercition ;
- De l’art d’« être avec » ;
- Un espace digne de confiance… ;
- « Nos portes restent ouvertes !… » ;
- Tenir bon avec « l’ingérable » Mouaad… ;
- « J’ai envie de tout défoncer… » ;
- Plaidoyer contre les soins « contraints et forcés » ;
- Moindre recours ou refus de la contention ?
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3310, novembre 2023, pp. 34-35.
Mots clés : Travail social : Métiers, Santé mentale-Souffrance psychique, Travailleur social, Santé mentale, Conditions de travail, Risques psychosociaux, Violence, Émotion, Cadre, Sécurité
Soutien institutionnel, réponses plurielles, rapidité d’action… S’il n’existe pas de mode d’emploi pour faire face aux événements traumatiques, les structures peuvent s’appuyer sur certains préceptes pour accompagner au mieux les professionnels.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3310, novembre 2023, pp. 30-33.
Mots clés : Travail social : Métiers, Santé mentale-Souffrance psychique, Travailleur social, Santé mentale, Traumatisme, Stress, Conditions de travail, Risques psychosociaux, Violence, Émotion
A force d’être confrontés à des situations extrêmes et à des publics en grande difficulté, les professionnels développent des troubles de stress post-traumatique semblables à ceux des personnes qu’ils accompagnent. Longtemps taboues, les souffrances psychiques qu’ils endurent commencent à faire surface dans le secteur du travail social. A bon escient, puisque le soutien de l’institution s’avère indispensable pour prévenir ou atténuer leur état.
Article de Pierre Oswald, Ariane Bilheran, Catherine Zittoun, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 281, octobre 2023, pp. 25-83.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Autorité, Émotion, Enfant, Frustration, Psychopathologie, Tolérance, Trouble du comportement, Violence
"L’être humain grandit en dépassant la frustration. En psychiatrie, la mention « intolérance à la frustration » est parfois brandie pour qualifier un comportement impulsif et violent. Trop souvent, cette « sentence » est assenée hors contexte, alors qu’elle masque de réelles privations et une utilisation rigide du cadre de soin. Cette lecture place alors l’usager et les soignants dans une impasse. La réflexion clinique permet de sortir des réponses en miroir (isolement, contention, pacification) et de se réancrer dans la psychopathologie."
Sommaire du dossier :
- OSWALD Pierre. L’intolérance à la frustration n’est pas un trouble
- BILHERAN Ariane. Canaliser la frustration : du rôle de l’autorité…
- ZITTOUN Catherine. Clinique de la frustration chez l’enfant
- MIGNOT Lisa. Évaluer l’intolérance à la frustration
- RAOULT Patrick Ange. Ados intolérants à la frustration ? Vraiment ?
- DOUVILLE Olivier. Frustration, manque et séparation
- FRIARD Dominique, TERRENOIR Vincent. Frustration et violences à l'hôpital
- ROHR Loïc, LANQUETIN Jean-Paul. "Ici, on travaille la frustration !"
- COMBRET Michel. Accompagner la tolérance à la frustration
Article de Maurice Hurni, Jean Pierre Caillot, Anne Lyse Demarchi, et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 254, septembre 2023, pp. 13-118.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Transfert, Inconscient, Inceste, Traumatisme, Perversion, Viol, Violence, Transmission
Depuis Freud et Ferenczi, le champ du traumatique est la source principale de l’évolution des Topiques. Les crises mondialisées actuelles nous engagent à reconsidérer, partant de leurs effets, toutes les dimensions du traumatique. L’analyse peut dévoiler les sources du traumatique externes aux sujets : une topologie de situations repérées dans des espaces sociaux-historiques (familles, institutions, cultures, politique). Quelle part individuelle ou collective de mécanismes pervers, psychotiques, et/ou troubles comportementaux ? Quelles répétitions, quelles subjectivations ? Il s’agit d’adapter notre angle de vue existentiel, topologique et topique pour saisir les effets déstructurants, disqualifiants et mortifères des scènes- sources traumatisantes – telle la place paradoxale d’un « père-non-père », dans une famille meurtrielle et/ou incestuelle. Le traumatique traverse les interactions transférentielles analysant-analyste : quelles voies cliniques ouvrent à la transformation du Réel forclos pour le sujet en une réalité dépassable, humanisée, soutenue par le désir ?