PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Margot Morgiève, Charles Edouard Notredame, Philippe Courtet
Paru dans la revue Santé mentale, n° 256, mars 2021, pp. 80-85.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Technologie numérique, Auto-évaluation, Thérapie, Technologie de l'information et de la communication, Prévention, Psychiatrie, Crise, Suicide, Santé, Santé mentale
De nouveaux outils technologiques tels que des applications smartphones et des objets connectés ayant vocation à améliorer la santé mentale apparaissent à un rythme extrêmement rapide. Ces dispositifs, dits de e-santé mentale, peuvent permettre d'observer et de soutenir les individus à tout moment et en tout lieu. Ils peuvent ainsi améliorer le traitement personnalisé des individus in situ. Ceci est particulièrement crucial dans le champ de la prévention du suicide qui requiert de façon critique de nouveaux outils d'observation et d'intervention juste au bon moment.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 256, mars 2021, pp. 22-29.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accès aux soins, Suicide, Politique sanitaire, OMS, Risque, Prévention, Santé
Les années 1980 et 1990 ont vu progressivement émerger en France la volonté des pouvoirs publics de faire du suicide une priorité de santé publique. Un plan national d'actions contre le suicide a ensuite vu le jour. En ouverture du dossier, cet article ouvre à une vision d'ensemble des enjeux actuels liés à la prévention du suicide, en s'intéressant particulièrement à la notion de maintien du lien et d'intervention auprès des personnes à très haut risque de suicide. Il introduit les dispositifs existant sur le territoire national. Le soutien par les pouvoirs public de l'ensemble de ces actions de prévention et de recherche constitue un point clé pour construire une stratégie globale de prévention du suicide, qui permette de poursuivre la diminution des taux de suicide observée depuis plusieurs décennies et d'améliorer la prise en charge des personnes en crise suicidaire.
Cet article s’inscrit dans une démarche de sociologie de l’action publique qui vise à comprendre le traitement d’un problème social en analysant les « luttes définitionnelles » que se livrent les acteurs en prise avec ce problème, dans les arènes publiques (médias, parlement), mais aussi dans des endroits plus discrets, à l’image des espaces paritaires de gestion des risques professionnels. S’appuyant sur un corpus d’archives et d’entretiens, il analyse les luttes politiques et syndicales du début des années 2000 au sujet de la reconnaissance en maladie professionnelle des souffrances psychiques (stress, risques psychosociaux, etc.). En articulant l’analyse de trois arènes (scientifique, politique, administrative et paritaire) qui ont participé à la politisation et à la définition de ces souffrances, nous montrons que leur reconnaissance s’est heurtée aux contraintes structurelles du système paritaire de gestion des risques professionnels ainsi qu’à l’indécision de l’État. En s’appuyant sur le produit des négociations entre organisations syndicales et patronales, le ministère du Travail a contribué à reproduire les inégalités sociales entre ces deux groupes d’acteurs participant, dans une certaine mesure, à l’individualisation de la réparation de ces maux. Cet article éclaire ainsi les processus qui contribuent à dépolitiser les dégâts sanitaires du travail et à en faire des problèmes personnels.
Article de Didier Bourgeois, Nabil Hallouche, Magali Coldefy, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 238, mai 2019, pp. 25-79.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychopathologie, Psychiatrie, Espérance de vie, Maladie, Morbidité, Mortalité, Santé, Santé mentale, Accès aux soins, Suivi médical, Autisme, Souffrance, Schizophrénie, Comportement alimentaire, Obésité
L'espérance de vie de personnes souffrant de troubles psychiques sévères est en moyenne écourtée de 15 à 20 ans et leur taux de mortalité est 3 à 5 fois supérieur à celui de la population générale. La majorité de ces décès est imputable à des causes somatiques. En effet, pour des raisons multiples, l'accès aux soins somatiques est réduit et la prévention médiocre. Face à ce constat, la plainte somatique doit toujours interpeller les soignants en psychiatrie. A l'heure ou le parcours du patient s'inscrit comme ligne directrice de l'organisation des soins, le travail en réseau s'impose !
La souffrance psychosociale est devenue une préoccupation publique à partir des années 1980, d’abord définie dans le cadre de l’émergence des problématiques de l’exclusion. Depuis quelques années, la diffusion de la préoccupation pour ce type de souffrance s’est développée sur un ensemble varié de scènes sociales dont celles des politiques de la ville, de la psychiatrie, du travail, de l’école… À partir d’une recherche action basée sur la méthode d’analyse en groupe d’acteurs et d’un diagnostic réalisé pour la mise en œuvre d’un atelier santé ville sur un territoire de relégation sociale de Toulouse, l’article fait un point sur les problèmes rencontrés par les intervenants sociaux pour prendre en charge des souffrances qui relèvent moins de la psychiatrie que de l’articulation des interventions sociales.
Paru dans la revue Rhizome, n° 61, septembre 2016, pp. 1-19.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé, Santé mentale, Interaction, Psychiatrie, Communication, Technologie, Réseau d'information et de communication, Télémédecine
II y a encore deux décennies, le rapport entre mondes virtuels et mondes réels n’était pas une préoccupation majeure dans le champ de l’intervention psychosociale. Tout du moins, le virtuel se confondait avec l’imaginaire et pouvait intéresser à ce titre des professionnels du champ de la santé mentale. Ce qui est « nouveau » c’est que le virtuel est paradoxalement objectivable : c’est internet, les nouveaux moyens de communication, la réalité virtuelle…
Ainsi les outils informatiques sont présents dans l’ordinaire de nos activités. Leurs applications (au double sens du mot) sont quotidiennes et potentiellement infinies. La dite « révolution numérique » a transformé les pratiques. Jouant avec le temps et l’espace selon des possibilités démultipliées, les dispositifs numériques favorisent la réalisation - parfois illusoire - d’une utopie d’ubiquité aussi vieille que l’humanité. Riches de potentialités, de possibilités, d’occasions multiples, ces nouveaux miroirs et écrans contribuent à redéfinir des bornages sociaux et psychiques entre virtualité et réalité.
Leurs frontières s’enchevêtrent pour tisser de nouvelles formes d’interactions, de liens, de jeux, d’identifications entre nous et les autres, entre soi et le monde. Comment imaginer que les champs conjoints de la santé et de l’accompagnement social ne soient pas, à leur tour, saisis par cette (r)évolution ? La croissance irrésistible et parfois incontrôlée de la e-santé et de la télémédecine, des consultations et des expertises à distance en est la manifestation la plus visible.
Dans ce qui apparaît comme une expérience collective sans antécédent, soulignons ici deux figures illustratives des évolutions à l’œuvre : celle du modérateur et de l’avatar. Chacune de ces figures pose des questions de jeu social et de (bons) liens à inventer ou réinventer sur « sites ».
Article de Alain Bozza, Henri Santiago Sanz, Jean Luc Marchal, et al.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 129, janvier-mars 2016, pp. 14-81.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, HISTOIRE, Travail social, Psychiatrie, Santé, Transmission, Pratique professionnelle, Formation, Approche clinique, Précarité, Infirmier psychiatrique, Usager, Parole, Inspection du travail
Le travail social et la psychiatrie sont riches de leur passé, de pratiques forgées par des générations de professionnels-militants. Les tendances gestionnaires et normatives d’aujourd’hui viennent les mettre en cause. « Résister » afin de les préserver est devenu central pour de nouveaux professionnels, et pour ceux de la vieille garde qui défendent toujours ce qu'ils ont contribué à inventer. Les nouvelles pratiques (action humanitaire collective, psychiatrie de rue, Groupes d'entraide mutuelle, maraudes de rue, SAMU social, "logement d'abord"...) qui se développent s'inscrivent-elles dans ces filiations ? En quoi sont-elles différentes ? Sur quelles références théoriques s'appuient-elles ? Comment les professionnels d'aujourd'hui s'inscrivent-ils dans cette dynamique d'appropriation et de transformation ?