PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article présente les premiers résultats d’un des volets d’une vaste recherche-action portée par une équipe pluridisciplinaire entre 2018 et 2021 et centrée sur les rapports familles/institutions. L’accueil et l’éducation des enfants dans le monde contemporain est en effet au cœur des problématiques institutionnelles et la famille, tout comme les institutions relevant de l’éducation, de la santé et du social, connaît d’importantes mutations tant structurelles qu’organisationnelles qui ont des conséquences au niveau des sujets, des groupes et des sociétés. Le présent article apportera quelques éléments de compréhension de ce qui organise singulièrement les liens entre les familles et les collèges. L’auteure s’intéresse ici à la nature des liens qui unissent professionnels et parents autour des collégiens et autour des valeurs propres aux établissements ayant participé à la recherche. Elle propose quelques hypothèses pour appréhender ces rapports à nouveaux frais, entre défiance, résistance et créativité, du côté tant des familles que des professionnels et plus globalement des institutions.
Le couple est parfois bousculé lors de l’arrivée d’un enfant qui oblige à un réaménagement de l’héritage psychique et des alliances fondatrices de la conjugalité. Des résistances s’installent, surtout lorsque les liens se sont organisés pour immobiliser le réveil de souffrances générationnelles. Le cas singulier d’une difficile conception d’un enfant, présenté pour sa valeur paradigme, nous aide à comprendre le laborieux passage entre conjugal et parental. Nous verrons notamment comment un climat d’incestualité dans la famille ancienne va conduire à un rejet de la maternité. La thérapie de couple dès le désir d’enfant, puis la thérapie familiale au temps de la grossesse aident à comprendre les craintes ou les effrois ressentis à l’idée de devenir parent. L’analyse des mouvements transférentiels et contretransférentiels soutient ce travail et permet de penser les organisations défensives mobilisées face aux traumatismes mis sous silence par les familles d’origine.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 25, printemps 2021.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Sociologie, Inégalité, Langage, Relation adulte-enfant, Classe sociale, Vulnérabilité, Corps, Pouvoir, Méthodologie, Recherche en sciences sociales, Résistance
L’article se propose d’interroger les différentes formes de mise à l’épreuve des enfants que les méthodologies des recherches en sciences sociales mettent en œuvre pour rendre compte de leurs expériences de vie. Dans un premier temps, il s’agit de montrer la violence symbolique à laquelle les enfants peuvent être confrontés – en particulier dans les familles en situation de forte précarité – quand il s’agit d’évaluer leurs compétences langagières, comme le fait la recherche sur les inégalités sociales entre jeunes enfants Enfances de classe, dirigée par Bernard Lahire. Dans un second temps, en reprenant les données publiées dans cet ouvrage, au niveau des interactions entre enquêteur ou enquêtrice (adulte) et enquêté·e (enfant), nous montrons comment les résistances des enfants à leur évaluation dans cette enquête prennent largement appui sur leur corps, y compris sur ses défaillances, quand leurs ressources langagières ne leur permettent pas d’avoir le dernier mot face aux chercheur·e·s. Enfin, nous indiquons que d’autres dispositifs méthodologiques peuvent être mis en jeu pour favoriser l’expression des enfants et prendre au sérieux leurs points de vue. De tels dispositifs s’efforcent d’ouvrir les possibles au-delà de normes et d’attendus adultocentrés, tout en demandant de rapporter cette parole des enfants à ses conditions sociales de production.
Avec l’objectif d’aider les parents, les enseignants, en prise avec des jeunes aux comportements difficiles, à restaurer une autorité n’incitant pas à l’escalade, le fondateur de la résistance non violente en instruit ici les principes. Cette méthode, se fondant sur une présence forte, une maîtrise de soi, une constance et un réseau de soutien, permet de proposer des solutions concrètes, que nous détaille Haim Omer.
Article de Mathilde Ait Issad, Diong Bakomba, Philippe Defossez, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 3-4, décembre 2019, pp. 323-335.
Mots clés : Enfance-Famille, Trouble du comportement, Traitement ambulatoire, Enfant en difficulté, Jeune en difficulté, Résistance, Thérapie familiale, Posture professionnelle, Éthique, Belgique, Bruxelles
Emergence est un service ambulatoire bruxellois dans lequel une jeune équipe accompagne des enfants et des adolescents présentant des troubles du comportement, en famille ou en mise en autonomie. Cet article présente trois concepts revisités à partir de leurs pratiques : les positionnements et postures de l’intervenant, les isomorphismes conscients et la résistance créative.
Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 97-117.
Mots clés : Enfance-Famille, Travail social : Métiers, Travail social, Parentalité, Soutien à la parentalité, Intervention sociale, Valeur, Quartier, Accompagnement social, Mère, Résistance
Dans cet article, l’auteur se propose de questionner, dans le cadre des sciences sociales, la notion de « parentalité ». La diffusion massive à la fois de discours et de pratiques visant l’accompagnement de la « fonction parentale » mérite d’être interrogée. Cette réflexion repose sur un travail de pré-enquête auprès de cinq femmes résidant dans un quartier populaire amenées à côtoyer trois professionnelles de l’accompagnement social. Pré-enquête qui a consisté à rencontrer ces femmes dans le cadre d’entretiens non enregistrés et à les entendre sur leur expérience, leur vécu et leur perception de cette rencontre. Il est montré que ce « gouvernement de soi » par la parole tend à indisposer ces personnes qui ont souvent du mal avec cette politique de l’exposition de soi. Loin d’être un défaut de compétences « techniques » à faire face à ces interactions normées, il s’agirait bien pour ces mères aux « faibles ressources politiques » d’engager des formes de résistance.