PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Audrey Fisné Koch, Sabine Germain, Susy Canivenc, Pierre Yves Gomezet al.
Paru dans la revue Alternatives économiques, n° 443, février 2024, pp. 22-36.
Mots clés : Management, Pouvoir, Décision, Entreprise, Cadre, Organisation du travail, Libéralisme, Association, Service public, Technologie numérique, Intelligence artificielle, Productivité, Économie, Créativité, Innovation, Leader, Conditions de travail, Relation professionnelle, Participation
Les managers français, tyranniques ? Dit comme ça, ce serait un raccourci trop rapide. Les études montrent pourtant que le management hexagonal ne s'est pas encore débarrassé de ses vieux démons. Les "sachants" continuent de décider pour les "exécutants", sans suffisamment les consulter. Mais ces dernières années, les chefs eux-mêmes se montrent de plus en plus las de l'exercice du pouvoir. Entre la recrudescence des outils numériques et la financiarisation des entreprises, ils sont fatigués de remplir des tableurs à longueur de journée.. In fine, ce sont les conditions de travail de tous qui s'en trouvent dégradées. Sans compter que le "mauvais" management a un coût économique. Or, les études l'attestent, introduire davantage de participation et d'horizontalité permettrait des gains sociaux et économiques : mieux-être au travail, innovation et hausse de la productivité. Alors, on commence quand ?
Article de Béatrice Kammerer, Isabelle Gravillon, Daniel Marcelli, et al.
Paru dans la revue L'Ecole des parents, n° 650, janvier 2024, pp. 32-62.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Relation enfant-parents, Autorité, Tolérance, Solidarité, Valeur, Sanction, Réparation, Violence, Maltraitance, Approche historique, Pouvoir, Émotion, Famille, Évolution, Fatigue, Répit, Loi 2019-721 du 10 juillet 2019
Depuis plusieurs mois, la polémique ne cesse de rebondir entre les défenseurs d’une éducation « positive », bienveillante mais parfois perçue comme laxiste, et les partisans d’un « retour à la discipline », qui incarneraient la nécessité d’imposer aux enfants des limites éducatives. L’école des parents se devait de revenir sur ce débat enflammé et d’élargir, comme à son habitude, la perspective tout en approfondissant la thématique grâce à l’analyse de différents spécialistes : psychiatres, psychologues, psychanalystes, mais aussi sociologues, historiens… Car ces controverses, qui interrogent l’évolution de la famille, du droit, du rapport à la science et, plus largement, la place de l’enfant dans nos sociétés, s’inscrivent dans nos traditions éducatives, sociales aussi bien que religieuses.
Article de Charles Reveillere, Pierre Antoine Chauvin
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 4-16.
Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Temps, Pouvoir, Ordre social, Administration, Classe sociale
- Expérience et gouvernement de l’attente
- Conduire les conduites populaires : le gouvernement par l’attente
- Le temps des classements sociaux : politiques de la file d’attente
- Promesse politique et contestation
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 84, décembre 2023, pp. 27-41.
Mots clés : Travail social : Établissements, Norme, Famille, Usager, Récit de vie, Établissement social et médicosocial, Institution, Maltraitance, Violence institutionnelle, Pouvoir
Décrire, en se mettant à la place d’un « usager », la réalité de certaines maltraitances institutionnelles subies est parfois le seul moyen dont on dispose pour tenter de faire percevoir et de faire comprendre que l’absence de normes - s’imposant à l’ensemble des acteurs sans distinction de statut ou de condition - rend possible l’imposition, par qui détient une parcelle de pouvoir à l’égard d’autrui, d’un arbitraire individuel qui est souvent bien plus violent que l’application des normes collectives les plus rigoureuses.
La longue conquête de la liberté des médias / Patrick Eveno
L'information dans les démocraties / Christophe Deloire
L'économie des médias et le rôle de la puissance publique pour sa régulation / Laurence Franceschini
La défiance des Français à l'égard des médias / Rémy Rieffel
Mythes et réalités du pouvoir médiatique/ Bruno Patino
Ce qu'Internet fait à la démocratie / Brice Couturier
Comment éduquer aux médias et à l'information ? / Serge Barbet
Paru dans la revue Vie sociale, n° 41-42, juin 2023, pp. 109-120.
Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, ARS, Pouvoir, Acteur social, Décentralisation, Compétence, Partenariat, Évaluation, Usager
Les ARS interviennent dans un contexte particulier. Dans le secteur social et médico-social, comme dans le reste de la société, la polyarchie et donc la balkanisation du pouvoir des acteurs ont tendance à se renforcer. Comme cette réalité s’impose sans blocs de compétences homogènes (du type une seule autorité compétente pour une seule population), l’enchevêtrement des compétences est la règle.
Les ARS ont pourtant partiellement participé au regroupement des compétences, surtout dans le domaine de la santé. En revanche, l’enchevêtrement subsiste dans les autres secteurs dans lesquels la décentralisation bénéficie d’un statut culturel hégémonique. Pour des raisons politiques et idéologiques, elle est devenue une forme de tabou et de totem à la fois. Peu évaluée scientifiquement, elle s’impose comme étant presque toujours la solution et presque jamais le problème.
Des solutions existent toutefois : un retour de l’État qui retrouverait sa capacité à obliger les autres acteurs au partenariat, le retour du social aux ARS, la création de blocs de compétences homogènes… Tout cela n’aura de sens que si l’évaluation scientifiques de ces politiques publiques progresse sous le regard et avec l’aide des usagers.
Article de Laure Anelli, Charline Becker, Odile Macchi, et al.
Paru dans la revue Dedans dehors, n° 119, août 2023, pp. 12-28.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Discipline, Sanction, Vie quotidienne, Violence, Administration pénitentiaire, Pouvoir
Discipline en prison : la punition dans la punition
Un quotidien structuré par la discipline
« Au mitard, on ne se repent pas, mais on peut se pendre »
« La discipline reflète l'asymétrie des pouvoirs en prison »
« L’administration garde un pouvoir discrétionnaire »
Après une relative désaffection de la recherche en sciences sociales dans les années 1990, les milieux d’affaires et cercles dirigeants connaissent un regain d’intérêt depuis la crise financière de 2007-2008 avec la publication d’ouvrages collectifs et de numéros spéciaux ainsi que l’organisation de nombreux séminaires, journées d’études et sessions dans les grands congrès. Cette question a fait l’objet de nombreux travaux dans la seconde moitié du XXe siècle, dont l’essor a connu une apogée dans les années 1970-1980 en particulier dans le domaine des power structure et interlocks studies. Le reflux coïncide avec le déclin des théories marxistes dans les années 1990 et un revirement théorique. Concentrées dans les business schools, ces recherches menées à l’origine dans une visée critique adoptent une orientation axée sur la performance et le leadership. Le récent renouveau survient à la suite des scandales financiers au tournant des années 2000 (avec notamment les affaires Enron et WorldCom) et surtout de la crise financière. Ce numéro thématique se propose de rendre compte de chantiers rouverts ou initiés dans différentes traditions de recherche en vue de mesurer le chemin parcouru et les défis qui se présentent encore.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 107-129.
Mots clés : Enfance-Famille, IVG, Interruption médicale de grossesse, Contraception, Parentalité, Émotion, Souffrance psychique, Équipe soignante, Décision, Pouvoir
Si jusqu’à 14 semaines de grossesse les femmes enceintes sont – en principe – seules décisionnaires de la poursuite ou de l’interruption d’une grossesse, au-delà de ce terme l’interruption est soumise à une autorisation médicale. Les femmes peuvent alors entrer dans une procédure complexe d’interruption médicale de grossesse (IMG) pour détresse psychosociale, qui leur impose d’objectiver et de défendre les raisons qui rendent la poursuite de leur grossesse impossible lors de consultations obligatoires avec un·e gynécologue, un·e psychologue, un·e assistant·e social·e et souvent un·e psychiatre. Pour le/la sociologue, c’est un contexte privilégié pour étudier les institutions et professionnel·les qui encadrent le devenir parent. Par la pathologisation des vies et des conduites procréatives des femmes en demande d’IMG, ils et elles construisent l’écart à la norme procréative – selon des critères de classe, de race, de santé, d’âge, de déviance par rapport aux normes sexuelles, conjugales et judiciaires – comme un problème médical. Les parentalités déviantes font ainsi l’objet d’un diagnostic justifiant non seulement l’avortement hors du délai de l’IVG, mais aussi la prévention de grossesses futures par l’imposition d’une contraception de longue durée d’action. Reléguant au second plan son rôle thérapeutique, l’institution médicale se fait garante de l’ordre reproductif, dessinant un droit – voire un devoir – différentiel à être mère ou à ne pas l’être.
Article de Aude Montlahuc Vannod, Philippe Jourdy, Robert Michit, et al.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 558-559, novembre-décembre 2022, pp. 9-157.
Mots clés : Travail social : Métiers, Crise, Management, Changement, Identité professionnelle, Objectif, Subjectivité, Épidémie, Formation, Travailleur social, Pratique professionnelle, Autorité, Pouvoir, Contrainte, Communication, Éthique, Direction, Action sociale et médicosociale, Empathie, Relation professionnelle, Qualité, Organisation, Lien social, Affectivité, Coopération, Approche systémique, Établissement social et médicosocial
La notion de management semble s'être définitivement invitée dans le secteur social et médico-social (après avoir envahi les secteurs commercial, productif, puis sanitaire), remplaçant gestion, administration, direction, voire commandement. Dans son sillage, on trouve le manageur dont les contours ne semblent pas bien définis. On remarque en effet que si les postes de directeur ou d'administrateur existent, ce n'est pas le cas du manageur (sauf dans le langage du sport, peut-être), ce qui semble dès l'abord indiquer une différence de nature entre ces fonctions.
Mais, sitôt adoptée, cette notion peut poser problème et, paradoxalement, on parle de plus en plus d'humanisation du management au moment où il semble s'exercer de manière moins humaine que jamais. Ce qui engendre des remises en question...