PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 2022/1, n° 126, décembre 2022-mai 2023, pp. 39-66.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Lien social-Précarité, Économie politique, Capitalisme, Légitimité, Responsabilité, Sanction, Précarité, Pauvreté, Citoyenneté, Morale, Philosophie, Idéologie, Ricoeur (Paul)
La notion de responsabilité est un terme clé du lexique contemporain sur le développement. Elle est inscrite au cœur des diverses notions qui le composent, en particulier dans l’élaboration de la norme de gouvernance et des politiques mondiales de lutte contre la pauvreté qui ont marqué la première décennie du xxie siècle. Cet article s’efforce de montrer que si la responsabilisation semble le mot d’ordre du discours néolibéral actuel, c’est que la responsabilité est l’envers de la domination par les marchés financiers, qui exercent le pouvoir de sanction. La responsabilité est l’opérateur d’un triple transfert de richesses, de risques et de moralité.
Paru dans la revue Le Sociographe, hors-série n° 13, décembre 2020, pp. 47-70.
Mots clés : Approche historique, Philosophie, Inadaptation sociale, Enfant en difficulté, Idéologie, Travail social, Pratique éducative, Deligny (Fernand)
Cet article revient sur la première période de la vie et du travail de Fernand Deligny afin de situer son travail et sa pensée dans le domaine naissant de l’enfance inadaptée. En revenant sur les questions pratiques et théoriques que pose ce domaine en constitution, il s’agit de mettre en relief non seulement les oppositions idéologiques qui le structurent mais surtout la position particulière que tient Deligny de l’asile d’Armentières à la tentative des Cévennes.
L’article interroge la fabrication de la souffrance sociale au sein même d’une société démocratique. Comment, par un héritage de pensée, la souffrance a-t-elle été perçue comme une épreuve de soi et envers autrui ? En fonction de cette réflexion, pourquoi la démocratie a-t-elle fabriqué par le néo-libéralisme une souffrance sociale du fait de son enlisement, avec aujourd’hui d’autant plus de violences ? Dans quelle mesure les individus peuvent alors développer une « part de rêve » individuelle mais aussi collective ?
Article de Frédéric Vanderberghe, François Gauthier, Emir Mahieddin, et al.
Paru dans la revue Revue du MAUSS, n° 51, premier semestre 2018, pp. 5-234.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sciences humaines et sociales, Philosophie, Pensée, Courant de pensée, Valeur, Capitalisme, Libéralisme, Idéologie
Impossible de ne pas accepter l’héritage de la pensée critique. Pour autant, ne devient-il pas urgent de se demander si elle n’a pas épuisé une part de sa fécondité et de sa lucidité ? Pire encore, la posture constructiviste-déconstructionniste généralisée n’est-elle pas devenue largement contre-productive de par ses affinités électives avec l’hégémonie mondiale du capitalisme spéculatif ? Marx et Eng els l’avaient déjà parfaitement exprimé : tout – le bon, le juste, le beau – « part en fumée et se dissout dans l’air ». Dans l’air de la spéculation financière, parfait doublon de la spéculation conceptuelle, de cette critique stérile qu’ils dénonçaient en 1845 dans La Sainte Famille sous-titré, avec ironie, Critique de la critique critique.
Peut-être est-il temps, au nom d’une exigence critique renouvelée – généreuse, créatrice et résolument anti-utilitariste – , de reconnaître la beauté, la bonté et la justice de ce qui est, de rappeler que le monde n’est pas seulement immonde, mais qu’il manifeste des qualités morales ou esthétiques dignes d’être dévoilées et ainsi approfondies. Sauf à rester enlisés dans les ornières du soupçon et de la dénonciation systématiques qui alimentent les passions tristes et, finalement, l’impuissance, comment pourrions-nous, sinon, comme y invitait Marx, « cueillir la fleur vivante » ?