Mais que se passe-t-il dans l’univers de la petite enfance ? Pourquoi un tel désinvestissement de ces métiers ? Pourquoi autant de démotivation ? Au-delà du manque de valorisation salariale, comment est-il possible d’expliquer la pénurie actuelle de professionnelles de la petite enfance, domaine pourtant tellement vecteur de sens ?

Dans un contexte de pression budgétaire, les tensions sont nombreuses au sein des établissements d’accueil du jeune enfant. Depuis le mois de septembre 2021, l’analyse de pratiques professionnelles est devenue obligatoire pour les équipes qui y travaillent. L’étude des conditions de la mise en place de cette pratique en crèche montre qu’elle peut améliorer le sens au travail et créer une dynamique propice à la cohésion d’équipe si elle remplit certaines conditions qui sont liées non seulement à la taille, au rythme et à la durée des sessions, mais aussi à la qualité de leur animation.

Les métiers de la petite enfance sont traversés par des modes, des pratiques et des coutumes éducatives [...]. L'éducation des jeunes enfants n'est en rien dépendante des modes qui passent et qui repassent. [...] Certaines d'entre elles vont révolutionner des pratiques devenues obsolètes et perdurer durablement, alors que d'autres seront décriées quelques années plus tard. Comment savoir ? A qui se fier ? Sans doute à son propre instinct professionnel, à ce qui est observé, travaillé en équipe, partagé et discuté, et surtout remis en question. Car, lorsque la pratique devient un dogme, soi-disant applicable par tous et en tout lieu en étant validée uniquement par la rumeur, il est fort possible qu'elle ne s'appuie sur aucun argument scientifique et qu'elle ne soit qu'un effet de mode.

Thématique de plus en plus médiatisée, la souffrance au travail dans le milieu managérial de la petite enfance demeure peu abordée. Occultée par la préoccupation du bien-être du tout-petit et, plus rarement, de celui des professionnels, la violence institutionnelle envers le personnel encadrant mériterait d'être considérée comme un sujet de santé publique, tant en raison de sa récurrence que de ses conséquences dévastatrices.

Le professionnel de la petite enfance, comme tout un chacun, a besoin de croire en ses capacités et d'être dans une relation de confiance avec ses collègues et ses responsables, pour pouvoir accueillir et accompagner sereinement l'enfant et sa famille. Il est donc nécessaire de créer un climat de confiance au sein de l'établissement d'accueil de jeunes enfants. Par son attitude positive et respectueuse, et grâce aux échanges avec les professionnels, le responsable d'établissement pourra motiver,encourager et accompagner chacun des membres de son équipe dans cette voie.

Si les réunions de travail en établissement d’accueil de jeunes enfants sont indispensables, elles sont parfois vécues comme contraignantes, trop nombreuses ou peu utiles. Pour qu’elles constituent de véritables espaces d’échange et des leviers de performance pour tous, quelques conditions sont indispensables. Organisation et communication sont les maîtres mots dans ce contexte.

Accueillir l'enfant avec sa singularité et faire de sa prise en charge un accueil individuel dans un collectif d'enfants sont les principes partagés des professionnels de la petite enfance. Ainsi, le tout-petit peut évoluer à son rythme dans un environnement sécurisant et bienveillant. En faisant le parallèle entre les besoins et l'accompagnement des jeunes enfants et ceux des professionnels des établissements d'accueil, il apparaît que les adultes aussi sont des individus singuliers dans leur cadre professionnel. Pourquoi et comment transposer cette attention bienveillante du jeune enfant au professionnel de l'accueil collectifs ?

Une demande accrue de sécurité
Incertitudes et risques en établissement d'accueil
Normes de sécurité et gestion des risques : quel impact sur la créativité des structures petite enfance ?
Un management participatif pour faire vivre la confiance
Face aux questions de sécurité, il faut travailler en équipe

Tout professionnel peut être confronté à une situation de stress ou de harcèlement moral, pour lui-même ou l'un de ses collègues. Il existe des outils et des recours pour lutter contre ces risques et préserver la qualité de vie au travail. Dans les structures d'accueil collectif, le directeur d'établissement a un rôle primordial en la matière.

La construction d'un projet d'établissement nécessite de prendre en compte de nombreux éléments. A parti d'une description de l'existant, le diagnostic, les questionnements doivent mener à l'évolution souhaitée avec des objectifs réalistes. Le chemin à parcourir est ainsi projeté en vue du but recherché, avec les moyens à mettre en oeuvre et les étapes à respecter, dans une démarche participative. Pour soutenir l'évolution des pratique et la réflexion des professionnels, un accompagnement externe à la structure peut permettre aux projets d'être actualisés.