PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’article porte sur la pluralité des expériences familiales et éducatives d’enfants des classes supérieures scolarisés en CM2 dans une école catholique parisienne. Leur discours a été recueilli par des entretiens (n = 26) et un questionnaire (n = 52) distribué à l’issue d’une ethnographie d’un an dans l’école. Selon le cadre familial dans lequel ils grandissent, les enfants entretiennent des rapports différenciés à leurs parents, frères et sœurs et camarades d’école. Dans les familles « traditionnelles », les relations parents/enfants sont fondées sur une autorité naturelle de l’adulte et les enfants passent un temps considérable avec leur fratrie et leurs amis d’école. Par contraste, les enfants de « managers » ont davantage de pouvoir, dans le rapport aux adultes, pour affirmer leur individualité, tandis qu’ils développent une grande autonomie avec leurs pairs. Enfin, les enfants d’« intellectuels » tissent avec leurs parents des relations fondées sur le dialogue et un idéal égalitaire ; ils sont davantage distants de leurs pairs. De ces configurations familiales résultent des identités et des dispositions enfantines différenciées.
Article de Wilfried Lignier, Fabienne Montmasson Michel, Julien Vitores, et al.et al.
Paru dans la revue Revue française de pédagogie, n° 217, 2022/4, pp. 5-77.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Sociologie, Éducation, Socialisation, École, Enfant, Activité, Lecture, Livre pour enfant, Enseignement, Pédagogie
Il y a 50 ans, Jean-Claude Chamboredon publiait avec Jean Prévot « Le “métier d’enfant” », article séminal suivi d’autres publications sur la petite enfance et, au-delà, sur la socialisation selon les âges de la vie. Les articles du dossier mobilisent des concepts, des problématiques et des manières de faire qui s’en inspirent et visent à les actualiser. Ils s’intéressent aux définitions sociales de l’enfance à la crèche ou au début de la scolarité, dans les pratiques socialisatrices des adultes (parents ou enseignants) ainsi qu’aux inégalités sociales dans l’usage des institutions scolaires et l’appropriation des normes pédagogiques et culturelles en vigueur dans ces dernières. Chacun des articles prolonge des aspects esquissés ou négligés dans « Le “métier d’enfant” » et d’autres textes de Chamboredon : les relations entre pairs, les socialisations dans les familles, le rapport à la nature dans l’enfance, la création d’instruments de socialisation, etc. Le dossier comprend en outre un texte inédit de Chamboredon sur la socialisation dans les collèges privés, lorsque l’accès à l’enseignement secondaire a été généralisé. L’auteur y discute les angles morts des théories critiques de l’École inspirées d’Althusser, Bourdieu ou Foucault, en pointant les écueils d’une focalisation sur le contrôle social au détriment des enjeux de transmission.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 51-63.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Autisme, Changement, Échec scolaire, École, Éducation, Enfant, Épanouissement, Expérimentation, Expression orale, Groupe, Institution, Organisation du travail, Parole, Psychosociologie, Recherche, Relation, Représentation sociale, Scolarité, Socialisation, Vie institutionnelle, Mendel (Gérard)
Le dispositif d’expression collective des élèves (dece), méthode sociopsychanalytique appliquée aux établissements scolaires, existe depuis le début des années 1980. Il vise l’expression collective et la socialisation des élèves. Il a été expérimenté dans des centaines de classes et a traversé les épreuves de changements sociétaux. Cet article met en lumière, à partir de la description d’interventions récentes à l’école et dans une association de parents d’enfants autistes, quelques questions que cette traversée pose et les aménagements de la méthode que ces changements ont imposés. Toutes ces années ont montré que le cadre du dispositif sociopsychanalytique, aussi structuré soit-il, et sans que sa logique d’ensemble et son paradigme en soient modifiés, change – comme changent la société et les êtres qui viennent à sa rencontre.
Nous naissons naturellement agressifs car il n’est nul besoin de nous apprendre à nous mettre en colère : la morphologie de cette émotion primaire est d’ailleurs déjà présente chez le foetus de 25 semaines. Il appartient à notre entourage de décourager l’agression physique et de promouvoir les alternatives pacifiques. Si l’éducation est défaillante, le contrôle des émotions négatives s’organise difficilement. Or l’environnement social offre de nombreuses occasions d’agresser sous des formes diverses, dont l’une consiste à nuire de façon continue à une personne choisie pour cible d’agression : il s’agit du harcèlement. On l’a reconnu récemment au niveau professionnel et il prend des formes particulièrement violentes à l’école, parmi lesquelles le cyberharcèlement. Il était urgent qu’Enfance explore, dans un numéro thématique, les origines, les formes et les effets du harcèlement scolaire. Dans cet objectif, le professeur Roger Fontaine, coordinateur du numéro, a réuni les contributions complémentaires d’un expert international et de spécialistes de divers pays européens, y compris français, afin qu’en offrant leurs connaissances et les résultats de leurs travaux, ces auteurs contribuent à mieux prévenir le harcèlement et ses effets dévastateurs. Un numéro tout public, à destination des développementalistes, des professionnels de l’enfance et de l’adolescence… et des parents.
Les enfants sont souvent appréhendés comme un groupe social homogène et leurs conflits ordinaires sont peu étudiés. Une enquête ethnographique menée pendant un an dans une école ariégeoise auprès d’une classe de CM2 permet de porter un regard plus attentif aux conflits entre filles et à leur rôle au sein des pairs, en tenant compte de la structure des relations sociales. Dans ce travail, les modalités de conduite des conflits sont reliées aux modes de socialisation des enfants et à leurs ressources sociales, analysées à partir des pratiques corporelles (activités ludiques et apparence corporelle) développées en cour de récréation. Cette étude met plus particulièrement au jour le rôle des dispositions agonistiques au sein des rapports sociaux enfantins et dans le processus de hiérarchisation des filles.
Loin de marquer un défaut d'intelligence ou de jugement, les bêtises de l'enfant nécessitent de l'initiative, et un début de savoir, au moins de ce qui s'y révèle. Elles appréhendent la limite et en jouent. Jamais tout à fait cachées, si ce n'est à l'autre, à la partie de la personne qu'elles défient ou ignorent, elles en attendent alors compréhension ou rétorsion. À l'entrée dans l'adolescence qualifiée par le singulier « âge bête », la bêtise aurait-elle changé de sens ? Quand les bêtises chez l'enfant questionnent l'autre dont il vérifie les capacités de contenance, elles prennent chez l'adolescent, mais aussi dans le discours tenu sur lui par l'adulte, un sens singulier directement sexuel ou de mort (« tu ne vas pas faire une bêtise ? »), voire qui dénie la gravité d'un fait (« mon enfant a fait une bêtise »). Appréhender la bêtise dans la variété de ses sens et l'originalité de son acte, telle est la visée de ce numéro.
Article de Antoine DAUPHRAGNE, Bruno FACON, Séverine CASALIS, et al.
Paru dans la revue Sciences humaines, n° 258, avril 2014, pp. 70-85.
Mots clés : Recherche en sciences sociales, Enfant, Objet, Enfant handicapé, Langage, Représentation sociale, HISTOIRE, Guerre, Audition de l'enfant, Corps, Communication verbale, Discrimination sexuelle, École, Socialisation, Artiste, Handicap sensoriel, Vue, JEU, LIVRE POUR ENFANT, RELATION ENFANT-PARENTS, RELATION ADULTE-ENFANT, PERSONNE HANDICAPEE
"Ce cahier spécial présente un ensemble de projets sélectionnés et financés par l'Agence nationale de recherche (ANR) dans le cadre du programme Enfants et Enfance sous la responsabilité de Diane Roman, professeure à l'Université François-Rabelais de Tours, et de Michel Fayol, professeur émérite à l'université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand."
Paru dans la revue La Gazette-santé-social, n° 90, novembre 2012.
Mots clés : Pauvreté, Enfant, Famille en difficulté, Santé, Éducation, Logement, École, Intégration, Vacances, Maintien du lien, Parentalité, Socialisation