PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 84, décembre 2023, pp. 43-56.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Norme, Maltraitance, Risque, Déviance
Dans le champ de la protection de l’enfance, la définition factuelle de la maltraitance fait globalement consensus. En revanche, déterminer le risque de danger revient à croiser deux référentiels normatifs mouvants – légal et social – et à retraduire des attendus sociétaux particuliers en autant d’indicateurs du bien-faire éducatif. Une logique avec ses enjeux propres qui définit de manière singulière le comportement éducatif déviant.
Cet article cherche à expliquer la persistance de la notion d’homosexualité « situationnelle », mobilisée tant par la recherche que par le milieu pénitentiaire pour appréhender la question des sexualités en prison. L’homosexualité « situationnelle » se distinguerait d’une homosexualité supposée authentique et serait induite par la non-mixité de l’environnement carcéral. Ancrée dans les premiers travaux d’importance en sociologie carcérale aux États-Unis d’Amérique, cette notion n’a été que tardivement remise en question, à la faveur des apports féministes et queer. Cette contribution retrace de manière critique l’histoire de ce concept pour montrer qu’il a avant tout servi à consolider l’ordre hétérosexuel.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 227-243.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant placé, Placement, Autorité parentale, Juge des enfants, Parenté, ASE, Classe sociale, Genre, Déviance, Famille en difficulté, AEMO, Famille monoparentale, Handicap, Filiation
En sciences sociales, les recherches sur l’empêchement de la parenté par les institutions judiciaires se concentrent majoritairement sur le droit à l’établissement d’une filiation juridique, d’une part et sur l’encadrement de la parentalité et des pratiques parentales, d’autre part. L’empêchement à exercer la « parenté quotidienne » une fois la filiation établie est en revanche moins documenté. Certains parents y sont pourtant contraints, de façon provisoire ou définitive, par le biais du placement judiciaire ou administratif de leur(s) enfant(s).
Cette actualité bibliographique propose un panorama des travaux sur la désistance, en puisant notamment dans la sphère anglo-saxonne. Après un rappel de la généalogie de la notion et une revue des auteurs les plus centraux, l’article explore ses principales tendances théoriques pour discuter leurs transferts potentiels dans le soutien aux processus de sortie. Une présentation des pistes de recherche les plus récentes et des premières perspectives comparatives complète ce tour d’horizon. En conclusion, on énumère les précautions inhérentes à l’étude d’un tel processus de changement ainsi que les prolongements potentiels qu’elle réserve.
Un nombre croissant de parents se plaignent que leur enfant est insupportable : il ne tient pas en place, n’obéit pas, maîtrise mal ses émotions et rend leur quotidien très difficile. Dans les écoles, les enseignants signalent dans chaque classe, chaque année, deux ou trois élèves très agités, parfois agressifs, qui perturbent leur enseignement. Cette hausse du nombre d’enfants turbulents a-t-elle des fondements neurologiques, éducatifs ou culturels, et faut-il s’en inquiéter ? Comment aider les familles, souvent en souffrance, tout comme peuvent l’être aussi ces enfants ? Y a-t-il des pistes pour aider les enseignants à mieux gérer les comportements indésirables ? Et que penser de la médication, qui divise les professionnels ?
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 4, 2022/4, pp. 489-518.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Délinquance, Délinquance juvénile, Travail social, Travailleur social, Enfance en danger, Enfermement, CER, Valeur, Valeur sociale, Norme, Déviance, Droit pénal, Brésil
Au Brésil, la privation de liberté des mineurs condamnés par la justice est encadrée par des normes de droit international, qui visent à mettre en œuvre des politiques respectueuses des droits humains et des pratiques éducatives. Dans ce cadre, les « petits fonctionnaires » de la justice des mineurs en milieu fermé, les travailleuses sociales et les surveillants, responsables du volet éducatif de la sanction, sont les principaux responsables de la mise en œuvre de ces principes. Une enquête de terrain, menée dans deux établissements de privation de liberté de Rio de Janeiro, au plus près des pratiques de ces deux groupes professionnels, montre l’écart entre les référentiels éducatifs inscrits dans le droit et les référentiels pratiques mobilisés par les acteurs du terrain. Pris dans un système d’opposition lié à ces ethos divergents, l’ancrage tantôt sécuritaire, tantôt bureaucratique de leurs pratiques manifeste une appropriation contrastée de la réforme de la justice des mineurs, à l’heure d’un tournant sécuritaire au Brésil.
Article de B. Smaniotto, A. Schillinger, M. Reveillaud
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 70, n° 6, octobre 2022, pp. 319-326.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Trouble de la sexualité, Enfant, Adolescent, Crime sexuel, Déviance sexuelle, Déviance, Norme
Les comportements sexuels problématiques des enfants suscitent de la sidération et de l’effroi, y compris chez les professionnels. Ils convoquent dans l’imaginaire collectif, la figure d’un des monstres contemporains : l’auteur de violences sexuelles. Cette contribution se propose d’interroger la désignation et l’assimilation de l’enfant comme « monstre », en raison de ses conduites sexualisées. À partir d’une situation clinique, nous nous demanderons quelles sont les résonances de cette assignation, tant pour l’enfant, au fil de sa construction psychique et de son entrée dans l’adolescence, que sur sa prise en charge globale. Là où les comportements sexuels problématiques confinent à l’exclusion et au rejet de l’enfant, l’article conclut par quelques préconisations pour l’accompagnement de ces problématiques, articulées autour de l’accueil de celui désigné comme monstre et du nécessaire maillage entre tous les acteurs impliqués.
Paru dans la revue Recherche en soins infirmiers, n° 150, septembre 2022, pp. 42-52.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Étudiant, Enseignement supérieur, Déviance, Écrit
Contexte : plusieurs travaux pointent la difficulté rencontrée par les étudiants pour discerner les contours du plagiat et la fréquence élevée de ce type de méconduite scientifique. Mais peu de données sont disponibles sur les étudiants en santé en France.
Objectif : décrire la proportion de professionnels ayant été confrontés à une situation de plagiat sur les deux dernières années et les pratiques associées au plagiat au sein de nos instituts.
Méthode : nous avons interrogé l’ensemble des professionnels participant aux jurys de mémoire de fin d’étude en 2019 sur au moins un des six instituts de formation d’un CHU français (n = 152), via un auto-questionnaire informatisé.
Résultats : un quart des participants (15 sur 62) ont rapporté au moins une situation de plagiat avérée sur les deux dernières années. L’ensemble des parties du mémoire a été rapporté comme plagié. Les sanctions rapportées allaient de l’absence de sanction à l’exclusion définitive. Les méthodes de repérage portaient principalement sur la recherche de rupture de style (85 %).
Conclusion : les instituts de formation doivent mettre en place des mesures de prévention efficaces, et accompagner les jurys en posant des stratégies d’établissement claires pour la détection, l’orientation et la prise de sanction dans le cadre du plagiat.
Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 18/2614, Semaine du 9 au 15 mai 2022, pp. 32-35.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Toxicomanie, Trafic de drogue, Délinquance, Prévention, Prévention sanitaire, Prévention de la délinquance, Réduction des risques, Élu local, Collectivité territoriale, Médiation, Norme, Déviance
Les conduites addictives constituent un défi majeur pour les collectivités. Les conséquences en termes de santé, de tranquillité et de sécurité publique sont considérables. Les maires se trouvent en première ligne. tous les territoires sont concernés. Les maires s'engagent en tant qu'envers leurs agents, mais aussi en tant qu'élus vis-à-vis de tous leurs administrés, et en particulier des plus jeunes. Les leviers d'action sont nombreux et ciblent autant la santé que la prévention de la délinquance, la gestion de la vie nocturne, le soutien à la parentalité et l'accompagnement social.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 35-66.
Mots clés : Justice-Délinquance, Norme, Déviance, Norme sociale, Contrôle social, Ordre social, Bidonville, Trafic de drogue, Classe sociale, Morale, Religion, Milieu urbain, Sociologie urbaine, Brésil, RIO DE JANEIRO
Cet article a pour but de décrire certains aspects de l’"ordre moral" d’un groupe de favelas du complexe de la Maré à Rio de Janeiro. On entend par ce terme l’ensemble de valeurs et de principes éthiques qui servent de normes et de guides aux membres d’un groupe donné dans leurs comportements individuels et collectifs. Dans le contexte des favelas cariocas, il s’agit d’un ordre composite, construit à partir des habitudes de vie de membres des classes populaires d’origine rurale, des contraintes matérielles d’un environnement marqué par une grande pauvreté, du contrôle social violent exercé par les trafiquants de drogue et du rigorisme moral qui accompagne la croissance de l’évangélisme dans ces quartiers. On constate donc une opposition entre une grande liberté de comportement promue par les jeunes délinquants et les exigences morales traditionnelles des gens plus âgés et des familles pieuses. Nous postulons que ces contradictions sont cependant atténuées par une trame commune d’interconnaissance, de petits accommodements avec la légalité, de rejet de la police et d’attachement à la communauté qui créent un mode de vie original, façonné depuis des décennies par les situations de mise en marge des favelas par les autorités et les classes moyennes. En ce sens, la ville crée bien des "zones morales" qui caractérisent l’expérience urbaine.